Le 10 juillet 1943, les Anglo-Saxons débarquent en Sicile. C'est l'opération « Husky ». Elle mobilise cent soixante mille combattants, soit davantage que lors du Overlord, le 6 juin 1944 en Normandie.
Les troupes italiennes et allemandes sont prises au dépourvu et en cinq semaines, les Alliés s'emparent de l'île. À Rome, le gouvernement est pris de panique...
Une action périphérique décisive
Deux mois après le débarquement anglo-saxon en Afrique du nord, le président Roosevelt et le Premier ministre Churchill se rencontrent pour une première conférence interalliée à Casablanca (Maroc), dans l'hôtel Anfa (12-24 janvier 1943). Churchill, adepte des attaques à la périphérie (1915 : Dardanelles, 1940 : Narvik) préconise cette fois comme prochaine étape un débarquement en Europe du Sud.
Les conditions sont des plus favorables. Les Alliés sont en voie de complètement défaire l'Afrikakorps du maréchal Rommel et reprendre l'Afrique du Nord aux Allemands. L'affaire sera bouclée le 14 mai 1943. Il sera alors possible de lancer une opération amphibie à partir des côtes nord-africaines.
C'est la Sicile qui est choisie comme destination. Le débarquement dans cette île occupée par les troupes italiennes et allemandes est préféré à la Sardaigne comme à la Grèce et aux Balkans.
• Il doit assurer le contrôle de la majeure partie de la Méditerranée et de tous les atouts stratégiques s'y rapportant, telles que les communications maritimes.
• Il doit aussi provoquer l'ouverture du « second front » désiré par Staline, qui veut « soulager » ses armées, qui ont payé cher leur victoire de Stalingrad et sont durement attaquées à Koursk.
• Il doit surtout déboucher sur l'invasion de l'Italie par le Sud et provoquer indubitablement la chute du meilleur allié de Hitler : Mussolini.
Au début du mois de mai, Eisenhower, général en chef des armées alliées, approuve les plans définitifs du débarquement : cent soixante mille soldats, quatorze mille véhicules, quatre mille avions, deux mille cinq cents navires, mille huit cents canons et six cents chars sous le commandement du général Alexander, adjoint d'« Ike ».
Trois mouvements principaux sont programmés :
• Un débarquement amphibie de la VIIe armée américaine sous le commandement du général Patton au Sud-Sud-Ouest de l'île (Licata, Scoglitti et surtout Gela),
• Un débarquement amphibie de la VIIIe armée britannique sous les ordres du général Montgomery dans la presqu'île de Pachino et dans le golfe de Noto au Sud-Est de la Sicile comportant des troupes canadiennes, dirigées par la major-général Crerar,
• Deux groupes navals doivent soutenir la percée des Alliés vers l'intérieur de l'île.
Face à ces forces, l'on dénombre quatre divisions italiennes et six autres divisions côtières statiques, mal équipées et peu motivées, soit environ deux cent mille hommes. Le général Guzzoni, qui est à leur tête, ne se fait pas beaucoup d'illusions sur leur degré de combativité. La XVe division de « Panzergrenadiere » et la brillante division « Hermann Goering », envoyée en Sicile fin juin, composée de cinquante mille Allemands, sont venues en renfort mais malgré cela, la supériorité des troupes alliées est incontestable.
Débandade italienne
Après avoir pilonné les plages siciliennes le 9 juillet 1943, le débarquement s'opère dans la nuit du 9 au 10 juillet. À leur entrée dans Gela, les Américains se heurtent à une contre-offensive allemande impressionnante, contrairement aux Britanniques qui, de leur côté, progressent rapidement le long de la côte est en direction de Syracuse et de Catane. La jonction des deux alliés doit se faire à Messine.
Après seulement quelques jours, il apparaît que les 90 000 Allemands qui étaient postés à l'ouest de la Sicile se sont repliés vers Enna - carrefour routier stratégique - dans l'unique but de retarder un temps soit peu l'invasion de la péninsule italienne qui apparaît déjà à ce moment-là comme inévitable. Les Italiens, eux, ont très vite baissé les bras ; la plupart d'entre eux sont des Siciliens qui ne voient pas l'utilité de se battre pour un dirigeant qu'ils méprisent.
Montgomery ordonne alors aux Ière et IIe Brigades canadiennes de couper la route aux Allemands en se dirigeant immédiatement sur le centre de l'île et de contrarier ainsi la fuite de l'ennemi. De leur côté, les Allemands détruisent ponts et routes pour tenter de retarder les unités mécanisées adverses.
Les Britanniques doivent freiner leur avance à la mi-juillet dans la plaine de Catane. Les Américains, motivés par leur chef qui exige d'arriver à Messine avant les Anglais, entreprennent une guerre moderne de mouvement. Elle les conduit à la prise de Palerme le 22 juillet. À cette date, la moitié de la Sicile appartient alors aux Alliés. Mais alors que les Italiens ne combattent presque plus, les Allemands ont encore quatre divisions sur l'île. Le 8 août la 3e division américaine prend Sant'Agata. Le même jour, la 78e division britannique s'empare de Bronte.
Messine tombe le 17 août 1943. Sa chute consacre le succès des Alliés - Américains, Anglais et Canadiens -, au prix d'un peu plus de 5 000 morts. Ce bilan somme toute très limité doit beaucoup à l'opération de contre-espionnage Mincemeat par laquelles les Britanniques ont fait croire à Hitler que le débarquement aurait lieu en Sardaigne et en Grèce. Le Führer n'a du coup pas jugé utile de renforcer les défenses de l'île comme le lui demandait son allié Mussolini.
La Sicile étant désormais aux mains des Anglo-Saxons, ceux-ci prennent pied sur la péninsule sans attendre. Pour eux, le plus dur reste à venir. Il leur faudra neuf mois avant de briser la ligne de défense Gustave érigée par les Allemands entre Naples et Rome. Pendant ce temps, à Rome, c'est la panique. Le 25 juillet 1943, les membres du Grand Conseil fasciste et le roi ont anticipé la défaite en renversant sans état d'âme l'idole qu'ils avaient adoré, le Duce Benito Mussolini.
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Vanos (10-07-2013 05:52:46)
Notons que c'est ici que se situe le fameux épisode de "L'Homme qui n'a jamais existé" qui avait pour but de désinformer l'ennemi en lui faisant croire que les alliés débarqueraient en ... Lire la suite
Vanos (10-07-2013 05:52:17)
Notons que c'est ici que se situe le fameux épisode de "L'Homme qui n'a jamais existé" qui avait pour but de désinformer l'ennemi en lui faisant croire que les alliés débarqueraient en ... Lire la suite