Le 16 août 1960, Chypre devient une République indépendante. C'est une péripétie de plus pour cette île méditerranéenne à l'Histoire millénaire où les anciens Grecs situaient la demeure d'Aphrodite (Vénus).
Une île convoitée
Après l'ouverture du canal de Suez, le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli avait décidé de faire de l'île, devenue ottomane trois siècles plus tôt, une base arrière pour surveiller le trafic maritime à travers le canal. C'est ainsi que le sultan de Constantinople, contraint et forcé, avait « prêté » l'île aux Britanniques le 4 juin 1878.
Chypre devient en 1914 un protectorat puis en 1925 une colonie de la Couronne. Londres doit réprimer un mouvement clandestin en faveur de l'« Enosis », c'est-à-dire du rattachement de Chypre à la Grèce.
En 1950, élu à la fonction d'ethnarque, ou chef religieux de l'île, l'archevêque grec orthodoxe Makarios III relance le combat pour l'Enosis. Mais la Turquie voisine s'y oppose au nom de la défense de la minorité cypriote d'origine turque.
Par l'accord de Londres du 19 février 1959, chacun se résigne à une indépendance pure et simple, avec un Président élu par la communauté grecque, Mgr Makarios en personne, et un vice-Président élu par la communauté turque, Fasil Füçük.
Il est convenu que le Parlement sera composé à 70% de Grecs et à 30% de Turcs et que la Garde nationale sera encadrée par des officiers grecs.
Les troubles entre les deux communautés ne cessent pas pour autant jusqu'au 15 juillet 1974. Ce jour-là, avec la complicité des colonels qui exercent le pouvoir à Athènes, en Grèce, la Garde nationale cypriote fomente un coup d'État contre le président Makarios et tente de réaliser l'Enosis.
L'armée turque, prétextant une menace pour les habitants turcophones, envahit aussitôt le nord de l'île. Depuis cette date, les deux communautés vivent séparées, de part et d'autre d'une « ligne verte ».
Amère partition
Tandis que les Turcs cypriotes ruminent leur amertume et n'en finissent pas de s'appauvrir, leurs ex-compatriotes grecs affichent une insolente prospérité.
L'entrée dans l'Union européenne, en 2004, de la partie grecque de l'île ne facilite pas la résolution du drame noué en 1974...
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible