24 décembre 1999

Coup d'État en Côte d'Ivoire

Le 24 décembre 1999, en Côte d'Ivoire, un coup d'État militaire renverse le président Henri Konan Bédié qui avait succédé six ans plus tôt à Félix Houphouët-Boigny, le père de l'indépendance.

C'est la consternation dans le monde. Après quatre décennies de stabilité politique et de relative prospérité, la Côte d'Ivoire, présentée comme un modèle de développement pour les autres États du continent noir, sombre dans le chaos.

Démocratie, xénophobie et dissensions ethniques

Bédié, dès son accession à la présidence, en 1993, a commis l’erreur d’évincer Alassane Ouattara, musulman du nord, du poste de Premier ministre pour le remplacer par un chrétien du sud. Puis, il l’a exclu de la présidentielle de 1995 en raison de sa supposée origine étrangère.

Le général Robert Gueï, nouveau maître du pays, instaure un gouvernement de transition regroupant tous les partis politiques. Mais à son tour, en avril 2000, il en exclut Alassane Ouattara. Ce faisant, il élargit la fracture politique, ethnique, religieuse et géographique qui divise la Côte d’Ivoire.

Les élections présidentielles de 2000 se tiennent dans un climat anxiogène, avec le retour du concept d’« ivoirité », mis en avant par Gueï pour interdire à Ouattara de se présenter aux élections. Finalement, Laurent Gbagbo est élu avec une très forte abstention mais il s’ensuit des affrontements entre les partisans du nouveau président et de Ouattara.

De la guerre civile à l’élection d’Alassane Ouattara

Cette opposition dégénère en guerre civile en 2002. Les rebelles du nord sont dirigés par Guillaume Soro, lui-même originaire de cette région. Refusant de soutenir Gbagbo, l’armée française, qui dispose de forces en Côte d’Ivoire, se contente de s’interposer entre les belligérants. Elle stoppe ainsi l’avancée des nordistes vers le sud mais ne les refoule pas. Il en résulte un pays coupé en deux par une ligne de démarcation.

En parallèle, la rancune envers les Français a gagné le camp Gbagbo, qui envoie début novembre 2004 des avions bombarder la base française de Bouaké. La réponse du président Jacques Chirac est immédiate : il donne l’ordre de détruire les avions ivoiriens. Elle provoque des émeutes anti-françaises dans Abidjan et la fuite en catastrophe des milliers de civils français installés dans le pays.

Malgré le pourrissement de la situation, un accord entre gouvernement et rebelle est signé en 2007, prévoyant la nomination de Soro comme Premier ministre. Mais le pays n’est pas réunifié pour autant, avec Soro maître du nord et Gbagbo contrôlant le sud. Toutes les conditions sont donc réunies pour un nouvel affrontement en 2010, autour de l’élection présidentielle. Elle est remportée par Ouattara au détriment de Gbagbo, qui refuse la défaite. Sous la pression des puissances occidentales, il devra rendre la place et laisser la présidence à Ouattara.

Publié ou mis à jour le : 2020-01-07 18:52:23
Boutté Jacques (13-12-2010 11:39:17)

Imposer des normes"démocratiques" à des pays en construction est une ineptie idéologique ; leur demander un minimum d'éthique en échange des fonds octroyés est souhaitable . Il faut maintenant ... Lire la suite

Boutté Jacques (13-12-2010 06:59:56)

Imposer des normes"démocratiques" à des pays en construction est une ineptie idéologique ; leur demander un minimum d'éthique en échange des fonds octroyés est souhaitable . Il faut maintenant ... Lire la suite

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