22 juin 1940

Armistice entre le IIIe Reich et la France

Le 22 juin 1940 est conclu l'armistice (dico) entre le IIIe Reich allemand et les représentants du gouvernement français de Philippe Pétain.

Se méprenant sur Hitler, le maréchal Pétain croit pouvoir traiter avec celui-ci comme, soixante-dix ans plus tôt, Adolphe Thiers négocia avec Bismarck. Dans l'honneur et le respect mutuel. La réalité sera on ne peut plus différente.


Armistice entre le IIIe Reich et la France (informations cinématographiques, 1944),   source : INA
Déshonneur

Désireux de laver l'humiliation de 1918, Hitler exige de signer l'armistice à Rethondes, en forêt de Compiègne, dans le wagon historique où fut signé l'Armistice du 11 novembre 1918.

La délégation française est conduite par le général Charles Huntziger. Le maréchal Keitel lui présente un texte en 24 articles qui exclut toute revendication sur les colonies et sur la flotte de guerre, pour éviter que colons et marins français n'y trouvent motif de se rallier aux Britanniques, encore invaincus. Hitler et sa suite quittent le wagon après la lecture de ce préambule, laissant les négociateurs entre eux.

Le général Huntziger ne voit dans les conditions d'armistice « rien qui soit, directement contraire à l'honneur en particulier pour le point envisagé ».

Il ne s'oppose pas à l'article 19 qui exige que la France remette à l'Allemagne « sur sa demande tous les ressortissants allemands désignés par le gouvernement du Reich ». Il s'agit rien moins que de trahir la parole donnée aux réfugiés politiques et aux juifs allemands. Mais Keitel ne veut pas entendre parler de sa suppression et les Français s'inclinent.

Les Français acceptent également une clause stipulant que leurs nationaux qui combattraient avec un autre pays contre l'Allemagne seraient traités en « francs-tireurs », autrement dit fusillés sur le champ. Croyant en une conclusion rapide de la guerre, ils acceptent que les prisonniers ne soient pas rendus à la liberté avant la signature d'un traité de paix en bonne et due forme.

Résultat : sur 1,8 millions de prisonniers de guerre, 1,6 million sont envoyés dans le grand Reich. Au fil du temps, 250.000 seront rapatriés pour des motifs divers et 70.000 s'évaderont. Les autres, soit plus d'un million, croupiront pendant quatre ans en Allemagne, généralement employés dans des fermes ou des usines, parfois internés dans des camps de redressement comme le sinistre Rawa-Ruska.

La convention d'armistice prévoit l'instauration d'une « zone libre » au sud du pays. C'est une astuce des Allemands pour dissuader les dirigeants français d'instaurer un gouvernement en exil et les garder à sa portée.

La France sous l'Occupation

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Envahie en six semaines par les armées hitlériennes, la France se résigne à l'occupation de la plus grande partie de son territoire.

Par la convention d'armistice du 22 juin 1940, le gouvernement du Maréchal Pétain, établi à Vichy, se voit reconnaître une autonomie de façade sur le reste du territoire : c'est la « zone libre ».

Celle-ci est à son tour envahie par la Wehrmacht le 11 novembre 1942, suite au débarquement anglo-saxon en Afrique du Nord, ce qui réduit à presque rien les marges de manoeuvre du gouvernement de Vichy.

Publié ou mis à jour le : 2020-07-07 14:54:48
Burro (24-06-2020 23:01:51)

Une question?
Les structures defensives pyreneennes realisees par Franco ont ellesdissuadees Hittler de terminer une invasion a priori facile de la France avant de traverser l ´Espagne et occuper l'afrique du nord
Fin 40 cela ne semblait pas poser de gros problemes
Merci pour vos avis

Flandin (23-06-2020 18:32:19)

..à propos de P. Laval, vous signalez qu' il a commencé à l'extrême gauche et fini dans la collaboration totale par pacifisme et surtout aussi par anti soviétisme. souhaite la victoire allemande". Vous auriez pu signalé qu'entre temps comme ministre et président du conseil, il a participé à des gouvernements centristes et de droite.... Lui qui a fini par souhaiter la victoire de l'Allemagne et n'a même plus essayé de freiner les nazis français quand il ne les a pas appuyé... est difficile à cerner...

