11 octobre 1962

Ouverture du concile Vatican II

Le pape (dico) Jean XXIII ouvre le concile Vatican II le 11 octobre 1962, dans la basilique Saint-Pierre de Rome.

Élu pape le 28 octobre 1958, à 76 ans et onze mois, Angelo Roncalli ne devait être qu'un pape de transition après le pontificat flamboyant et tourmenté de Pie XII. En portant leur choix sur lui, les cardinaux qui l'avaient élu voulaient se donner le temps d'une transition avant d'élire un pape d'action.

Mais le nouvel élu, replet et bonhomme, provoque d'emblée la surprise en annonçant un aggiornamento (« mise à jour ») de l'Église catholique, autrement dit un grand concile en vue d'adapter l'Église au monde moderne. C'est le 21e concile oecuménique (planétaire) depuis les origines de l'Église. 

Aucune entreprise comparable n'avait été menée depuis le concile de Trente, quatre cents ans plus tôt, qui avait lancé la (Contre-)Réforme catholique. Son retentissement mondial va être d'autant plus important que les catholiques, en ce milieu du XXe siècle, représentent un quart environ de la population mondiale, laquelle s'élève à 3 milliards d'êtres humains.

Mais en sacrifiant beaucoup de rituels propres à la religion populaire et en promouvant une religiosité plus strictement intellectuelle, le concile va aussi accélérer le mouvement de déchristianisation en cours en Europe depuis le XIXe siècle...

Ouverture du concile Vatican II le 11 octobre 1962 en présence de 2500 évêques

Aggiornamento

Réunis au grand complet dans la basilique Saint-Pierre de Rome pour la séance plénière d'ouverture, les 2500 évêques venus du monde entier se voient confier la mission d'adapter l'Église au monde moderne, intégrer une réflexion religieuse dans les mouvements d'idées et réconcilier toutes les chrétientés.

Les Pères conciliaires viennent pour un tiers d'Europe mais l'Amérique latine fait une entrée en force au concile (22%), avec l'Amérique du Nord (13%), l'Afrique noire (10%) et l'Asie (10%). Fait inédit : des représentants de différentes confessions chrétiennes non-catholiques ont par ailleurs été invitées à la cérémonie en qualité d'observateurs. 

Dans son allocution inaugurale, le pape dénonce l'enseignement du mépris et témoigne de son ouverture aux autres religions et en particulier aux juifs.

Le concile adapte la communication de l'Église au monde moderne afin que soit mieux perçu le message de l'Évangile. C'est ainsi que les langues usuelles se substituent peu à peu au latin dans les offices religieux. Les prêtres renoncent à la soutane. Dans les églises, lors des messes, l'officiant fait désormais face aux fidèles et ne leur tourne plus le dos...

L'un des textes majeurs de Vatican II, Gaudium et spes (« La joie et l'espoir »), promulgué le dernier jour du concile (8 décembre 1965), exprime la solidarité de l'Église avec tous les mouvements qui concourent à protéger et rehausser la dignité de l'individu, y compris les mouvements socialistes.

Surtout, l'Église catholique rompt avec une hiérarchie pyramidale et renforce le rôle des évêques et des synodes nationaux. Elle obtient des gouvernements liés par un Concordat au Saint-Siège qu'ils renoncent peu à peu à leurs prérogatives dans la nomination des évêques. Enfin, le concile adopte le principe de la liberté de conscience religieuse, à l'initiative de Karol Wojtyla, futur Jean-Paul II.

Publié ou mis à jour le : 2022-10-10 20:56:17
BERCELLIAUX Jean (11-10-2022 15:35:14)

Concernant le paragraphe qui débute ainsi :
Sans surprise, le 21 juin 1963, le nouveau conclave élit l'archevêque de Milan, Giovanni Baptista Montini, qui devient pape sous le nom de Paul VI.
N'étant pas encore cardinal à la mort de Pie XII, il n'avait pu être élu ...etc.
Je tiens à préciser qu'officiellement, tout homme adulte, non marié, baptisé et vivant en règle avec l'Eglise peut prétendre au pontificat, mais c'est généralement l'un des cardinaux, membre du Collège Cardinalice qui est élu.
Donc, si l'Evêque Montini avait obtenu les deux tiers des voix, il serait devenu pape, succédant à Pie XII.
Il semble que c'est Urbain VI qui a été le dernier élu non-cardinal en 1376. A vérifier, Merci !

Jacques Groleau (09-10-2022 11:31:14)

"Le "bon Pape Jean" a été l'un des papes les plus autoritaires - selon nombre de ses collaborateurs !
Quant au Concile Vatican I, selon l'expression d'un religieux ami, "le Saint Esprit a soufflé suffisamment fort pour permettre à Victor-Emmanuel et Cavour de mettre fin aux décisions absurdes de ce concile"...

