14-15 mai 1948

Indépendance d'Israël

Le vendredi 14 mai 1948, David Ben Gourion, président du Conseil national juif, proclame la naissance de l'État d'Israël. Celui-ci est officiellement fondé le lendemain.

Un si long chemin !...

Depuis vingt siècles, une partie la diaspora juive nourrissait le rêve d'un retour vers la Terre promise. Ce rêve prend forme en Europe à la fin du XIXe siècle sous le nom de « sionisme ».

L'émigration vers la Palestine se développe dès l'époque ottomane et se poursuit après la Première Guerre mondiale alors que la province est passée sous administration britannique. La Palestine voit sa population dépasser le million d'habitants dont 335 000 juifs (1936).

Après la Seconde Guerre mondiale et la révélation de la Shoah, l'immigration clandestine s'amplifie en dépit de l'opposition de Londres. Une organisation militaire, l'Irgoun, s'en prend aux Anglais et lance des attentats contre leurs forces armées.

De guerre lasse, Londres porte le problème devant l'Organisation des Nations Unies (ONU).

L'assemblée générale vote le 29 novembre 1947 le principe d'un partage du territoire entre deux États, l'un arabe, l'autre juif, au sein d'une union douanière, le secteur de Jérusalem et Bethléem étant quant à lui placé sous administration internationale (résolution 181).

Le mandat anglais prend donc fin le 14 mai 1948. Ce jour-là, conformément au plan onusien, les derniers soldats britanniques quittent la Terre sainte.

L'échec du plan de partage

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Cette carte animée montre la Palestine sous mandat britannique partagée par l'ONU et finalement écartelée par les belligérants...
Après l'échec des offensives arabes, il ne reste plus grand-chose du plan initial. Les lignes de cessez-le-feu deviennent à peu de chose près les nouvelles frontières de l'État d'Israël.

Au même moment, toutes les armées des pays voisins (Égypte, Syrie, Transjordanie, Irak et Liban) se ruent contre le nouvel État...

Les Israéliens arrivent à refouler leurs ennemis et des armistices sont signés l'année suivante. Ils vont délimiter les nouvelles frontières d'Israël... de façon très provisoire.

Publié ou mis à jour le : 2023-02-07 06:41:41
Jonas (15-05-2023 18:09:17)

Les dirigeants des pays arabo-musulmans qui se succèdent , modifient l'histoire ancienne et même celle qui se déroule devant leurs yeux. Ils veulent que celle-ci , ne soit pas telle qu'elle s'est déroulée , mais telle que eux veulent qu'elle se soit déroulée. Le dirigeant du FLN et historien, vivant en France , Mohammed Harbi , résume cela en quelques mots " Ce sont les dirigeants de ces pays qui dictent les faits historiques , selon leurs intérêts du moment. Les historiens dans ses pays soit se taisent soit ils fuient ". Les historiens ne sont pas libres dans ces pays".
95% des masses arabes pensent , que la Palestine était un Etat souverain , avec tous
les attributs , frontières reconnues , monnaie , administration , tribunaux , assemblées etc. Et les juifs sont venus ,bousculer tout cela, les renvoyer et créer leur Etat.
Ils ne savent pas que la Palestine a été une province et jusqu'au début du XIXe siècle , il n' y avait pas de différence ente la Palestine de la Syrie ( Bilad al Cham) qui englobait les Etats actuels , Syrie, Liban, israël , Jordanie et ce que l'on appelle les territoires Palestiniens.
Je rappelle a toutes fins utiles , que lors de la session du partage de la Palestine en novembre 1947, un témoin oculaire était présent a l'ONU. Ce témoin était un libanais GHASSAN TUENI , qui fut plus tard , pour son pays , ministre , ambassadeur a l'ONU , président de l'université Balamand et a dirigé An-Nahar , grand groupe de presse du Liban. Que dit ce témoin : " J'étais présent en novembre 1947 au débat de l'Assemblée générale de l'ONU qui a abouti , ce jour-là au vote du partage de la Palestine. C'est alors que m'est apparu le décalage culturel , la disparité entre l'approche des délégations arabes et celle , autrement plus pragmatique , je dirais même scientifique , des représentants de l'Agence juive et des délégations occidentales , soviétique comprise. Un sentiment de grande tristesse a envahi les jeunes et les quelques moins jeunes que moi qui , tout en défendant le point de vue arabe , AUX COTES D'UNE VAGUE DELEGATION PALESTINIENNE - ( c'est moi qui souligne ) ou dans le cadre des délégations arabes , s'apercevaient que nous ne parlions pas le même langage etc". ( Un siècle pour rien . Le Moyen-Orient arabe de l'Empire ottoman à l'Empire américain. Jean Lacouture. Ghassan Tuéni et Gérard D.Khoury. Ed. Albin Michel, 2002, Page 89).
Alors juste une question :" Pourquoi une vague délégation" palestinienne et non pas une délégation robuste aux cotés des autres délégations arabes ? Parce que pour les pays Arabes , la Palestine n'a jamais été un Etat et parce que ce sont eux ( pas les palestiniens ) qui ont refusé le partage du restant de la province de la Palestine , puisque une grande partie a été offerte par la Grande-Bretagne , aux Hashemites après leur défaite et leur expulsion de Médine et de la Mecque , par les Saoud. Par ailleurs , lors des armistices ( un armistice n'est que la cessation de combats ) l'Egypte a conservé GAZA et le Royaume de l'Emirat de Jordanie , lui a conservé , la Cisjordanie et Jérusalem -Est , qui furent annexés plus tard. De 1948 a juin 1967 ( guerre des six-jours ) soit 19 ans , l'Egypte et la Jordanie n'ont pas créé un Etat Palestinien , alors qu'ils avaient entre leurs mains , les territoires dont ils veulent aujourd'hui un Etat Palestinien. Qui s'est opposé a eux pour cela ? Combien de Résolution a l'ONU de la part de la Ligue Arabe , pour enjoindre l'Egypte et la Jordanie , de créer un Etat palestinien ?

