Soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Russes continuent d'honorer avec ferveur et émotion les pilotes français de l'escadrille « Normandie-Niémen » qui sont venus se battre et mourir à leurs côtés dès novembre 1942.
Une initiative gaullienne
Dans les toutes premières heures du samedi 22 juin 1941 débute l’opération Barbarossa. L’armée allemande envahit l’URSS, faisant voler en éclats le pacte de non-agression germano-soviétique signé le 23 août 1939. Cette offensive entraîne la rupture des relations diplomatiques entre Moscou et le gouvernement du maréchal Pétain. L’ambassade de France fait donc ses bagages. Sur le chemin du retour, le lieutenant-colonel Luguet, qui occupait le poste d’attaché de l’Air, profite de l’escale d’Istambul pour fausser compagnie à la diplomatie vichyste avec le dessein de rallier la France libre.
À son arrivée à Londres, fin 1941, il fait au capitaine Mirlesse, du 2e bureau des Forces aériennes françaises libres (FAFL), un état détaillé de la situation dans ce pays et lui livre son analyse de l’évolution du front de l’Est. Se fondant sur une étude approfondie du potentiel industriel et militaire soviétique, Charles Luguet prévoit une série de succès foudroyants pour l’Allemagne, suivie d’une guerre d’usure qui ne peut que tourner à l’avantage des Soviétiques. De plus, souligne-t-il, la volonté de combattre du peuple russe est loin d’avoir été annihilée par le rouleau compresseur allemand et son amitié pour la France est toujours intacte.
Sans tarder, Mirlesse et Luguet rédigent un rapport qui achève de convaincre le général de Gaulle d’envoyer une force combattante française en URSS. Pour le fondateur de la France libre, l’enjeu d’une telle démarche ne saurait se limiter au plan militaire. Il y entre aussi d’incontestables considérations politiques. Par cette présence française, fût-elle symbolique, de Gaulle souhaite, aux yeux des Soviétiques qui l’ont reconnu comme chef de tous les Français libres, combler le vide laissé par le départ de la représentation de Vichy. En outre, en visionnaire qui n’entrevoit pas d’autre victoire finale que celle des Alliés, il entend ainsi se positionner en vue des discussions de l’après-guerre.
Tout d’abord, de Gaulle pense proposer aux Soviétiques l’envoi sur le front de l’Est d’une division mécanisée, prélevée sur les forces françaises stationnées au Levant. Mais c’est finalement l’idée d’un groupe de chasse qui est retenue.
Quatorze pilotes en route pour l'inconnu
Le choix de la formation ayant été arrêté, tout reste à construire. En ce début 1942, la future unité aérienne de la France libre n’a pas encore de nom mais seulement une désignation : Groupe de chasse n°3 (GC 3), qui vient après le GC 1 « Alsace » basé au Liban et le GC 2 « Ile de France » stationné en Grande-Bretagne.
Au printemps 1942, Joseph Staline donne son accord de principe à l’envoi du GC 3 en URSS. Fin juin, après bien des tracasseries administratives, les autorités soviétiques transmettent leurs contre-propositions, que de Gaulle accepte le 10 juillet. Quelques semaines plus tard, ce dernier signe le décret de création du Groupe de chasse n°3, fort de quatorze pilotes et d’une quarantaine de mécaniciens, plus le personnel administratif. Soit une liste de soixante-deux volontaires.
Même si l’effectif initial a fondu de moitié, de Gaulle a obtenu l’essentiel de ce qu’il demandait. Le GC 3 sera une unité française sous commandement français, intégrée à une division soviétique. Reste à trouver à ce nouveau groupe de chasse un nom, des avions et des uniformes. Et à l’acheminer jusqu’en Russie. Ce qui ne s’annonce pas une promenade de santé en cette période où les routes terrestres, maritimes et aériennes sont aussi peu sûres les unes que les autres. La première étape de ce périple jusqu’au front de l’Est sera la base de Rayak, au Liban, où doivent se retrouver les aviateurs prélevés dans les unités britanniques et ceux qui se trouvent déjà au Levant.
