Ceylan devient indépendante le 4 février 1948, après 450 ans d'occupations diverses. Rebaptisée Sri Lanka, l'île n'en finit pas de souffrir du contentieux ethnique légué par le colonisateur britannique, entre les Cinghalais et les descendants des Tamouls venus du sud de la péninsule indienne.
La colonisation et l’installation des Tamouls
Les premiers Européens à prendre pied à Ceylan en 1505 furent les Portugais, intéressés par la culture de la cannelle. Incapables de s’implanter durablement à l’intérieur des terres, ils abandonnèrent l’île à leurs rivaux hollandais.
Le destin de l’île bascula à nouveau en 1796, lorsque les gouvernants des Provinces-Unies réfugiés en Angleterre la confièrent à leurs hôtes. En 1815, les Britanniques s’assurèrent le contrôle complet de Ceylan, avec la défaite du royaume indigène qui dominait l’arrière-pays.
Les nouveaux maîtres du pays délaissèrent la culture de la cannelle pour celle du café puis du thé. Pour pallier au manque de main-d’œuvre, ils firent venir d’Inde du Sud des travailleurs tamouls, de sorte qu'au moment de l’indépendance, 12 % de la population de l’île est tamoule et hindouiste alors que la plupart des autres habitants sont cinghalais et bouddhistes.
Le nationalisme cinghalais face aux revendications tamoules
L’indépendance est accordée sans violence, mais la démocratie mise en place échoue à intégrer la minorité tamoule. On assiste en parallèle à une montée du nationalisme cinghalais dès les années 1950, opposé aux élites anglophones et aux Tamouls.
La situation ne cesse de se détériorer jusqu’en 1972, quand éclate la guerre civile. Elle oppose le « Mouvement des Tigres de libération de la patrie tamoule » (LTTE) soutenus par l’Inde, aux forces gouvernementales. C’est aussi l’Inde qui sera à l’origine d’un accord de paix en 1987, rendu caduc par le refus tamoul de déposer les armes.
Après 2001, le LTTE, replié dans la forêt tropicale du nord-est, est désigné comme un groupe terroriste. À ses actions meurtrières répondent les mesures brutales de l’armée sri-lankaise. Coincées entre les deux protagonistes, les civils tamouls en sont les victimes. Dans un déchaînement de violence, l’armée mène l’assaut final en 2009, mettant un terme à une guerre de 35 ans qui aura causé la mort de 70 000 personnes.
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