Le 12 septembre 1943, le monde apprend avec stupéfaction l'enlèvement de Benito Mussolini.
Après le débarquement allié du 10 juillet 1943 en Sicile, l'ancien dictateur italien avait été renversé par le Grand conseil fasciste, désireux de conclure au plus tôt un armistice avec les Anglo-Saxons. Le roi Victor-Emmanuel III l'avait assigné à résidence dans le nid d'aigle du Gran Sasso (2912 m), dans les Abbruzes.
Opération commando
Mais Hitler n'était pas disposé à laisser l'Italie se retirer de la guerre et il était convaincu que son ancien allié serait encore capable de galvaniser les forces nationalistes italiennes et de reprendre la lutte à ses côtés. Le Führer demande à l'aviation allemande (la Luftwaffe) d'organiser son évasion. C'est l'opération Eiche (« Chêne »), confiée à un commando de SS et de parachutistes aux ordres du capitaine Otto Skorzeny.
Les Allemands ont d'abord quelque difficulté à localiser le détenu qui a été plusieurs fois déplacé. Ils le repèrent finalement dans le Gran Sasso, un massif des Apennins situé à 120 km au nord-est de Rome. Mussolini est retenu à l'hôtel Campo Imperatore, en haut d'une falaise accessible seulement par téléphérique.
Le 10 septembre, un vol de reconnaissance permet d'identifier un alpage à proximité de l'hôtel. Skorzeny décide d'utiliser des planeurs pour y accéder, un parachutage présentant de trop grands risques dans un tel site. Un autre commando est chargé de s'emparer de l'aérodrome d'Aquila et de prendre le contrôle du téléphérique.
Le raid a lieu deux jours plus tard par temps nuageux. Des 12 planeurs mobilisés, seuls 8 parviennent sur les lieux.
La zone d'atterrissage se révèle moins favorable que prévue mais sept des appareils réussissent un atterrissage satisfaisant et les gardes italiennes n'opposent pas de résistance.
Pour exfiltrer le Duce, Skorzeny recourt à un petit appareil de reconnaissance, un Fieseler Storch piloté par le virtuose Gerlach.
Tirant parti de l'effet de surprise, celui-ci réussit un atterrissage de fortune sur l'alpage et, plus difficile encore, parvient à décoller avec ses deux passagers, le Duce et Skorzeny, sans oublier les bagages du dictateur... L'opération est si rapide que le prisonnier se retrouve libre avant que le dernier planeur ne se soit immobilisé.
Le Duce retrouve un peu plus tard sa famille à Vienne avant de rejoindre Hitler à la « Tanière du Loup »(Prusse orientale). Skorzeny reçoit la Croix de fer. La propagande nazie ne se fait pas faute d'exploiter la nouvelle de la libération de Mussolini. Celle-ci paraît si extraordinaire qu'elle est annoncée en séance de la Chambre des Communes.
Empêché par Hitler de prendre sa retraite en Allemagne, Mussolini doit regagner très vite l'Italie du nord et se mettre à la tête d'une éphémère « République sociale italienne ».
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible