4 avril 1960

L'indépendance tranquille du Sénégal

Le 4 avril 1960, par un accord avec le gouvernement du général de Gaulle, Léopold Sédar Senghor obtient l’indépendance de la Fédération du Mali, qui réunit le Sénégal et le Soudan français, deux colonies de l’Afrique occidentale française (AOF) .

L’indépendance est effective le 20 juin suivant. Mais dès le 20 août, le Sénégal se retire de la fédération. Cinq jours plus tard, Léopold Sédar Senghor devient le Président de la nouvelle République, avec une Constitution calquée sur celle de la Ve République.

La Maison des Esclaves, sur l'île de Gorée (ancienne maison de la Signare Anne Pépin)

Des premiers contacts avec l’Europe à l'indépendance

En l’absence de documents écrits, l’histoire ancienne du Sénégal demeure mal connue, comme celle de l'Afrique noire dans son ensemble. Jusqu’à l’époque coloniale, le territoire n’a pas d’unité politique.

L’arrivée des premiers Européens sur le littoral sénégalais remonte à la Renaissance. Il s’agit de pêcheurs et de marchands originaires du Portugal ou encore de Normandie (Dieppe).

Au XVIIe siècle, c’est la traite des esclaves qui attire les Européens dans les parages. Des bourgeois de Rouen et Dieppe créent en 1624 la Compagnie de Sénégal et de Gambie, qui se fait accorder par Richelieu un monopole sur la traite des esclaves.

Léopold Sédar Senghor (1906- 2001)Le comptoir de Saint-Louis (ou Fort-Saint-Louis), ainsi nommé en l’honneur du roi Louis XIV, est fondé en 1659 par un agent de la Compagnie. Il va rester possession française pendant trois siècles, jusqu’à l’indépendance du pays. Ses habitants, métissés et très divers, adressent des cahiers de doléances aux états généraux de 1789.

Le souvenir de ce « commerce infâme » est entretenu à Gorée, dans la maison d'une ancienne métisse (Signare), rebaptisée Maison des esclaves, bien que l'île elle-même n'ait jamais servi de base de départ pour les navires négriers.

Les Anglais se tiennent à l’affût et, plusieurs fois au cours du XVIIIe siècle, s’emparent des comptoirs sénégalais. La France les recouvre définitivement au Congrès de Vienne en 1815 mais n’en prend possession qu’en 1817. La frégate La Méduse, envoyée dans ce but à Saint-Louis en 1816, fait naufrage en route avec le retentissement artistique que l’on sait.

Produit exemplaire de la colonisation et premier Africain à obtenir l’agrégation (grammaire), Léopold Sédar Senghor met la culture française au service de l’émancipation de son pays et de l’Afrique.​ Quand le général de Gaulle prend le pouvoir à Paris, il négocie avec lui l’indépendance des colonies africaines le 4 avril 1960.

Deux ans après celle-ci, Mamadou Dia, rival malheureux du président Senghor, tente un coup d’État et se voit condamné à la prison à vie. Adossé à la protection militaire de la France, le Sénégal ne connaîtra dès lors plus d’autre tentative de coup d’État.

Publié ou mis à jour le : 2021-05-04 15:43:22
pierreH69400 (04-04-2023 10:26:45)

Indépendance pas si tranquille. L'indépendance première n'était acquise qu'au sein de la Fédération du Mali, construction politique fragile que le gouvernement français avait acceptée, négli... Lire la suite

Béatrice Culot (04-04-2022 19:20:58)

Bonsoir, Article intéressant. Merci. Je connais quelque Sénégalais vivant en Belgique et je n'avais pas l'impression d'un pays si pauvre. Pas, tout cas par rapport aux autres pays africains. Petit... Lire la suite

Horent Philippe (15-04-2012 13:27:13)

Le résultat de cette politique que l'on peut qualifier de népotisme, ces sont les deux tours des élections présidentielles au Sénégal. Le déroulement pourrait être présenté comme exemple à ... Lire la suite

Michel Pesneau (27-03-2012 14:56:18)

Je ne peux que compléter mon commentaire précédent en me réjouissant de l'issue heureuse de cette péripétie électorale. Ainsi la sagesse l'a emporté et Wade a montré qu'il n'était pas indign... Lire la suite

Michel Pesneau (29-02-2012 12:41:27)

J'ai vécu 5 ans (de 1962 à 1967)au Sénégal et je reste très attaché à ce pays. Je déplore qu'Abdoulaye Wade parvenu à la tête de l'Etat grâce à la démocratie établie et maintenue par se... Lire la suite

maurice (29-02-2012 12:33:33)

J'y ai vécu pendant trois mois, et décelé nombre de problèmes ; la liste serait trop longues. Une chose qui m'a beaucoup frappé - et je ne suis bien sûr pas le seul - c'est cette hallucinante c... Lire la suite

Michel (28-02-2012 23:14:37)

J'étais au Sénégal en 1962/63, j'y suis retourné en 2007. Bien que des bidonvilles aient disparu à Dakar et été remplacés par des habitations correctes, la ville n'est plus aussi bien entretenue qu'à l'époque où j'y étais. L'école est gratuite mais pas obligatoire, nous avons visité une école dans une bourgade, le manque de moyens est impressionnant. L'accueil a été particulièrement chaleureux et même émouvant. La classe comportait bien 70 élèves qui avaient une leçon de vocabulaire français ce jour-là. Pas un bruit dans la classe, le martinet est bien en évidence sur le bureau du maître. Les élèves nous ont chanté "La Marseillaise" et nous avons dû leur chanter quelque chose en retour. Nous avons visité 3 villages ouolof, sérère et toucouleur d'une grande pauvreté, perdus au milieu de nulle part, il est impossible aux enfants de ces villages d'aller dans une école, faute de moyens de transport. Notre guide sénégalais, jeune homme d'une grande culture, nous avait proposé d'apporter dans ces villages, du riz, du savon et des bougies, ce que nous avons fait bien sûr. Evidemment, les habitations dans ces villages n'ont rien à voir avec les villas luxueuses des 2 candidats restants à l'élection présidentielle.

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