7 octobre 2001 - 15 août 2021

« Guerre contre le terrorisme » en Afghanistan

L'intervention internationale en Afghanistan est la conséquence directe des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center de New York et le Pentagone de Washington et de leurs 2800 morts.

Une rapide enquête des services secrets américains a montré que l'Afghanistan abritait Oussama Ben Laden et les camps d'entraînement de l'organisation terroriste Al-Qaida, à l'origine des attentats.

Depuis 1996, le pays était sous la coupe d'une mouvance islamiste obscure, formée dans les écoles coraniques du Pakistan voisin. Ses membres, appelés talibans, d'un mot arabe qui signifie étudiant, appartiennent pour l'essentiel à l'ethnie pachtoune, dominante en Afghanistan et très fortement représentée dans les zones tribales du Pakistan, de l'autre côté de la frontière.

Coalition internationale

À la demande de Washington, le Conseil de Sécurité des Nations Unies exige du gouvernement afghan la «livraison immédiate et inconditionnelle» de Ben Laden. Le refus des talibans, sans appel, enclenche une riposte militaire.

Les États-Unis appellent tous les pays à les rejoindre au sein d'une vaste coalition contre le terrorisme. Leurs alliés traditionnels (Royaume-Uni, Australie...) et quelques autres pays (Japon...) répondent présents, formant une coalition d'une vingtaine de pays, avec des contingents plus ou moins symboliques, l'essentiel de l'effort revenant aux États-Unis.

Une victoire militaire éclair

Dans la nuit du 7 au 8 octobre 2001 surviennent les premières frappes américaines. 

Écrasés par les bombardements, les talibans se replient dans les provinces du sud, tandis que les «brigades internationales» d'Al-Qaida se concentrent dans le nord du pays. Le 13 novembre 2001, les troupes de l'Alliance du Nord, alliées aux Occidentaux, entrent dans Kaboul.

Le 27 novembre 2001 s'ouvre à Bonn (Allemagne) une conférence inter-afghane qui réunit les différentes factions de l'opposition aux talibans, sous les auspices de l'ONU. Elle forme un gouvernement intérimaire avec à sa tête le Pachtoun Hamid Karzaï. Elle constitue également une force internationale sous mandat de l'ONU. Son commandement est confié à l'OTAN, dont c'est la première intervention en-dehors de l'Atlantique nord.

Des lendemains qui déchantent

Mais les embrassades de Bonn dissimulent mal la réalité d'un pays toujours divisé entre factions rivales. L'autorité du gouvernement de Kaboul ne dépasse pas les limites de la capitale. Un seul facteur unit les factions : l'attrait des dollars que déverse à profusion la coalition internationale (plus de 2000 milliards de dollars en vingt ans).

En dépit de ces faiblesses, la coalition et l'OTAN peuvent considérer à l'automne 2002 que leur mission est accomplie : les talibans sont traqués dans leur réduit montagnard et Al-Qaida s'est replié dans les zones tribales du Pakistan, sous la protection des services secrets pakistanais qui, officiellement, affichent néanmoins leur appui à la coalition internationale.

L'Afghanistan ou l'Irak ? Il faut choisir

Tout va basculer avec la décision de George Bush Jr d'abattre aussi le dictateur irakien Saddam Hussein. Le président américain veut achever le «travail» entamé par son père onze ans plus tôt. Il veut aussi satisfaire le complexe militaro-industriel qui aspire à relancer les commandes d'armements, en chute libre depuis la fin de l'URSS et de la guerre froide.

Le 9 avril 2003, l'armée coalisée entre à Bagdad d'où s'est enfui le tyran. Dans leur grande naïveté, les Américains s'attendaient à être accueillis en libérateurs  mais l'Irak sombre dans le chaos d'une guérilla multiforme, essentiellement urbaine et à forte composante interconfessionnelle (chiites contre sunnites). Parallèlement, le raidissement du régime iranien et les désordres politiques au Pakistan multiplient les points de tension dans la région.

Mis dans la difficulté, Washington doit relâcher sa pression sur l'Afghanistan. Revigorés par l'enlisement des Américains en Irak et le discrédit du gouvernement, les talibans en profitent pour se refaire une santé, avec le soutien discret mais efficace du Pakistan. Celui-ci préfère à Kaboul un pouvoir islamiste et sunnite plutôt qu'un régime laïque et pro-occidental susceptible de faire alliance avec l'Inde et de le prendre en tenaille.

Publié ou mis à jour le : 2023-09-12 13:38:08
JF EPINOUX (25-08-2021 13:36:19)

Quand donc les nations, comprendront-elles que les conflits ouverts contre les peuples sont voués à l'échec. Ainsi, pour ne citer que des exemples récents (Afghanistan exclu), la défaite frança... Lire la suite

bereda (23-05-2012 12:00:54)

Depuis que j'ai adhéré, j'ai apprécié de plus en plus la variété des sujets ,l'abondance non surchargée des documents ,en équilibre avec la clarté pédagogique! Vraiment , toute satisfaction... Lire la suite

Senec (10-08-2010 11:53:16)

Il s'agit, en fait, d'une simple question de conviction sur les moyens à employer. L'Histoire se souviendra de ce paradoxe d'un pays capable de réduire en miettes toute résistance ou toute trace de... Lire la suite

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