Le 13 juin 1944, une V1 (« Vergeltungswaffe » ou arme de la vengeance) s'écrase dans l'estuaire de la Tamise.
Les villes britanniques sont une nouvelle fois visées. Il ne s'agit plus comme avec le « Blitz » de 1940 d'attaques par des vagues de bombardiers. On a affaire cette fois à une arme nouvelle : la bombe volante (en fait un missile de croisière).
Ultime défi
La V1 est propulsée par un pulso-réacteur mais doit d'abord être catapultée à partir d'une puissante rampe de lancement.
Quand la bombe volante fait son apparition, les Anglo-Saxons ont déjà opéré le Débarquement sur les plages de Normandie. C'est dire que l'Allemagne nazie est proche de la défaite finale. Les V1 sont pour Hitler une ultime tentative de reprendre la main en terrorisant la population britannique avec des bombardements aveugles.
Les Allemands vont envoyer vers l'Angleterre jusqu'à 250 engins par jour à partir de plusieurs dizaines de rampes installées sur le littoral de la Manche. 70 s'écrasent sur Londres chaque jour, faisant au total, en trois mois, 6 000 tués chez les citadins.
L'aviation britannique va éprouver les plus grandes difficultés à les intercepter et détruire en vol.
Grâce à un résistant français, Michel Hollard, qui localise les 104 rampes de lancement, l'aviation britannique va enfin pouvoir détruire celles-ci une à une et annihiler ainsi la menace. Les attaques de V1 sur l'Angleterre cessent le 1er septembre 1944.
Elles reprennent toutefois avec une intensité redoublée sur la Belgique, en voie de libération par les Alliés, du 21 décembre 1944 au 20 janvier 1945, à partir de rampes de lancement situées en territoire allemand.
En définitive, sur un total d'environ 20 000 engins V1 lancées de juin 1944 à janvier 1945, la moitié sont tombés sur les agglomérations d'Anvers et Liège, détruisant ainsi des milliers de maisons et de nombreuses vies.
Deuxième frappe
Entretemps, le 8 septembre 1944, de véritables fusées, plus puissantes et à plus long rayon d'action, ont fait leur apparition : les V2 (aussi appelées A4), avec une tonne d'explosifs chacune.
À la différence des missiles V1, ces puissantes fusées à combustible et comburant liquide n'ont pas besoin de rampes de lancement massives et fixes. Elles sont lancées depuis des installations mobiles légères, ce qui complique leur repérage. Elles ont été mises au point dans le centre de recherches ultrasecret de Peenemünde, sur l'île d'Usedom, dans la mer Baltique, sous la direction d'un génial ingénieur, Wernher von Braun, alors âgé de tout juste 32 ans.
1100 V2 s'écrasent sur Londres jusqu'au 27 mars 1945. Bilan : 2 700 tués. D'autres V2 frappent également la Belgique, en parallèle avec les V1.
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Voir les 7 commentaires sur cet article
Munierj (13-06-2024 10:14:23)
Le V1 utilisait comme propulsion le principe du statoreacteur. Ce principe sera repris par un constructeur d'avion français nommé LEDUC tombe dans l'oubi, car financé par l'etat francais, dont on n... Lire la suite
Jérôme (15-06-2014 23:40:06)
PS : Techniquement, le V1 n'est pas une fusée, mais un missile de croisière (cf le titre de l'article), le premier de l'histoire.
Les V2 et V4 sont bien des fusées.
Jérôme (15-06-2014 23:38:52)
Selon l'article de Wikipedia, le canon V3 de Mimoyeques a été bombardé et détruit par la Royal Air Force. Par ailleurs, quelques V4 sont tombés sur Anvers. Successeur du V2, il s'agissait d'un... Lire la suite