23 septembre 1940

De Gaulle échoue devant Dakar

À l'aube du 23 septembre 1940, le général de Gaulle se présente avec trois bâtiments de guerre des Forces françaises libres devant Dakar, chef-lieu du Sénégal et de l'Afrique occidentale française (AOF). Il est accompagné par une flotte britannique réunissant deux cuirassés, un porte-avions et des destroyers, sous le commandement de l'amiral Andrew Cunningham. C'est l'opération « Menace ».

De Gaulle tente d'obtenir le ralliement à la France Libre du gouverneur de la colonie mais en guise de réponse, celui-ci fait bombarder la flotte. Après trois jours d'hésitations, de Gaulle et ses alliés britanniques se replient. C'est une humiliation immense pour de Gaulle, trois mois à peine après avoir lancé son Appel et fondé la France Libre. Le Premier ministre britannique Winston Churchill est lui-même atteint par ricochet et violemment attaqué aux Communes... 

Le port de Dakar vers 1940

France Libre : une humiliation cinglante en guise de baptême

Un mois plus tôt, Charles de Gaulle a eu la satisfaction d'être rejoint par l'Afrique équatoriale française (AEF), grâce au gouverneur Félix Éboué, au général Edgard de Larminat et au colonel Philippe Leclerc de Hauteclocque.

Il attend du gouverneur de l'AOF Pierre Boisson qu'il rompe avec le gouvernement de Vichy et se rallie à son tour à la France libre, afin de mieux asseoir sa légitimité auprès des Anglo-Saxons. Mais le gouverneur de Dakar, hérissé par l'ultimatum maladroit de l'amiral britannique et le souvenir de l'attaque de Mers el-Kébir, reste fidèle à Vichy. Ses soldats s'emparent des aviateurs venus distribuer des tracts et renvoient le capitaine de frégate Georges Thierry d'Argenlieu, envoyé en éclaireur.

Le lendemain, sur ordre de Winston Churchill, l'amiral Cunningham engage le combat. Il fait tirer sur la ville, sous le regard consterné du général de Gaulle, présent sur l'un de ses navires. Mais le gouverneur ne fléchit pas et l'amiral, n'ayant cure de prendre le risque d'un débarquement, quitte le 25 septembre la rade de Dakar pour Freetown, en Sierre Leone.

Pour la première fois de sa vie, et sans doute la seule, le général de Gaulle aurait alors songé au suicide ! Il en est rapidement dissuadé quand les hommes de son expédition tout comme ses représentants d'Afrique équatoriale lui renouvellent leur fidélité et leur détermination... 

Publié ou mis à jour le : 2020-09-19 21:49:45
Erik (22-09-2023 08:32:59)

On pourrait ajouter que le 17 septembre, alors que la flottille était devant Freetown, de Gaulle, Spears et Cunningham apprennent que le cabinet de guerre de Londres avait décidé d’annuler l’opération. Ils insistent alors pour son maintien. Finalement, elle fut autorisée sur la pression de de Gaulle.
Après que l’amiral Cunningham eut décidé d’arrêter la débâcle, le 25, après un bombardement de la ville par l’escadre franco-britannique (2.000 morts dont 1000 civils) de Gaulle déclarera qu’il ne voulait pas d’une bataille entre Français, alors qu’elle avait déjà eu lieu. Comme toujours, après le désastre, la responsabilité n’était pas pour de Gaulle mais, selon lui, dans le camp de Vichy! Pire: une déclaration du général affirmait, sans preuve, que les Allemands avaient forcé les gens de Dakar à se battre.
Quelques années plus tard, en 1945, le général sera de nouveau forcé de reculer: d’abord par les Anglais, après le bombardement de Damas par l’aviation et l’artillerie française (1.000 morts), ensuite en juin, ce sont les Américains qui le feront renoncer à annexer le Val d’Aoste déjà envahi par les troupes du général Doyen qui menaçait de faire tirer sur les GIs (avec des armes américaines) si on bloquait l’avance française. En apprenant les menaces françaises, le président Truman, furieux, fit savoir au général qu’il bloquait immédiatement toutes les livraisons d’armes et de matériel vers la France. Le général Juin dû être envoyé à Naples pour négocier la retraite française.

Liger (21-09-2020 09:32:26)

Petite rectification au sujet de saint-Pierre et Miquelon : ce territoire resta sous l'autorité de Vichy - tout en concluant des arrangements ponctuels avec les États-Unis, voire le Canada - jusqu'au 24 décembre 1941, date de son ralliement à la France libre : celui-ci fut provoqué par un débarquement de FFL [Forces Françaises Libres] à l'insu et contre l'avis des autorités américaines et canadiennes, mais avec un premier assentiment de Winston Churchill ; suivit un plébiscite qui confirma le ralliement de ce territoire à la France libre.
La réaction très critique des États-Unis vis-à-vis de ce ralliement constitue un des nombreux exemples de l'hostilité viscérale du président Roosevelt à l'égard de la France Libre, notamment du Général De Gaulle ; cela amena - entre autres - les États-Unis à tenter d'exclure la France Libre, c'est-à-dire la France, d'Afrique du Nord fin 1942-début 1943 en pactisant avec l'amiral Darlan, ex-collaborateur vichyste, avant de tenter de mettre en place une marionnette politique, le général Giraud, encadré par des agents des États-Unis, dont Jean Monnet.

Fred F A (01-11-2006 16:40:01)

Petain, un double jeu ?
Au mieux, peut-on lui acorder le bénéfice du gâtisme, mais si Pétain avait joué un quelconque double jeu, les débarquements de Dieppe (finalement avorté) et de Casablanca n'auraient jamais reçu un tel accueil, une résistance "de principe" aurait suffi à sauver la face devant les Allemands en cas d'échec allié.
Que l'on cesse de croire que Pétain a été autre chose que ce qu'il a été, un vieillard imbu de lui-même et assoiffé de pouvoir profitant de l'aura acquise en d'autres temps pour assouvir ses ambitions !

jean ribac (25-07-2006 15:55:08)

1vous cite laval parmi les leaders socialistes et pacifistes. socialiste il ne l,etait plus
depuis longtemps.
2. alain etait oppose a la guerre et il a certainement approuve l,armistice mais on ne peut pas dire qu,il se soit rallie a la revolution nationale=-en tout cas pas publiquement

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