Fin août 1942, le groupe des douze volontaires provenant de Grande-Bretagne quitte le port de Greenock (Écosse) à destination de Lagos, la capitale du Nigeria. C’est la première étape du long voyage qui doit les conduire jusqu’au Liban. Certains de ces aviateurs se connaissent déjà. Ainsi, Roland de la Poype, transfuge de la Royal Air Force, a côtoyé en Afrique le lieutenant Jean de Pange, chargé d’encadrer le détachement jusqu’à Rayak. Roland de la Poype retrouve aussi Joseph Risso, qu’il a connu quelques mois plus tôt dans une école de la RAF. Lorsqu’on l’a contacté pour faire partie du GC 3, l’aspirant Risso opérait dans la chasse de nuit au 253 Squadron, tout comme le Nantais Yves Mahé et le Parisien Didier Béguin qui sont eux aussi de l’aventure.
L’équipe emmenée par le lieutenant de Pange peut s’enorgueillir de compter trois figures des FAFL. Le Parisien Marcel Albert, le Normand Marcel Lefèvre et le Provençal Albert Durand ont réalisé, moins d’un an plus tôt, un exploit collectif qui a fait le tour des aérodromes. Le 14 octobre 1941, alors qu’ils servaient ensemble au Groupe de chasse 1/3 stationné à Oran, ils ont profité d’un exercice aérien pour soustraire leurs Dewoitine 520 à l’aviation vichyste.
Un autre Normand est de la partie. Echappé de France dans la nuit du 18 au 19 juin 1940 à bord du langoustier Le Trébouliste, Yves Bizien, le benjamin du groupe, ne s’est pas fait prier non plus quand on est venu lui parler de Russie. Seul Français dans un Squadron anglo-canadien, il partage avec Roland de la Poype la soif de nouvelles aventures et l’envie de retrouver des compatriotes.
L’effectif est complété par le médecin Georges Lebiedinsky, Michel Schick, officier de liaison et interprète, et Alexandre Stakhovitch, interprète. Tous trois ont en commun d’être d’origine russe et de parler parfaitement la langue de Tolstoï.
Le 7 octobre 1942, les « Anglais », comme on a déjà surnommé les nouveaux arrivants, sont accueillis sur la base aérienne de Rayak par Joseph Pouliquen, à qui de Gaulle a confié le commandant du GC 3 jusqu’à ce qu’il soit opérationnel.
Le lieutenant de Pange et ses compagnons de voyage font connaissance du deuxième groupe de pilotes, les « Libyens », ainsi baptisés car ils sont tous transfuges du Groupe de chasse « Alsace » qui vient de s’illustrer à Tobrouk aux côtés des Britanniques.
Comme Roland de la Poype, le Niortais Noël Castelain, 25 ans, et le Roubaisien Raymond Derville, 28 ans, ont tous deux embarqué à Saint-Jean-de-Luz à destination de l’Angleterre en juin 40. André Poznanski, né en Autriche, est le benjamin de l’unité avec ses 21 ans. Quant au Corse Albert Préziosi, 27 ans, il s’est échappé de Royan à bord d’un Caudron « Simoun » le 17 juin 40 après avoir pris part à la campagne de France comme pilote de chasse.
Avant de prendre le commandement administratif du GC 3, le commandant Pouliquen, Malouin de 45 ans, a participé, en septembre 1941, à la formation du Groupe « Alsace », à Rayak, avec Jean Tulasne comme commandant d’unité. Et un an plus tard, l’histoire se répète. On retrouve le Liban, Pouliquen et Tulasne pour ce nouveau chapitre de l’histoire aérienne de la France libre. L’adjoint du commandant Tulasne, le capitaine Littolff, est lui aussi une « pointure ». À ses sept victoires acquises au printemps 1940, ce Vosgien de trente et un ans à la grande taille, au front dégarni et à la mine austère en a ajouté quatre sous les couleurs de la France libre.
Un nom pour la postérité
Suivant la tradition instaurée par le général Valin, chaque unité des FAFL doit prendre le nom d’une province française. Plusieurs membres du GC 3 penchent pour « Bretagne », mais il est déjà pris (Groupe de bombardement). Après une hésitation entre « Flandres Françaises » et « Normandie », c’est « Normandie » qui l’emporte. Outre le fait qu’il est agréable à l’oreille, ce nom sonne comme un hommage à la tentative malheureuse de débarquement à Dieppe, en août 1942.
