19 mai 1978

Les paras sautent sur Kolwezi

Les parachitistes du 2e REP sautent sur Kolwesi (19 mai 1978), DRLe 19 mai 1978, 405 parachutistes du 2e REP (Régiment Étranger de Parachutistes) de la Légion étrangère basé à Calvi (Corse) sautent sur Kolwezi, cité minière du Katanga ou Shaba (Zaïre, ex-Congo belge), au cœur de l’Afrique équatoriale. 

250 parachutistes supplémentaires du 2e REP sautent le lendemain matin au-dessus de la ville. Mille deux cents paracommandos belges sautent également au petit matin du 20 mai sur l'aéroport de la ville.

Une semaine plus tôt, trois à quatre mille rebelles katangais venus des camps d’entraînement situés dans l’Angola voisin, véhiculés par des Cubains et armés par les Soviétiques, ont assailli la ville et pris en otage les 3 000 expatriés belges et français (plusieurs dizaines ont été rapidement massacrés), profitant de la déliquescences des forces armées zaïroises, aux ordres du dictateur, le président Joseph Mobutu.

C’est donc dans l’urgence que le président de la République française Valéry Giscard d'Estaing et le Premier ministre belge Léo Tindemans ont, chacun de leur côté, décidé d'intervenir. Le premier par souci humanitaire et aussi pour sauver le régime Mobutu, allié du camp atlantique ; le second pour sauver ses ressortissants.

L’annonce de l’engagement imminent de forces armées européennes, faite entre autres par les médias zaïrois, convainc les rebelles de fuir Kolwezi dès les 17 et 18 mai. Ne restent sur place que quelques pillards et irréguliers locaux. L’armée zaïroise, de son côté, n’est représentée que par des éléments débandés dont quelques-uns occupent - plutôt qu’ils ne défendent - l’aérodrome de Kolwezi.

Au terme des opérations aéroportées des 19 et 20 mai, les Européens survivants sont évacués par les Belges et l'ordre revient dans la ville. On déplore toutefois 170 morts et disparus parmi les civils européens, 700 environ parmi les rebelles et les civils zaïrois, ainsi que cinq morts, vingt blessés et six disparus parmi les membres de la mission militaire française présente à Kolwesi, un mort parmi les parachutistes belges et un mort parmi les parachutistes marocains venus après coup en soutien logistique.

Du nom de code « Bonite », l’opération aéroportée est présentée comme un franc succès par les autorités françaises, cependant qu'est occultée la participation belge. Le président Giscard d’Estaing, dont la majorité parlementaire est sortie racornie des élections législatives de mars 1978, n’en tirera néanmoins aucun bénéfice politique.

Les parachutistes du 2e REP à Kolwesi, 19-20 mai 1978

Publié ou mis à jour le : 2021-06-19 18:07:13
Americana (21-05-2023 10:13:40)

On aimerait en savoir davantage sur les bisbilles franco-beles qui presque 45 ans après les faits semblent assez lamentables ce qui n'étonne pas vraiment avec Giscard qui voulait tirer la couverture... Lire la suite

Maurice (30-06-2018 02:17:40)

Une relation très militaire qui relate les faits sans se poser les questions du pourquoi d'une telle situation. Des centaines de vies sauvées d'un très probable massacre mais que faisaient là ces ... Lire la suite

Jean-Marie (24-05-2018 08:56:48)

J'adhère aux propos de L.Henrot et Marcel. On attend d'un historien de raconter la VRAIE histoire et la bonne prestation des Belges ne doit pas être ignorée. Rien n'a changé aujourd'hui; lors des... Lire la suite

prunelli (24-05-2018 08:48:09)

Ne pas oublier les parachutistes du 1er RPIMA qui ont balisé la DZ avant l'arrivée du 2ème REP.

Georges D. (23-05-2018 14:52:08)

Si l’épisode de la destruction des «deux engins blindés AM Panhard» s’avère matériellement exact, le contexte dans lequel il s’est déroulé offre une autre perspective: il n’y avait pas deux mais trois auto-mitrailleuses Panhard. Celles-ci faisaient parties de l’équipement des forces armées zaïroise (FAZ). Dans un des véhicules détruits, se trouvait un lieutenant des FAZ qui, notamment, deux ans auparavant avait été formé au centre d'entraînement commando zaïrois de Kotakoli par mes camarades du régiment para-commando. Il est vrai que le “renseignement” français, au même titre que le “politique” français a totalement refusé de collaborer avec la Belgique. Il est aussi vrai qu’à un certain niveau de la hiérarchie étatique, la perte d’un “trouffion” français, belge ou zaïrois, a peu d’importance ...

GV (23-05-2018 06:14:50)

Un témoignage plus précis de L.Henriot serait interessant à lire de même que davantage de détails sont souhaités de Marcel

J.P. aberlin (22-05-2018 09:05:45)

Concernant le commentaire de L. HENROT, je suis resté sur ma faim. J'aurais aimé lire sa version des faits.

Thomas (21-05-2018 22:33:31)

Hérodote, vous nous devez d'établir la vérité sur cet engagement. Mais votre article, tel qu'il est, est déjà le bienvenu !

marcel (21-05-2018 13:11:04)

Je viens de lire votre article concernant les paras à KOLWEZI. Le version que vous en donnez est contraire à la vérité. Ce sont les autorités françaises de l'époque qui ont tout fait pour reta... Lire la suite

marcel (21-05-2018 13:08:42)

Je viens de lire votre article concernant les paras à KOLWEZI. Le version que vous en donnez est contraire à la vérité. Ce sont les autorités françaises de l'époque qui ont tout fait pour reta... Lire la suite

L.HENROT (21-05-2018 09:24:01)

Je suis vraiment désolé que l'article de Pierre Montagnon m'enlève toute confiance dans la véracité de vos publications. Le désir de bien faire des officiers du 2°REP n'est pas en cause mais le... Lire la suite

Xavier.C (21-05-2018 01:50:16)

Respect, Messieurs à cette époque la France était encore La France..
Merci

Thierry (27-11-2006 11:53:43)

Merci pour cet article une fois de plus parfaitement documenté et construit et en rapport avec l'actualité.

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