20 janvier 1942

Mise au point de la «Solution finale» à Wannsee

Dans une villa huppée des environs de Berlin, au bord du lac de Wannsee, le 20 janvier 1942, une poignée de dignitaires nazis planifient la « Solution finale », c’est-à-dire la déportation et l’annihilation des Juifs se trouvant dans les pays occupés par l’Allemagne.           

Un génocide en plusieurs étapes

La « Solution finale » est la dernière étape du génocide des juifs d’Europe par les nazis. Les premières victimes sont des Juifs polonais. Après l’invasion de leur pays par l’armée allemande en septembre 1939, ils sont massacrés ou enfermés dans des ghettos et voués à mourir de faim ou de maladie. En juin 1941, la Wehrmacht envahit l’URSS, où vivent aussi de nombreux Juifs. Les nazis organisent leur extermination au fur et à mesure de leur progression. C’est la « Shoah par balles ».

Décidés dès la fin 1941 à faire disparaître tous les Juifs d’Europe, les nazis ne peuvent néanmoins procéder de la même manière en Europe de l’Ouest. Ils doivent trouver des méthodes plus discrètes et plus efficaces que les fusillades de masse et la famine. C’est ainsi qu’ils ont recours au gaz, qu’ils avaient déjà utilisé en 1939-1940 pour mettre à mort les handicapés.

Les difficultés militaires en URSS à l’automne 1941 et l’entrée en guerre des États-Unis les poussent à précipiter la mise en œuvre de leur programme.

Un tournant dans l’entreprise d’extermination

Le 20 janvier 1942, se tient donc la « conférence de Wannsee ». C'est une réunion d'une heure et demie regroupant quelques hauts responsables des organes de sécurité et de gouvernement impliqués dans le génocide.

Elle est présidée par Reinhard Heydrich, en sa qualité de chef des services de sécurité allemands - la Sicherheitspolizei (SD) et le Reichsicherheits-Hauptamt (RSHA) -.

Il expose les modalités de la « Solution finale de la question juive » (en allemand : Endlösung der Judenfrage) et fait valoir que le projet initial d'émigration forcée des Juifs d'Europe ou de déportation à Madagascar a été rendu impossible à cause de la guerre. Il s'agit donc désormais d'« évacuer vers l'est »  tous les Européens israélites ou considérés comme tels par les nazis.

Heydrich sait que plusieurs des fonctionnaires présents sont rétifs à l'idée d'extermination mais il a besoin de leur concours pour les aspects logistiques de l'opération, aussi évite-t-il d'employer dans sa présentation les termes d'extermination ou de mise à mort. Il y vient seulement à la fin de la réunion, une fois que les participants ont agréé le principe de l'évacuation, sous l'autorité exclusive de la SS.

Dès lors, le génocide s’accélère, prenant une tournure industrielle avec le recours massif au gaz. Des Juifs originaires de toute l’Europe occupée sont déportés jusqu’aux camps de la mort, à l’est du continent. Le plus emblématique d’entre eux est le complexe d’Auschwitz-Birkenau, devenu le symbole du génocide et de la barbarie nazie.

Publié ou mis à jour le : 2023-04-27 20:30:40
Eddy Goldenberg (13-01-2008 18:46:17)

Très bon article, concis et objectif. Il est important que ces événements évoquant l'horreur de la période 1933-1945 soient repris par les historiens, les écrivains, les journalistes car si "le devoir de mémoire" devait disparaître, l'horreur pourrait recommencer. D'ailleurs quel est l'avenir de la planète pour les prochaines générations (terrorisme, islamisme, droits de l'homme, libertés de la presse..)? Je reste confiant mais fort inquiet.

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