Maintenant que le GC 3 a un nom, il lui faut un blason aux armes de sa province d’adoption : deux léopards sur fond de gueules. Accompagné de Marcel Lefèvre, Jean de Pange se rend à Damas, où il fait réaliser une soixantaine d’insignes par des orfèvres arméniens des souks de la ville.
L’emblème du « Normandie » est officiellement remis aux pilotes et mécaniciens, le 24 octobre 1942, lors d’une cérémonie en présence du colonel Corniglion-Molinier, commandant des FAFL au Moyen-Orient.
En voyant tous les aviateurs alignés au garde-à-vous avec le même insigne rouge et or sur leur vareuse bleu marine, Joseph Pouliquen peut être heureux et fier car il a réussi la première partie de sa mission. À savoir fondre en une seule unité des jeunes gens venus d’horizons géographiques et sociaux différents. Il y a des nobles, des bourgeois, des ouvriers, des étudiants, des gens de droite, des gens de gauche, des apolitiques… Mais tous se rejoignent sur l’essentiel, comme l’a très bien résumé Jacques de Saint-Phalle qui rejoindra le « Normandie » en Russie : « Je ne voulais pas rester sous la botte allemande. Et en plus il y avait l’attrait du vol. On n’est pas allé là-bas pour défendre des idées politiques. Il se trouve que les Soviétiques nous ont fourni les moyens de faire notre guerre ».
Le jeudi 12 novembre 1942, c’est le grand départ vers le front de l’Est, un théâtre d’opérations et des conditions de vie à des années-lumière de ce tout ce qu’ont pu connaître jusque-là les pilotes et mécaniciens français. Trois semaines plus tôt, les Allemands ont connu à El-Alamein (Égypte) leur première défaite mais dans l'Europe occupée, l'issue de la guerre paraît encore très incertaine. La témérité des pilotes français n'en est que plus grande...
Après un long et périlleux périple, le GC 3 atteint enfin la base d'Ivanovo, ville située à 250 km au nord-est de Moscou. L'instruction des Français va durer du 2 décembre 1942 au 14 mars 1943.
« Il faut se familiariser avec la langue et surtout s'adapter aux conditions climatiques très difficiles de l'URSS. Les Soviétiques, malgré les difficultés économiques liées au conflit, font le maximum pour aider ces combattants venus de l'Ouest. La vie est très dure pour tous (température descendant jusqu'à -30° ayant une incidence directe sur l'entretien des avions), nourriture, difficultés d'adaptation pour les pilotes pour naviguer et retrouver leurs terrains dans ces énormes étendues enneigées », précise Yves Donjon, documentaliste de l’association Mémorial Normandie-Niémen.
Après avoir testé les différents types d'appareils - dont certains anglais ou américains - proposés par le commandement soviétique, le commandant Tulasne et Albert Littolff arrêtent leur choix sur le Yak soviétique, ce qui va droit au cœur de leurs hôtes.
Dans ses versions successives (Yak 1, Yak 9 puis Yak 3) , ce petit chasseur en toile et duralumin, rustique mais très maniable, satisfera toujours les Français face aux pilotes chevronnés de la Luftwaffe et à leurs redoutables avions entièrement métalliques, les Messerschmitt 109 et autres Focke-Wulf 190.
La première campagne du « Normandie » débute le 22 mars 1943. Le Groupe de chasse français est intégré à la 1ère armée aérienne soviétique. Les missions consistent notamment à escorter les bombardiers « Pe-2 » engagées dans la gigantesque bataille de Koursk-Orel. La chasse ennemie du secteur est assurée par la fameuse escadrille « Jagdgeschwader 51 Mölders ».
Les combats vont succéder aux combats, toujours plus âpres, aux cours desquels les victoires s'accumulent avec leur inévitable lot de pertes. Celles-ci vont devenir si importantes que des renforts sont nécessaires. Ils arriveront à compter du 10 mai 1943.
Le 19 juin, pour la première fois, le quotidien La Pravda publie le nom de cinq officiers français décorés de l'« Ordre de la Guerre pour la Patrie ».
