Le 29 octobre 1959 paraît le numéro 1 de l'hebdomadaire Pilote (« Mâtin, quel journal ! »). Le magazine est créé par François Clauteaux, né à Nantes en 1920, chrétien convaincu et ancien résistant. Les 300 000 exemplaires sont immédiatement vendus. Il bénéficie d'un lancement en fanfare par Radio-Luxembourg et va toucher un public majoritairement composé d’adolescents qui décorent leur chambre avec sa double page Pilotorama.
Dans les pages intérieures du N°1, les jeunes Français découvrent des héros appelés à un grand avenir : Tanguy et Laverdure, Barbe-Rouge, Lieutenant Blueberry (Charlier et Giraud), Lucky Luke (Morris) et surtout un petit personnage à grosses moustaches : Astérix. Le petit Gaulois est une création du scénariste René Goscinny (il mourra en 1977) et de son compère, le dessinateur Albert Uderzo. Il a lui-même un merveilleux ami en la personne d'Obélix...
Pilote donne ses lettres de noblesse à la BD
Le succès de Pilote et d'Astérix marque l'entrée en fanfare des Français dans la bande dessinée, jusque-là dominé par les comics d'Outre-Atlantique et les créateurs d'Outre-Quiévrain (Hergé et compagnie). Rappelons que trente ans plus tôt, le dessinateur Georges Rémi (Hergé) avait publié les premières aventures de Tintin, remarquable témoin de son temps.
En mars 1963, l'hebdomadaire Pilote est repris par l'éditeur Georges Dargaud. René Goscinny prend la direction de la rédaction de l'hebdomadaire la même année et introduit de nouveaux héros au menu : Achille Talon, le Grand Duduche, Blueberry.
En étoffant son équipe notamment après les événements de Mai-68, l'hebdomadaire devient l’emblème et le porte parole de recherches modernistes et contestataires qui donnent un coup de vieux à la BD traditionnelle.
Il accueille notamment Brétécher pour Cellulite, Colman Cohen pour La longue marche d’Antonin, Druillet pour Lone Sloane, Fred pour Philémon, Gotlib pour la Rubrique-à-Brac, Mandryka pour le Concombre masqué, et le duo Mézières-Christin pour les agents spatio-temporels Valérian et Laureline.
En outre, l’hebdomadaire propose des fresques historiques, des pastiches de tableaux, de l’interactivité, des échanges entre dessinateurs sur un même scénario ... ce qui ne l’empêche pas d’être concurrencé par d’autres contestataires comme l’Écho des Savanes (fondé en 1972), puis Métal Hurlant (1975) et Fluide Glacial(1975). Il devient mensuel en 1974 et disparaît en 1989.
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Gallet (29-10-2021 15:14:05)
à propos de Pilote,
Bonjour,
Ancien lecteur de Pilote à ses débuts, je suis dubitatif quant au slogan que vous attribuez à Pilote : "Polite, quel journal ! " Il me semble que le slogan était "Mâtin, quel journal ! "
Polite est le nom du journal fictif dans lequel travaillait Achille Talon. Et son slogan, parodique de celui de Pilote était "Bonsoir, quel périodique ! ".
Amitiés
oldpuzzle (01-12-2019 14:58:10)
Une fois de plus, je suis mal à l'aise de lire sur herodote.net (que j'apprécie depuis des années) un article - au demeurant bien écrit et fort instructif - signé d'un auteur dont les positions politiques voire éthiques peuvent être considérées comme très contestables.
Dommage pour l'image d'herodote.net, du moins à mes yeux.
Cordialement
Herodote.net répond :
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