Le 20 janvier 2009, la cérémonie d'investiture de Barack Hussein Obama, 44e président des États-Unis d'Amérique, a rassemblé environ deux millions de personnes sur le National Mall de Washington, ce qui en fait le plus important rassemblement de foule qui ait jamais eu lieu à ce jour aux États-Unis !
Une nouvelle Amérique
Le premier président « Noir » des États-Unis naît à Honolulu le 4 août 1961 d'un père kenyan et d'une Blanche du Kansas qui se séparent deux ans après sa naissance. Il vit de 6 à 10 ans à Djakarta (Indonésie) auprès du deuxième mari de sa mère avant de revenir aux États-Unis, à Hawaï, chez ses grand-parents maternels.
Brillant diplômé de Harvard, il dédaigne les grands cabinets d'avocats et devient éducateur social dans un quartier pauvre de Chicago, signe de sa volonté précoce de faire carrière en politique. Il se révèle par un discours vibrant à la Convention démocrate de Boston, en 2004, à côté de John Kerry. Candidat de son parti en 2008, il l'emporte sur la favorite Hillary Clinton, devenant le 5e plus jeune président américain, après Theodore Roosevelt, John Kennedy, « Bill » Clinton et Ulysses Grant.
Son élection triomphale, le 4 novembre 2008, bénéficie du discrédit dans lequel George Bush Jr a plongé le parti républicain après deux mandats calamiteux mais aussi de la promotion de plusieurs personnes « de couleur » à des fonctions de premier plan (Colin Powell, Condoleezza Rice) - sans doute le seul point à porter au crédit du précédent président.
Elle illustre la maturité de la démocratie américaine et montre que les Américains ne sont pas rebutés par la couleur de peau d'un candidat dès lors qu'il est à leurs yeux le meilleur pour la fonction. Mais elle est moins la conséquence de la promotion des descendants d'esclaves que de l'énorme vague d'immigration planétaire qui a transformé en trois décennies les États-Unis et l'Europe occidentale.
Signe des temps : l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche coïncide avec la sortie de deux grands films qui, chacun à leur manière, témoignent de la nouvelle Amérique et de sa vision du monde : Gran Torino (Clint Eastwood) et Slumdog Millionaire (Dan Boyle).
Épilogue
Au terme de ses deux mandats, le bilan de Barack Obama apparaît toutefois très nuancé. Sa présence à la Maison Blanche n'a en rien apaisé les tensions raciales. Si les immigrants récents, Latinos et Asiatiques, se moulent plutôt bien dans l'american way of life, il n'en va pas de même des Afro-Américains. Bien que bénéficiant d'un enracinement beaucoup plus ancien, les descendants des anciens esclaves continuent pour la plupart de vivre dans une forme de relégation spatiale, économique et mentale... tout comme d'ailleurs les descendants des Amérindiens, plus anciens habitants du pays.
En matière politique, Barack Obama peut se flatter d'avoir amélioré la couverture santé des Américains pauvres (Medicare). Mais les inégalités sociales se sont encore accrues sous ses deux mandats, occasionnant la révolte silencieuse des classes populaires blanches. Par haine de l'establishment financier et de sa représentante Hillary Clinton, elles n'ont pas craint de se rallier à l'inénarrable Donald Trump dans les primaires républicaines et de lui assurer la victoire lors de l'élection présidentielle du 8 novembre 2016.
Notons que Barack Obama n'a guère été plus heureux dans ses initiatives diplomatiques et militaires au Moyen-Orient. Et par une succession de faux-pas dont le président n'est pas seul responsable, une forme de « guerre froide » s'est réveillée entre Moscou et l'OTAN, au grand dam de l'Europe. Il n'en aura pas moins eu le Prix Nobel de la Paix le 9 octobre 2009.
Si l’on en croit le président Obama, ses filles l’ont réveillé ce vendredi 9 octobre 2009 en lui annonçant : « Formidable ! Nous avons un week-end de 3 jours, c’est l’anniversaire de notre chien et tu as le prix Nobel de la paix ».
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