Le 14 juillet, le « Normandie », unité minuscule sur l'immensité du territoire soviétique, voit flotter le drapeau français lors d'une prise d'armes de dix minutes entre Français et Soviétiques.
Trois jours plus tard, c'est au tour du commandant Tulasne de ne pas rentrer. Il est remplacé à la tête de l’unité par le commandant Pierre Pouyade, tandis que le sous-lieutenant Albert et le capitaine Préziosi obtiennent la 30e victoire du groupe.
Notons qu'un an plus tard, pour récompenser l'unité de son rôle déterminant dans le franchissement du fleuve Niémen, le 21 juillet 1944, à Alytous (Lituanie), Staline l'autorise à accoler le nom de Niémen à Normandie, comme il est de tradition dans l'armée russe. C'est comme cela qu'elle entrera dans la postérité sour le nom de « Normandie-Niémen »...
Vers la consécration et la gloire
En août 1943, l'ensemble du personnel technique français est muté au Moyen-Orient et remplacé par du personnel soviétique. De ce fait, le « Normandie » perd ses compagnons de la première heure mais gagne cette spécificité qui va contribuer à forger sa dimension symbolique : des pilotes français et des mécaniciens russes réunis dans une même unité. C'est une première dans l’Histoire.
Retiré exsangue à l'orée de l'hiver, le groupe va séjourner jusqu’au printemps 1944 à Toula où il est transformé en régiment à quatre escadrilles grâce au renfort de nombreux pilotes venus d'Afrique du Nord. Forte de soixante et un pilotes, l'unité entame sa deuxième campagne le 25 mai 1944. Les premières pertes ne vont pas tarder.
Le 28 mai, le Yak 9 de Marcel Lefèvre, une des figures emblématiques du groupe, prend feu à l’atterrissage à la suite d’une fuite de carburant. Transformé en torche, le pilote meurt de ses brûlures à l’aube du 6 juin 1944 alors que les Alliés débarquent sur les plages de sa Normandie natale. Les autorités soviétiques lui organiseront des obsèques en grande pompe à Moscou.
Nouveau drame le 15 juillet 1944 :
À son tour victime d’une fuite de carburant, le lieutenant Maurice de Seynes regagne précipitamment le terrain de Doubrovka d’où il a décollé quelques minutes plus tôt. Aveuglé par les vapeurs d’essence qui envahissent son cockpit, il tente vainement à plusieurs reprises de se poser. Les Soviétiques lui ordonnent de sauter.
De Seynes refuse car il ne veut pas abandonner à une mort certaine son mécanicien Vladimir Bielozoub qu’il a embarqué à l’arrière de son avion, comme cela se fait couramment pour les courts trajets d’un terrain à l’autre. Et Bielozoub, lui, n’a pas de parachute...
Après plusieurs autres tentatives infructueuses, le Yak 9 s’écrase et explose, tuant ses deux occupants.
L’aristocrate parisien et le paysan de la Volga ont été enterrés l’un à côté de l’autre à Doubrovka. Le sacrifice de Maurice de Seynes a un retentissement énorme en URSS et va entrer dans les livres d’Histoire comme symbole de l’amitié indéfectible entre la France et la Russie.
Les actes de bravoure deviennent le quotidien des aviateurs français au cours de cette seconde campagne. Le 16 octobre, en cent sorties, le « Normandie-Niémen » s'octroie 29 victoires sans une seule perte. Deux jours plus tard, en quatre-vingt-huit sorties, les casseroles d'hélices tricolores abattent 12 avions. Le 20 octobre, soixante-neuf sorties, 11 victoires, le 22, cinquante-six sorties et 14 autres victoires sans perte.
Le 27 novembre 1944, le « Normandie-Niémen » a le privilège d'être la première unité française à stationner sur le sol allemand. Le lendemain, les lieutenants Albert et de la Poype sont élevés à la dignité de « Héros de l'Union Soviétique ».
Le 9 décembre, le général de Gaulle accueille à Moscou tous les pilotes français, qui reçoivent honneurs et décorations.
Après l’intermède officiel et festif du voyage à Moscou, le « Normandie-Niémen » retourne sur le front à la mi-décembre 1944 pour sa troisième et dernière campagne. Les plus anciens du groupe sont rentrés en France, bénéficiaires d’une permission bien méritée.
