En mai 1942, le Japon tente de s'emparer de Port-Moresby, capitale de la Nouvelle-Guinée, en vue de préparer l'invasion de l'Australie et l'appropriation de ses ressources minières. Mais la flotte japonaise se heurte à son ennemie américaine dans la mer de Corail le 7 mai 1942...
Victoire à la Pyrrhus
Il s'ensuit la première bataille aéronavale de l'Histoire, à peine trois décennies après qu'un biplan ait réussi à décoller d'un navire. Le rôle essentiel appartient désormais aux porte-avions dont on ignorait jusque-là le potentiel, leur principale mission consistant à attaquer les cuirassés ennemis. La guerre navale entre dans une ère nouvelle, qui donne la primeur à l'aviation embarquée, les autres forces étant réduites à un rôle de soutien ! Les flottes adverses sont hors de vue l'une de l'autre et s'affrontent par avions interposés.
Dans la mer de Corail, les Japonais ont l'avantage d'avoir des avions embarqués d'une redoutable efficacité, les Zero, très supérieurs à leurs homologues américains. Leurs pilotes sont aussi plus expérimentés et davantage entraînés que leurs adversaires. Mais ils ne disposent que de deux gros porte-avions, le Shokaku et le Zuikaku, les autres s'entraînant en vue de l'attaque décisive sur l'atoll de Midway, prévue le mois suivant.
Au final, les Japonais perdent un petit porte-avions, le Shoho, et quelques bâtiments mineurs. Mais leurs deux porte-avions principaux sont également endommagés et surtout perdent de nombreux avions et pilotes aguerris. Ils doivent renoncer à débarquer à Port-Moresby et reporter leurs efforts sur la prochaine bataille, Midway.
Ils n'en considèrent pas moins avoir gagné cette bataille-ci, bataille à la Pyrrhus s'il en est, car les Américains ont pour leur part perdu l'un de leurs quatre porte-avions, le USS Lexington. Il est détruit le lendemain de la bataille, du fait de l'embrasement d'un réservoir d'essence qui avait été perforé par une torpille.
Le porte-avions USS Yorktown est quant à lui gravement endommagé. Mis en cale sèche à Pearl Harbor, il reçoit la visite de l'amiral Nimitz, commandant de la flotte américaine du Pacifique. Les pieds dans l'eau, au fond de la coque, il lance aux techniciens qui réclament un délai de trois mois pour le remettre à flot : « Il nous faut ce bâtiment dans trois jours ! ». Il repartira effectivement trois jours plus tard pour Midway, cependant que dans les cales, des ouvriers poursuivront le colmatage des brèches.
À Midway, cette fois, la flotte japonaise sera lourdement défaite. Ce sera le tournant de la guerre du Pacifique...
Vos réactions à cet article
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michel gourio (08-05-2022 14:27:06)
Bravo et merci pour votre travail , instructif
Eric Fischer (18-10-2006 21:37:01)
Turning point de la guerre du Pacifique, la bataille de Midway est d'abord une somme d'erreurs et d'hésitations du commandement japonais; à cela s'ajoute une noire malchance: la panne de l'hydravion... Lire la suite