Norbert (15-05-2023 13:53:35)

Dommage de pas présenter dans cet article tous les débats dans la communauté juive avant la création d’Israël entre les organisations sionistes comme Poale Zion et celles qui refusaient le sionisme. Comme la plus importante, le Bund proche des courants marxistes socio-democrates dont les mencheviks. Le Bund fut largement victime des nazis et des staliniens. Son histoire et son influence, souvent portée par les enfants et petits-enfants est aujourd’hui occultée et les traces de son importance dans la culture politique occidentale risquent de s’effacer …. « Dans la nuit froide de l’oubli. »

PHD (25-05-2018 13:51:30)

Je ne pensais pas trouver dans Hérodote de commentaires comme celui de "Louis", ouvertement "antisionistes" (c'est à dire opposés à l'existence même d'Israël et niant la légitimité du partage de 1947))...

Strange. On est assez loin de l'Histoire.


Boutté (15-05-2014 18:24:19)

Les Arabes viennent de la péninsule arabique, comme de juste et ont envahi la "terre promise" il y a plus de 15 siècles . Les Juifs y avaient habité etl'ont quittée encore auparavant. Comment arbitrer un partage équilibré entre ces deux ayant droit sauf par un "jugement de Salomon" ? Quelle que soit la sympathie que l'on puisse avoir pour Israël,il faut reconnaître que leurs droits ne valent pas plus que ceux des Celtes qui revendiqueraient les berges du Danube .

Jacques (15-05-2014 10:29:02)

Oui, Israël est un état créé "artificiellement" en 1948 pour les juifs.
Mais il ne faut pas oublier qu'à la même époque, en 1947, un état a lui aussi été créé "artificiellement" pour les musulmans : le Pakistan, avec son lot d'exodes et de massacres dont on parle peu.
Certains voudraient voir disparaitre Israël, mais qui voudrait voir disparaitre le Pakistan ?

Matthieu (15-05-2012 21:31:48)

Israêl n'a pas de frontières puiqu'elle poursuit en 2012 la colonisation de la Cisjordanie par l'implantation de colonies juives.

Louis (15-05-2008 21:57:27)

Les fondements de l'État d'Israël sont plus que discutables et en conséquence, discutés.
Se réclamer d'un retour sur un territoire 2000 ans après est déjà bien "tiré par les cheveux"...
Les Sionistes ont profité de l'après guerre,de la culpabilité des démocraties occidentales, des très puissants lobbies anglo-saxons, et d'une myriades de grandes et petites lâchetés.
Le monde arabe, encore sous tutelles, ne pouvait qu'être scandalisé par la création d'un Etat juif, sous la houlette des puissances coloniales et de la grande finance internationale.
Aujourd'hui, alors que les rapports de force démographiques, économiques et énergétiques ont radicalement changé, les conflits passés, présents et à venir entre Juifs sionistes et arabes ne cessent d'empoisonner la vie politique et économique des Occidentaux. Rappelons que les derniers conflits ont déclenché des chocs pétroliers que nos économies n'ont pas su surmonter.
L'Islamisme est nourri par les humiliations successives que les peuples arabes ont été contraints de subir de la part d'un État souvent arrogant et impérialiste, protégé par les puissants Etats-Unis d'Amérique.
Pour combien de temps encore?
Israël a des airs de citadelle assiégée;le compte à rebours a commencé le jour même de sa création. Qui voudra mourir pour cet État et ce peuple?