Le 23 décembre, le lieutenant Marchi remporte la 200e victoire de l’unité. Le 12 janvier 1945, le rouleau compresseur soviétique se remet en marche sur la Prusse-Orientale et la Pologne. Les chars soviétiques se battent à sept contre un, l'aviation à dix-huit contre un.
Le lieutenant-colonel Pouyade, victime d'un accident de voiture, laisse son commandement au commandant Delfino. Les 19, 21 et 23 janvier 1945, l'héroïsme du « Normandie-Niémen » est récompensé par trois citations à l'ordre du jour du maréchal Staline. Le 21 février, il ne reste que vingt-cinq pilotes.
Le 12 avril, le lieutenant Georges Henry abat un Focke-Wulf 190, ce qui sera la dernière victoire du « Normandie-Niémen ». Quelques heures plus tard, ce même pilote en sera également le dernier mort, tué par un mitraillage au sol.
Le 9 juin 1945, considérant le comportement exemplaire des pilotes français sur le front soviétique, le maréchal Staline estime qu'il serait injuste de les désarmer.
Il leur fait don de leurs avions Yak qui vont se poser le 20 juin au Bourget devant une foule énorme venue les accueillir en héros.
Ainsi se termine l'épopée commencée le 22 mars 1943. Le « Normandie-Niémen » a obtenu 273 victoires confirmées, 37 probables et 47 avions endommagés en 869 combats aériens. Quatre pilotes ont été élevés à la dignité de « Héros de l'Union Soviétique » : Marcel Albert, Roland de la Poype, Jacques André et Marcel Lefèvre. Vingt-et-un ont été faits Compagnons de la Libération par le général de Gaulle. Quarante-deux de ses pilotes sont morts pour la France sur un total de quatre-vingt-dix-sept qui participèrent aux trois campagnes.
L'épopée continue
Le « Normandie-Niémen » est l’unité de chasse possédant le palmarès le plus fourni mais également le taux de perte le plus élevé de l’aviation française. Basé à Mont-de-Marsan depuis 2011, le régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen » vole aujourd’hui sur Rafale et participe aux frappes aériennes contre l’État islamique en Syrie.
Ces mots du journaliste et écrivain russe Ilya Ehrenbourg (1891-1967) résument parfaitement ce que représente pour la Russie l’engagement des pilotes de la France Libre aux côtés de l’Armée Rouge à partir de la fin de l’année 1942 : « Il ne s’agit évidemment pas d’arithmétique. Que signifiait un groupe de pilotes, même des meilleurs et des plus hardis, dans un combat gigantesque où l’on s’affrontait par millions ? Il s’agit d’amitié, d’élan du cœur, qui sont plus chers aux peuples que tous les discours et les déclarations. Il s’agit du sang versé sur la terre russe. Et la Russie n’oubliera jamais que les Français, pilotes au “Normandie”, sont venus chez nous avant Stalingrad ».
Plus de soixante-dix ans après, le « Normandie-Niémen » existe toujours. Et ce qu’il représente aussi, pour les Français comme pour les Russes.
Ainsi que l’ont montré les émouvantes et chaleureuses cérémonies organisées en juin dernier, à l’occasion du 70e anniversaire de l’arrivée en France des survivants de cette unité pas comme les autres.
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Voir les 7 commentaires sur cet article
chable (07-02-2016 22:08:23)
Merci pour ce bel article, retraité Armée de l'Air et pilote de ligne, j'ai volé pendant 40 ans aux Antilles et j'ai cherché en vain trace de Roger Sauvage qui était martiniquais,pouvez-vous m'ai... Lire la suite
charles michel (23-11-2015 16:42:26)
j'ai particulièrement connu le général Louis DELFINO, ayant été durant 18 mois son maître d'hotel à son domicile à VAUCRESSON et je puis vous certifier que c'était un homme très bon,chaleure... Lire la suite
Christian (23-11-2015 13:44:06)
J'ai connu l'existence de cette escadrille lorsqu'à 10 ans je suis allé voir avec des camarades le film Normandie Niemen à sa sortie. C'était à Luxeuil les Bains et j'avais 10 ans, le premier fil... Lire la suite