Vincent Rosset (20-10-2021 16:18:15)

La thèse de Guillaume Cuchet ("Comment notre monde a cessé d'être chrétien") ne laisse pas d'être contestable: la fin de l'obligation (de la confession, du jeûne du vendredi, de l'assistance à la messe du dimanche..., sous peine de "péché mortel") aurait accéléré un phénomène de déchristianisation amorcé à la Révolution.
Je pense qu'il y a premièrement une coïncidence temporelle, mais non une cause. Rien ne dit que ce phénomène ne serait pas intervenu de toutes façons, dans un monde où l'hédonisme triomphe.
L'auteur, qui déclare ne pas appartenir aux mouvements traditionalistes, épouse pourtant certaines de leurs thèses simplistes: en renonçant à une culpabilisation systématique, et en instaurant un dialogue plus direct avec le pénitent, l'Église catholique aurait fait perdre leurs repères à ses fidèles.
Pour avoir grandi dans cette période (génération du "mini baby-boom"), j'ai pu voir la transition entre deux époques, et apprécier la plus grande proximité des prêtres d'après Vatican II, même s'il est vrai que plusieurs d'entre eux ont pu s'égarer dans des délires réformateurs (liturgie non respectée, suppression de la demande de pardon, et surtout logorrhée moralisante sans rapport avec les textes de la liturgie du jour). Je pense que ce dont ma génération a souvent souffert n'est pas d'avoir dû faire face à un christianisme trop intellectuel, comme semble le penser Guillaume Cuchet, mais au contraire d'avoir vu se perdre le recours à l'intelligence et à la culture dans le Clergé. Naturellement, ceci n'est pas une tare propre à l'Église catholique, mais est devenu un phénomène général après mai 68. Affaiblissons les branches culturelles à l'école, et augmentons la dotation horaire des sciences, afin de ne pas favoriser les élites bourgeoises. Dans les séminaires, ça a été plus loin: flétrissons les intellectuels: ils ne comprennent rien à la vie, ni aux fidèles.
Guillaume Cuchet reproche à Vatican II d'avoir promu un christianisme intellectuel, oubliant les gens simples à qui il aurait fallu des règles simples et indiscutables. Vatican II a réaffirmé la liberté de conscience, affirmée dans l'Évangile par Jésus-Christ lui-même. Certains ecclésiastiques en ont profité pour modeler une Église à leur image, réglant leurs comptes avec une institution dans laquelle ils se sentaient mal à l'aise.
Je pense qu'il n'est pas si facile de trouver des causes à ce constat de déchristianisation, et que, comme souvent, un auteur, même bien documenté, est guidé par ses préjugés.
Je pense aussi que Vatican II nous a énormément apporté en termes d'engagement des laïcs et de respect de ceux qui n'ont pas les mêmes convictions religieuses.

LAPIERRE (12-10-2017 07:52:08)

Deux "notes de voyage",accessoires à l'art.supra
1-la dépouille de Jean XXIII,ancien nonce apostolique à Paris, est exposée intacte dans la basilique.Comme tous les pontifes défunts il avait été descendu dans la crypte mais élevé au titre de bienheureux Jean XXIII fut remonté. On s'est alors aperçu qu'elle était rigoureusement intacte, mais ouverte on a vu bientôt le processus de destruction s'enclencher,réparés rapidement le début des dégâts, on a placé le corps derrière un cercueil de cristal où,visible dans St.Pierre,on peut l'invoquer et le prier. Certains esprits"rationnels" pensant que c'était les conditions spécifiques ( ventilation,facteurs divers dont moindre humidité,radiations (?),etc...) ont suggéré d'avoir à utiliser rapidement ces conditions pour y entreposer à son tour Jean-Paul II (rappelez-vous la foule: "Santo subito !") et lui faire "profiter" de l'aubaine ! Peine perdue,pour ce dernier ça n'a pas "marché"...les"cartésiens" en furent pour leur frais.
2-Lorsque le pape nouveau,M.BERGOLIO, nouvellement élu se faisait expliquer certains rites et cérémoniaires, on en vint à la traditionnelle "année jubilaire" qui tous les 25 ans,au court d'une cérémonie jubilatoire fait que tout croyant assistant à l'ouverture de la Porte Sainte(porte en bronze doré de plusieurs tonnes et approx.8m²min.)est ipso facto délivré de tous ses pêchés, M.BERGOLIO s'inquiétant du fait que la dernière "année jubilaire" était récente et que la prochaine en 2040 [donné de mémoire nécessaire de vérifier ce point] se passera quand il ne serait plus là,déclara derechef qu'on procéderait à la prochaine année jubilaire "dans quelques jours!"(sic).
Pour la perpétuation des traditions rituelles ou autres surtout faire une totale confiance au pape actuel !

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