Romain (21-06-2020 16:09:30)

comme c'est ecrit les Lorrains ont ete obliges de partir car ma mere mes grands parents etaient a cote de Metz et en mai 40 vires en Charente et en juillet 1940 rapatries en Lorraine ma mere c'est souvients car elle m'a dit que pendant leurs visites en Charente rien a manger,coucher dans les granges et impossible de se laver mais Juillet retour normal en Lorraine POURQUOI???

Kleber (18-04-2010 19:42:00)

On parle d'1 850 000 prisonniers, les archives commencent seulement à s'ouvrir.... Rare sont les historiens qui parlent de l'appel monstrueux du 17 juin. Fait par Pétain " c'est le coeur serré que je vous dis qu'il faut cesser le combat......" résultat les allemand le jour même sont partout avec des voitures munis de haut parleur "krieg fertich" la guerre est fini.
Résultat entre le 17juin 40 et le 25 juin 40 date d'application de l'armistice, les allemande font entre 500 000 et 800 000 prisonniers..... en une semaine.
Cette armistice demandé par Pétain qui est fortement soutenu par Weygand, qui a été le chef d'état major de l'armée de 1931 à 1935, qui a "modernisé l'armée" mais comme en 1914,montre l'incompétence criminelle des responsables de l'époque tant militaire que civile. Avec plus de 120 000 morts en six semaines. C'est un bilan plus monstrueux que pendant la bataille de Verdun.

Je recommande le livre de Claude Quétel " l'impardonnable défaite". ou il explique les manquements des hommes politiques, des vainqueurs de la grande guerre enfoncé dans leurs certitudes.

Pour donner une note moins pessimiste, au sujet de la bataille d'Angleterre, les historiens anglais et allemands estiment qu'il a manqué environ 1000 avions à Hitler pour gagné cette bataille.
1000 avions perdu pendant la bataille de France du 10 mai 40 au 25 juin 40

Thierry Logé (14-01-2009 14:14:27)

Effectivement, avec le temps, les passions s'apaisent et l'objectivité remplace l'"historiquement correct"... Je n'ai pas connu la guerre, mais ai toujours été intrigué par les causes ahurissantes de la défaite de nos pères en 40. Quelques auteurs osent aujourd'hui sussurer que Pétain était un défaitiste (D. Lormier:"Mers El Kébir"; H.R.Lottman "La chute de Paris"; G.E.Melton:"Darlan"...). J'aimerais en savoir plus sur celui qui a osé le faire dès 1942 dans un petit opuscule de 147 pages que j'ai déniché chez un brocanteur de l'Ile d'Yeu: "Pétain ?", dédicacé par le Gal de Gaulle dans l'édition de 1945 chez Edmond Charlot - Alger: Le Gal Chadebec de Lavalade, alors conseiller militaire de l'armée brésilienne, qualifiait dans son ouvrage Pétain de défaitiste lors de la Première Guerre mondiale ! Ceci à l'analyse des options qu'il proposait au Haut Commandement qui souvent - et heureusement - passait outre.

Roger révot (28-11-2008 12:05:35)

Le Temps dévoile la Vérité...mais il y met plus ou moins de temps !

Louis (25-10-2006 21:29:28)

J'ai lu avec grand plaisir cet article qui, fait rarissime, souligne la résistance des royalistes. Moi-même catholique pratiquant et royaliste légitimiste, fils d'un Vendéen et d'une vietnamienne catholique, je suis fier de savoir qu'enfin, certaines vérités réapparaissent au grand jour aprés des années de mensonges et contre-vérités, même si le combat continue!

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