10 mai 1994

Nelson Mandela président de l'Afrique du Sud

Le 10 mai 1994, Nelson Mandela (76 ans) est intronisé président de la République d'Afrique du Sud. La plupart des dirigeants de la planète se sont déplacés pour ce moment de grâce qui scelle la réconciliation des Sud-Africains après un siècle de ségrégation raciale, dans une période par ailleurs obscurcie par la guerre de Bosnie et le génocide du Rwanda.

André Larané
Nelson Mandela dans les années 1990 (18 janvier 1918 - 5 décembre 2013). En agrandissement : Nelson Mandela en 2008.

Une icône noire

Né le 18 juillet 1918 dans le village de Mvezo, près d'Eastern Cape, le futur président grandit avec les bergers. À la mort de son père, il est élevé par un roitelet xhosa qui discerne son potentiel et le pousse vers les études.

Il entre à l'université de droit de Fort Hare, réservée aux noirs, mais en est expulsé pour cause de grève, puis il rompt avec sa famille pour échapper à un mariage coutumier.

Nelson Mandela pose dans les années 1950 en costume xhosa traditionnel (18 janvier 1918 - 5 décembre 2013). En agrandissement : Nelson Mandela brûle son passeport intérieur, rendu obligatoire pour les hommes noirs par le régime politique de l'apartheid (1960).

Réfugié à Johannesbourg, il achève ses études en accomplissant de petits boulots. Chez son hôte, Walter Sisulu, qui fait partie de l'African National Congress (ANC), un parti à vocation multiraciale qui plaide pour l'égalité des droits, il se lie d'amitié avec Oliver Tambo et fonde avec lui, en 1944, la Ligue de la Jeunesse de l'ANC (Young League).

L'arrivée au pouvoir du Parti national, en 1948, fait l'effet d'une bombe sur les jeunes militants. Ceux-ci s'engagent de toutes leurs forces contre le gouvernement de Daniel Malan et Hendrik Verwoerd qui instaure un apartheid rigide. Nelson Mandela entre dans une vie de clandestin à laquelle ne résistent ni son cabinet d'avocat ni son premier mariage. En 1952, il est arrêté une première fois et condamné à neuf mois de prison pour non-respect des lois de l'apartheid.

Après la tragédie de Sharpeville, en 1960, et l'interdiction de l'ANC, Nelson Mandela convainc les militants de renoncer à la non-violence.

Il fonde la branche armée du parti : Le Fer de lance de la Nation (MK, Umkhonto)et organise une première salve de sabotages de bâtiments officiels dans la nuit du 16 décembre 1961, sans faire de victime. Il est arrêté en août 1962 et condamné à cinq ans de prison pour incitation à la grève et déplacement illégal.

Deux ans plus tard, la police découvre son rôle dans les sabotages de 1961. Il est rejugé et condamné à vie pour trahison. 

D'abord incarcéré à Robben Island, une île au large du Cap, il sera libéré 27 ans plus tard, le 11 février 1990, par le gouvernement sud-africain du président Frederik de Klerk, acculé à la négociation par la mobilisation internationale contre l'apartheid.

Entretemps, le prisonnier s'est forgé en prison un caractère peu commun, alliant détermination, refus de tout compromis et modération à l'égard de ses ennemis. Il devient dans les années 1980 une icône pour la jeunesse occidentale !

Il reçoit le Prix Nobel de la paix en novembre 1993 à Oslo, de concert avec le président Frederik de Klerk, qui a eu la clairvoyance de le libérer et d'engager des négociations avec l'ANC, ainsi que d'abolir l'apartheid.

Élu à la présidence de la République le 10 mai 1994, il forme un gouvernement multiracial et réalise son rêve d’une Afrique du Sud « arc-en-ciel ».

Vaincu par l'âge, Mandela, que l'on surnomme affectueusement « Madiba », délègue la gestion des affaires à son vice-président et ami Thabo Mbeki dès 1996 et quitte la présidence de l'ANC l'année suivante. Le 14 juin 1999 enfin, il abandonne la présidence.

Nelson Mandela meurt le 5 décembre 2013, à 95 ans, dans une apothéose nationale, universellement reconnu comme l'une des plus fortes personnalités de la fin du XXe siècle.

Publié ou mis à jour le : 2022-05-12 21:54:01
Logette (09-12-2013 16:47:43)

Enfin un héros de la résistance au pouvoir établi et aux lois iniques qui n'aura pas été assassiné . Cela redonne un peu d'espoir en l'humanité

froment (07-12-2013 18:00:33)

comment retrouver les tests d'histoire proposés cette semaine

Gérard Morin (07-12-2013 12:52:20)

Les "turpitudes diverses" (qu'en termes choisis ces mots-là sont dits) s'appellent en bon français des meurtres. Winnie, dans l'affreux silence de son mari, torturait à mort ses footballeurs préférés, et restera l'inventeuse (sic) du fameux collier républicain, vous savez bien, ce pneu dans lequel on enserrait la victime et auquel on mettait le feu. Et ces galipettes ne s'exerçaient jamais à l'encontre des affreux colons.

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