Trente-trois États européens ainsi que les États-Unis et le Canada signent le 1er août 1975 à Helsinki (Finlande) l'Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE).
Piège inattendu pour les Soviétiques
La conférence a débuté deux ans plus tôt, le 3 juillet 1973, suite à une suggestion de Leonid Brejnev, homme fort de l'Union soviétique, qui souhaitait que soit entériné le partage de l'Europe issu de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit rien moins que de mettre fin à une guerre froide d'un quart de siècle. Toute l'Europe est conviée à Helsinki, y compris le Vatican dont c'est la première participation à un congrès international depuis 1815.
On prévoit des « corbeilles » destinées à recueillir les suggestions des différents congressistes. Pour le coup, le Saint Siège réussit son retour sur la scène diplomatique en imposant une « troisième corbeille » sur les droits de l'Homme et la liberté de conscience, outre les corbeilles sur la sécurité et la coopération.
L'Acte final est un procès-verbal sans portée juridique, à la différence d'un traité. Il ne va pas moins en avoir une grande portée politique...
En effet, Leonid Brejnev, tout-puissant secrétaire général du PCUS (parti communiste de l'URSS), qui se félicite avant tout de la reconnaissance du partage de l'Europe, commet l'erreur de laisser publier l'intégralité du traité dans la presse soviétique.
Les dissidents soviétiques, tel Andreï Sakharov, vont en saisir toute la portée. Ils vont tirer argument de la reconnaissance par l'URSS de la liberté de conscience pour mieux faire entendre leur voix. À ce titre, l'Acte final d'Helsinki marque le commencement de la désintégration de l'URSS.
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