Le 17 juillet 1945 s'ouvre à Potsdam une conférence destinée à régler le sort de l'Allemagne vaincue.
Elle réunit les «Trois Grands» :
– les États-Unis, représentés par le président Harry Truman, qui vient de succéder à Franklin Roosevelt,
– le Royaume-Uni, représenté par Winston Churchill puis Clement Attlee,
– l'URSS, toujours représentée par l'inamovible Staline.
Désillusions de la victoire
Six mois plus tôt, à Yalta, en Crimée, Roosevelt, Churchill et Staline ont ébauché un projet pour l'après-guerre mais les engagements des uns et des autres n'ont pas longtemps résisté aux réalités du terrain...
Dans les semaines qui suivent, jusqu'à la capitulation du IIIe Reich, les armées soviétiques occupent à grande vitesse Berlin et la partie orientale de l'Allemagne, ainsi qu'une partie de l'Autriche et toute l'Europe centrale, cependant que les Alliés occidentaux, débarqués en Normandie un an plus tôt, peinent à avancer en Allemagne occidentale.
Fort de son avantage sur le terrain, Staline en profite pour mettre en place dans les pays libérés, y compris en Allemagne, des gouvernements à sa dévotion, dominés par les communistes locaux.
Winston Churchill s'en inquiète et craint de n'avoir libéré l'Europe centrale de l'oppression nazie que pour la livrer à l'oppression communiste. Le 12 mai 1945, il écrit au président Truman : «un rideau de fer est tombé sur le front russe». Les illusions des sommets de Moscou et de Yalta se sont envolées.
Cliquez pour agrandir Après la capitulation de l'Allemagne hitlérienne, la conférence de Potsdam (17 juillet - 2 août 1945) organise le sort du pays et de l'Europe : réparations en nature, établissement de la frontière orientale de l'Allemagne sur l'Oder-Neisse, indépendance de l'Autriche, annexion par l'URSS des États baltes, de la Prusse orientale, de la Pologne orientale.
Tiraillements à la conférence
La conférence de Potsdam consacre le triomphe de Staline, dont on a oublié le pacte de non-agression avec Hitler. Le dictateur met en avant les vingt millions de Soviétiques morts en combattant les Allemands pour justifier sa prééminence.
Les accords de Potsdam entérinent les gigantesques transferts de populations (Allemands et Polonais chassés de l'est, Allemands chassés de Silésie, des Sudètes, de Transylvanie etc) en se contentant de recommander qu'ils soient menés de façon «ordonnée et selon les règles humanitaires». Au total sont déplacés onze millions d'Allemands entre 1945 et 1947.
La conférence détruit la grande Allemagne hitlérienne. Elle reconstitue une Autriche indépendante et neutre et reconnaît par ailleurs à la Pologne le droit d'administrer les provinces allemandes situées à l'est de la ligne Oder-Neisse, en attendant un plébiscite et un traité de paix.
Elle entérine enfin le partage du pays entre les trois armées soviétique, américaine et anglaise tout en maintenant son unité économique et monétaire. Londres et Wahington s'entendent pour concéder une zone d'occupation à la France libre du général de Gaulle en prélevant celle-ci sur leur propre zone.
Le document final de la conférence prévoit le désarmement et la dénazification de l'Allemagne dans le droit fil de la réunion de Yalta. C'est ainsi que s'ouvrira à Nuremberg le procès des responsables nazis, le 14 novembre 1945.

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Voir les 5 commentaires sur cet article
Michel J. (18-07-2023 11:35:14)
Revenant d'un voyage touristique en à Vienne en Autriche je n'ai pu manquer de remarquer l'extraordinaire monument à l'Armée soviétique en plein cœur de Vienne tout proche de la superbe ambassade... Lire la suite
VINCENT (16-07-2023 15:34:51)
Je mesure ce que le Général de Gaulle a dû endurer pendant cette période.
La volonté qu'il a eue pour redresser le pays.
LABORDE J. (16-07-2015 20:15:08)
Merci beaucoup! Nous allons garder précieusement toutes ces informations mais, une fois de plus, vous ne dites rien sur la postion des vainqueurs vis à vis du dictateur-putchiste FRANCO!Quelles ont ... Lire la suite