Le 12 septembre 1990 est mis un terme diplomatique à la Seconde Guerre mondiale avec la signature à Moscou d'un traité de paix, dit traité 2+4 (ou 4+2), entre la République fédérale d'Allemagne (RFA), la République démocratique allemande (RDA), les États-Unis, la République française, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et l'Union des Républiques socialistes soviétiques.
Par ce texte, les Allemands renoncent officiellement à l'arme nucléaire et reconnaissent leurs frontières comme « inaltérables », ce qui veut dire qu'elles ne peuvent être modifiées même par accord mutuel avec leurs voisins ! La ligne Oder-Neisse devient la frontière définitive entre l'Allemagne et la Pologne.
Le traité de Moscou est un préalable à la réunification des deux Allemagnes, qui interviendra officiellement trois semaines plus tard. Avec lui se clôt la Seconde Guerre mondiale.
Difficile retour de Berlin sur la scène géopolitique
Dans un souci d'apaisement, sitôt après la conclusion du traité de Moscou et la réunification de son pays, le chancelier allemand énonce la « doctrine Kohl » selon laquelle les soldats allemands ne pouvaient être déployés dans des pays ayant été occupés par la Wehrmacht.
En conséquence, en 1991, l'Allemagne, bien que membre de l'OTAN, se garde de participer à l'opération « Tempête du désert » au Koweit. Mais elle envoie des missions en Cambodge ou encore en Somalie, sous la bannière de l'ONU.
Tout change moins de dix ans plus tard, à l'initiative du leader Vert (Grünen) Joshka Fischer, ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Schröder (1998-2005). Il autorise pour la première fois la participation à des missions dans le cadre des frappes de l'OTAN au Kosovo, un territoire qui eut beaucoup à souffrir de l'occupation allemande.
Le leader écologiste justifie cette « doctrine Fischer » devant son parti en mai 1999, par une casuistique quelque peu surprenante : « J'ai deux principes : plus jamais la guerre, plus jamais Auschwitz (...). Pour moi, les deux vont ensemble ».
À l'issue de nouveaux débats, l'Allemagne va aussi s'associer aux opérations en Afghanistan avec de nombreuses restrictions. Deux décennies plus tard, enfin, les ministres écologistes du gouvernement Scholz sont à nouveau en flèche dans le soutien à l'Ukraine jusqu'à décider d'envoyer des chars Leopard 2 combattre les Russes comme quatre-vingts ans plus tôt les Tigre et les Panzer. La normalisation de l'Allemagne est assurément en bonne voie.
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