4 janvier 1948

La Birmanie accède à l'indépendance

La Birmanie, aux marges orientales des Indes britanniques, devient indépendante quelques mois après celles-ci, le 4 janvier 1948. Par la même occasion, elle quitte le Commonwealth britannique.

Le pays de prédilection du bouddhisme

Entre l'Inde et le Bangladesh d'un côté, la Chine, le Laos et la Thaïlande de l'autre, la Birmanie (aujourd'hui Myanmar) est enserrée dans un écrin de montagnes bien arrosées et traversées de puissantes artères fluviales (Irrawaddy...). 

Elle compte près de 60 millions d'habitants (2015) sur 676 000 km2, parmi lesquels une centaine d'ethnies minoritaires qui vivent dans les territoires périphériques (Karin StateChan StateKaren State...), sans compter quelques communautés musulmanes dans le Sud.

Longtemps morcelée en petits royaumes rivaux et soumise aux influences étrangères, la Birmanie a accueilli avec chaleur le bouddhisme, religion d'État depuis 1961.

La tutelle britannique

Les Britanniques, après avoir soumis au XVIIIe siècle les Indes voisines, ne tardent pas à poser leur regard sur la Birmanie et s'en emparent au terme des trois guerres anglo-birmanes (1826, 1852 et 1886).

Au début du XXe siècle naît un mouvement nationaliste birman. Il s'organise autour d'une élite de jeunes gens, dont certains ont étudié à Londres. La crise économique des années 1930 entraîne en outre une importante révolte paysanne qui est violemment réprimée par les Britanniques.

En 1937, la Birmanie est séparée des Indes et devient une colonie à part entière, avec un niveau relativement élevé d'autonomie interne. Parallèlement, le mouvement nationaliste clandestin s'amplifie, sous la houlette de Thakin Aung San.

Une indépendance douloureuse

Après la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques admettent le principe de l'indépendance de la Birmanie. 

Les premières années s'avèrent particulièrement difficiles : les exportations de riz tombent au plus bas ; des minorités, notamment les Karens chrétiens du centre-ouest, tentent de faire sécession... Dans la crainte de rébellions ethniques et d'une fédéralisation du pays, le général Ne Win procède à un coup d'État le 2 mars 1962. La Birmanie devient une dictature militaire.

Le pays prend le nom officiel d'Union de Myanmar, plus consensuel que celui de Birmanie, qui fait référence à une seule ethnie. Les militaires renforcent leur domination. 

L’élection du général Thein Sein (66 ans) à la présidence de la République le 4 février 2011 amorce une timide démocratisation avec l'élargissement d'Aung San Suu Kyi, la fille de l'ancien leader, devenue Prix Nobel de la Paix.

Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), remporte haut la main les élections législatives, le 9 novembre 2015. Elle-même devient ministre des Affaires étrangères et porte-parole de la présidence (ou Conseillère d'État), une fonction équivalente à celle de chef de gouvernement (« Je ne suis pas Margaret Thatcher mais je ne suis pas non plus Mère Teresa », prévient-elle).

Avec le même sens des réalités que le président Thein Sein, elle ne proteste pas quand celui-ci réprime dans le sang un soulèvement de la minorité Kachin, au nord du pays, ou traque les musulmans du sud et les pousse à fuir le pays sur des embarcations de fortune. Le 10 décembre 2019, elle ne craint pas non plus de se présenter en personne devant la Cour internationale de justice, à La Haye, pour contrecarrer les accusations de génocide portées contre son gouvernement, à propos du sort réservé aux Rohingyas.

Ce tournant démocratique très progressif n'est pas sans rappeler la transition de l'Espagne franquiste vers la démocratie.

Le drame des Rohingyas

De nombreux Indiens ont immigré en Birmanie pour participer au boom économique induit par la colonisation britannique à la fin du XIXe siècle. Parmi ces immigrants figuraient des Bengalis musulmans de la région de Chittagong. Ils sont devenus majoritaires dans la région de Maungdaw, au nord de l'ancien royaume bouddhiste d'Arakan, aujourd'hui appelé État Rakhine.

Au début du XXIe siècle, leurs descendants, appelés Rohingyas d'après leur langue usuelle, ont tenté d'obtenir un statut d'autonomie et d'affirmer avec plus de force leur foi islamique. Il s'en est suivi des persécutions de la part des bouddhistes rakhines et de l'armée birmane. À partir de 2015, sur une population d'environ 1,3 million de Rohingyas, plusieurs centaines de milliers ont dû fuir vers le Bangladesh voisin pour échapper aux massacres et aux viols.

Publié ou mis à jour le : 2022-01-25 22:43:00
Michel Fibiani (03-04-2012 20:57:04)

Bien que succinct car sous forme de résumé, votre article retrace bien l'histoire récente du Myanmar. Pour y avoir séjourné très récemment pendant quatre semaines, si " la Birmanie retrouv... Lire la suite

Michel Pesneau (03-04-2012 11:02:56)

Je trouve que vous évoquez un peu trop sommairement les élections (de 1962 ?) gagnées par le parti d'Aung San Suu Kyi et le sort réservée à sa présidente, non seulement assignation à résidenc... Lire la suite

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