Louis (14-05-2007 03:37:36)

Bon resume mais qui a mon avis devrait rappeler les raisons de l'implication de la Grande Bretagne dans cette "ancienne province ottomane de Palestine" (cf premier paragraphe) et la maniere dont celle ci, les Etats Unis et les puissances occidentales ont interdit aux palestiniens de pouvoir participer aux decisions concernant leur propre pays apres que celui ci ait ete libere de la tutelle ottomane.

Il serait en particulier bon de rappeler qu'apres l'effondrement de l'empire ottoman pendant la 1ere guerre mondiale, le moyen orient continua a etre soumis aux ambitions coloniales des pays europeens, en particulier de la France et de la Grande Bretagne, et que c'est dans ce cadre que cette derniere se fit attribuer par la Ligue des Nations un mandat sur la Palestine, qui fut alors administree comme une colonie britannique, sans que ses habitants aient leur mot a dire et en violation des differentes promesses faites aux arabes pendant la guerre contre l'empire ottoman (cf divers episodes impliquant les princes Faysal et Abdallah et le fameux colonel britannque Thomas Lawrence, dit "Lawrence d'Arabie", entre autres officiels britanniques impliques dans la trahison de la parole donnee aux arabes).

A cette epoque le but de la Grande Bretagne, selon divers historiens britanniques, etait double: d'une part controler les territoires au nord est de L'Egypte et du canal de Suez, enjeu strategique tant militairement qu'economiquement, et aussi de controler le "pont terrestre" entre Mediterranee/Palestine et Golfe Persique/Mesopotamie, qui permettait a la fois de doubler le canal de Suez vis a vis de la desserte de l'Empire des Indes et aussi de controler les debouches des oleoducs a construire en provenance des champs petroliferes recemment decouverts en Mesopotamie, futur Iraq.

Il faudrait aussi rappeler que, dans le cadre de ce mandat, la GB divisa ensuite le territoire palestinien sous mandat entre d'une part, la Palestine cotiere, a l'ouest du Jourdain, et d'autre part la creation d'un nouvel etat artificiel a l'est du Jourdain, dans des etendues essentiellement desertiques, denomme initialement Transjordanie, aujourd'hui Jordanie, et concu pour servir de tampon a la fois vis a vis de la Palestine, de l'Arabie Saoudite et de la Syrie sous mandat francais (comme souvent, le gouvernement britannque montrait a cette occasion son gout pour la methode du "diviser pour regner", sans en prevoir les consequences desastreuses).

Des lors, on peut conclure qu'Israel fut cree a la faveur de la colonisation de la Palestine par la Grande Bretagne, initialement comme "foyer national juif" (cf declaration Balfour) puis comme Etat, en imposant unilateralement ces decisions fondamentales (mandat britannique, separation de la Transjordanie, creation d'Israel) aux populations arabes qui y habitaient, sans que celles ci puissent avoir voix au chapitre concernant l'organisation de leur propre pays, que ce soit de la part de la Grande Bretagne, de la part des nations qui voterent la decision a l'Organisation des Nations Unies approuvant le partage de la Palestine (dont la France), et de la part des colons juifs qui prirent l'initiative de declarer unilateralement l'Etat d'Israel le 14 mai 1948..

Il faudrait enfin mentionner que dans l'annee qui precedait le vote de l'ONU de novembre 1947 en faveur d'une partition de la Palestine, le ministere des affaires etrangeres ("State Department") des Etats Unis etait fortement en faveur du maintien d'un etat palestinien unique qui serait mis sous administration des Nations Unis en attendant que palestiniens arabes et colons juifs trouvent un accord entre eux; mais le president Truman decida in extremis d'approuver la partition de la Palestine et la creation d'un etat juif d'Israel sous la pression des groupements juifs americains, alors qu'il se trouvait en position difficile en vue de la prochaine election presidentielle, y compris, en particulier, des mauvais sondages dans l'etat le plus peuple, celui de New York ou la presence et l'influence de citoyens juifs americains etait decisive. Ce dernier point est decrit en detail dans divers ouvrages d'historiens americains et britanniques....une fois encore, et la aux Etats Unis, l'interet des habitants palestiniens etait soumis a des facteurs qui leur etaient etrangers.

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