20 mai 325

Le concile de Nicée condamne l'arianisme

Tandis que le christianisme étend son emprise sur l'empire romain, un prêtre d'Alexandrie nommé Arius se met à prêcher une doctrine hétérodoxe. Bien qu'excommunié, c'est-à-dire exclu de l'Église, il poursuit avec un certain succès sa prédication.

Les chrétiens divisés

L'empereur Constantin 1er craint un schisme qui mettrait à mal l'unité de l'empire. Pour l'éviter, il convoque le 20 mai 325 un concile oecuménique (ou universel) à Nicée (aujourd'hui Iznik, à 50 km de Bursa, sur la façade orientale du Bosphore).

L'empereur Constantin (au centre), avec les évêques du concile de Nicée (325), tenant anachroniquement le texte du « symbole de Nicée-Constantinople » dans sa forme liturgique grecque fondée sur le texte adopté au premier concile de Constantinople (381).

Pour la première fois, les chefs élus de toutes les communautés chrétiennes, soit 220 évêques, se trouvent réunis. Mais sur ce total, on ne compte que 5 évêques latins venus d'Occident et parmi les grands absents figure l'évêque de Rome (le pape).

Les partisans d'Arius professent que Jésus, fils de Dieu, est subordonné à son créateur, de même que le Saint Esprit. Ils le considèrent comme un relais existant de toute origine entre Dieu et l'humanité. Cette explication philosophique plaît à beaucoup de théologiens de culture grecque.

Les opposants font, eux, valoir que le Fils est consubstantiel au Père, c'est-à-dire «ayant la même essence». Constantin leur accorde la victoire et condamne l'arianisme.

Toutefois, les Barbares qui vont agresser l'empire romain se laissent, eux, séduire par l'hérésie... à l'exception notable des Francs de Clovis, baptisés dans la même religion que leurs sujets gallo-romains.

Notons que la liturgie catholique conserve le souvenir de ces débats en offrant à chaque messe le choix entre le Credo traditionnel («Symbole des Apôtres») et une autre prière qui met l'accent sur la consubstantialité du Père et du Fils («Symbole de Nicée»).

Publié ou mis à jour le : 2023-08-18 07:17:31
Roland Berger (22-05-2023 13:25:01)

Constantin intervient pour maintenir l'unité de l'Église en développement, unité qu'il sait nécessaire à celle de l'empire. Une mutuelle putasserie.

Joël (26-10-2022 14:38:46)

Qui a dit : "le Père est plus grand que moi"? Jésus Christ lui même cf Jean 14:28
Qui a dit " celui ci est mon fils que j'ai approuvé. Ecoutez le." ?
Dieu lors du baptême de Jésus.
Il y a donc bien deux personnes inégales. L'une est sans commencement, l'autre a été créée voir Colossiens chapitre 1.

Roland (14-12-2017 19:23:32)

Personnellement, je pense que le rejet de l'arianisme a entraîné les dérives que l'on sait :
- la Trinité divine me semble de facto un retour au polythéisme (cf.: la trinité hindoue) ;
- Jésus, Dieu fait homme, ne peut évidemment être conçu de manière naturelle, bien que la Nature soit oeuvre de Dieu ; sa mère est donc une femme surnaturelle, comme il en existe tant dans les religions antiques.
- "Marie, Mère de Dieu" : ainsi Dieu est issu d'une de ses créatures !!!
Constantin, le Saint-Esprit t'a oublié ou Tu ne l'as pas écouté !

C. Donnet (04-01-2017 21:33:19)

Dans l'insert "évêques, prêtres et clergé", vous avez oublié l'importance et les missions des diacres aux côté de l'évêque ("episkopos kai diakonois") à cette époque. Les diacres étaient très présents au cours des 5 premiers siècles, tant en Orient qu'en Occident. Le diaconat permanent a toujours été présent en Orient jusqu'à nos jours. Il a disparu en Occident à partir du 6ème siècle (dans sa forme du degré permanent, i.e. non en vue du presbytérat), mais a été restauré par le Concile Vatican II en 1964.

jacquesjg (21-05-2013 09:36:37)

Sous la rubrique résurgence et mort de l'arianisme , on peut lire :
«parmi les barbares, seuls les Francs de Clovis eurent le bon goût d'ignorer Arius»
Pourquoi "le bon goût" et ne pas écrire simplement "seuls les Francs de Clovis ont ignoré Arius" ?
Est-ce par inadvertance pour égayer le texte ou une prise de position de l'auteur dont l'ensemble de l'étude est fort intéressante ?

Jepajai64 (09-07-2010 18:55:18)

Je trouve cet article passionnant et éclairant. Mais je pensais que Nicée était d'abord et avant tout le concile où les textes officiels de la religion catholique ont été choisis, excluant de facto d'autres textes non reconnus.On peut admettre ou rejeter ces choix! Encore un grand merci pour vos contributions passionnantes.

Guy COTTE (15-05-2007 17:31:15)

La récitation du Credo à la messe, et sous la forme Filioque, est imposée pour l'Espagne par le concile de Tolède de 589. Réforme vraisemblablement introduite à Aix par Théodulf. Le concile de Cividale de 796 y est consacré; or, Cividale=Paulin d'Aquilae=Charles. Alors qu'à Rome, on ne récite le credo que dans la liturgie baptismale, et sans Filioque! Vos avis?

Georges Duvivier (02-06-2006 13:52:15)

Les débats du concile de Nicée, exprimés en un langage abscons, se sont cristallisés sur l'expression "Marie mère de Dieu" et l'opposition d'Arius qui professait "Marie mère du Seigneur" L'emploi de cette deuxième dénomination qualifiait son utilisateur d'hérétique. Ainsi le pape Paul VI qui emploie cette expression dans son encyclique "Deus caritas est" est un hérétique arianiste. Il y en a deux autres. L'un est moi-même, l'autre est l'empereur Constantin qui a reçu le baptême d'Eusèbe de Nicomédie, évêque arien.

J.-P. Lafaille (16-05-2006 13:05:43)

Une petite précision à propos de la phrase "En intervenant dans les querelles théologiques et en ouvrant en personne le concile de Nicée, l'empereur inaugure le «césaropapisme»."
En réalité, depuis Jules César, l'Empereur préside à la religion à Rome. En effet, déjà même avant qu'il occupe les plus hautes fonctions politiques, il avait été élu "pontifex maximus", titre que reprendront (parmi tant d'autres !) ses successeurs, Octave/Auguste, Tibère, etc.

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