Rappelé au pouvoir en mai 1958, Charles de Gaulle obtient de l'Assemblée, le 5 octobre 1958, de pouvoir gouverner pendant quatre mois par ordonnances, c'est-à-dire sans passer par la discussion et le vote des textes devant les députés.
Pour remettre l'économie sur pied, son collaborateur Georges Pompidou et le ministre des Finances Antoine Pinay font appel à l'économiste Jacques Rueff. C'est ainsi que Jacques Rueff réunit à partir du 30 septembre 1958 un comité de huit personnes dont le président de Péchiney, celui de la Société générale etc.
39 séances plus tard, le rapport du comité, rédigé par Jacques Rueff lui-même, est remis au général de Gaulle le 8 décembre. Il ne compte que 25 pages et s'en tient à quelques mesures essentielles.
Le président de Gaulle les fait adopter dans leur intégralité le 23 décembre 1958. Ces mesures sont présentées au public sous le nom de « plan Pinay-Rueff », le maire de Saint-Chamond (Loire) étant autrement plus connu et populaire que l'austère universitaire.
Le plan prescrit en particulier une sévère cure d'amaigrissement de l'administration et va jusqu'à supprimer la retraite des anciens combattants (cette mesure, symboliquement odieuse, sera plus tard supprimée). Il met fin aux indexations (notamment sur le blé) et libère résolument les échanges extérieurs.
Last but not least, il dévalue le franc de 17% et, mesure la plus spectaculaire, crée un « nouveau franc » égal à cent anciens francs. Les résultats bénéfiques se feront sentir dès 1962 : croissance accrue, balance commerciale excédentaire...
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