Le dimanche 7 décembre 1941, au petit matin, des nuées d'avions japonais attaquent par surprise la flotte de guerre américaine à Pearl Harbor, sur l'île d'Oahu, dans l'archipel des Hawaï. Trois heures plus tard, le gouvernement japonais transmet à son homologue américain une déclaration de guerre en bonne et due forme.
Trois jours plus tard, c'est au tour de l'Allemagne et de l'Italie, alliées du Japon, de déclarer la guerre aux États-Unis. D'Européenne, la guerre déclenchée en 1939 sur la frontière germano-polonaise devient mondiale...
Dix ans plus tôt déjà, le Japon, dirigé par une junte militaire, s'est lancé à la conquête de la Chine sans reculer devant d'effroyables atrocités comme le « viol de Nankin » en 1937. Les États-Unis, première puissance mondiale, près de dix fois plus riches que le Japon, auraient pu s'en tenir à leur tradition isolationniste. Mais le président Franklin Roosevelt ne ménage pas son soutien aux Britanniques en lutte contre le IIIe Reich allemand et s'inquiète tout autant de l'impérialisme japonais.
Il décrète le 26 juillet 1940 un embargo sur le pétrole destiné au Japon. Craignant l'asphyxie économique, le gouvernement du général Tojo se résout donc à frapper brutalement les États-Unis dans l'espoir fou de les obliger à conclure un armistice rapide et de les renvoyer à leur isolationnisme.
L'amiral Isoroku Yamamoto, qui commande la Flotte impériale, met donc sur pied le « plan Z » en vue d'attaquer Pearl Harbor, en plein océan Pacifique, à 5500 km des côtes japonaises.
Ses pilotes ont été entraînés en secret et leurs avions équipés de torpilles spéciales capables de plonger dans les eaux très peu profondes de la rade américaine.
Le jour venu, la flotte nippone, forte de 6 porte-avions, 423 avions et 27 sous-marins, s'approche à 500 km de l'archipel sans être repérée par les radars.
Le code de déclenchement de l'attaque est «Tora, Tora, Tora» (Tigre en japonais).
À 7h 40, une première vague d'assaut pique vers les navires rangés dans la rade (90 au total!).
Une deuxième vague frappe la base à 9h 45. En deux heures, les Japonais détruisent ou endommagent huit cuirassés ainsi que 3 croiseurs, 3 destroyers et 4 navires auxiliaires.
188 avions sont aussi détruits.
Au total 2403 marins américains sont tués. Du côté des assaillants, les pertes sont évaluées à 55 tués et 29 avions détruits.
Mais la flotte américaine est loin d'être détruite. Ainsi que l'avait prédit l'amiral Yamamoto, bon connaisseur de l'Amérique, elle va reconstituer ses forces et reprendre l'initiative en six mois...

Vos réactions à cet article
MICHEL06 (08-12-2021 14:06:45)
La these de "Roosevelt/les USA avaient prévu l' attaque" est abandonnée par la plupart des historiens:
1/il faut voir beaucoup de cynisme chez ROOSEVELT pour accepter autant de pertes
2/ les sanctions US étaient elles des "provocations" ? Roosevelt a voulu freiner l' expansionnisme/militarisme japonais (attaques de la Mandchourie , de la Russie, de la Corée, de Taiwan, de la Chine) par l' économie pour éviter une guerre: ça n' a pas marché, mais n' est-ce pas ce que font toutes les démocraties depuis 75 ans envers les dictatures ?
2/ les USA s'attendaient à des SABOTAGES plus qu'à une attaque
voir le doc actuellement:
https://www.france.tv/documentaires/histoire/2927999-pearl-harbor-le-monde-s-embrase.html
M. Larané va t -il encore céder à son antiaméricanisme ?
Jean Louis Taxil (07-12-2013 12:06:26)
"...7 décembre 1941, une date qui restera dans l'Histoire comme un jour d’infamie, les États-Unis ont été attaqués délibérément par les forces navales et aériennes de l'empire du Japon". L'isolationisme des USA ne pouvait se prolonger. Il aurait conduit à un isolement quasi-total du pays, pris entre une riche 'sphère de coprospérité' et un espace germanisé extraordinairement re-vitalisé. L'article conduit à lire nombre de livres détaillant ces questions stratégiques et économiques. Sans oublier "L'aviateur du Pacifique", fiction du capitaine Danrit, alias du brillant colonel(?) français Driant, prophétisant l'attaque japonaise de Pearl Harbour, écrit dans les années 10/2O.
Pour l'anecdote, l'amiral Yamamoto, qui connaissait les USA et son énorme potentiel industriel, s'était montré très clair envers son gouvernement sur la réaction américaine et les chances de poursuivre des hostilités au-delà de deux ans. Cordialement.
vanos (07-12-2013 07:44:32)
"On peut raisonnablement penser que le président soupçonnait une attaque sur Pearl Harbor et qu'il a voulu limiter la casse en laissant quelques cuirassés quitter le port dans les jours précédents."
Non, pas les cuirassés (ils étaient tous là) mais les porte-avions.
A. BERNARD (10-10-2006 11:05:09)
L'histoire est une science qui mérite respect et surtout sérieux. Votre article est certe réaliste,mais il lui manque ce petit élément qui fait passer une explication généraliste à une vision réaliste de l'histoire. Prenons les faits: pertes américaines 8 cuirassés, 3 croiseurs, 3 destroyers et 3 navires auxiliaires. Certes dans l'instant cela semble exact, mais la réalité est plus complexe
Les pertes US réélles sont à revoir nettement à la baisse.
2 cuirassés sont réellement perdus : l'Arizona, suite à l'explosion de sa soute à munition avant, et l'Oklahoma qui, touché par 4 torpilles, chavirera, renfloué en 1942 il sera envoyé à san Diego ou aprés expertise les autorités navales préfereront l'envoyer à la ferraille, la reconstruction eut été trop couteuse pour un résultat douteux. Les 6 autres seront remis en état.
Croiseurs: 3 endommagés et non détruits, le Raleight, vieux rafiot inutilisable dans les combats modernes, remis en état et servant sur des théâtres secondaires. L'Héléna et l'Honolulu, tous 2 seront réparés suffisamment vite pour combattre aux Iles salomon.
Destroyers 3, le Shaw définitivement détruit, le Cassin et le Down, dont les machines et l'armement seront récupérées et utilisés sur de nouvelles coques.
Auxiliaire: le Curtiss, l'Oglala et le Vestal qui seront récupérés et réparés. Et enfin un ancien cuirassé désarmé qui sert de bateau cible radiocommandé l'Utah, et que les Japonais ont pris pour un navire en état de combattre. Là, ce n'est pas une grosse perte. Il sera quand même renfloué et demoli pour se servir de l'acier.
En réalité cette attaque est surtout une fausse victoire japonaise, du point de vue naval, car les 8 cuirassés sont inaptes à un combat moderne, trop lents (20 noeuds maximum), pas d'armement antiaérien valable, un blindage désuet.
L'erreur japonaise aura été de ne pas s'attaquer aux réels objectifs stratégiques, les dépots de fuel, de pièces détachées et surtout aux cales sèches.