Le 6 mai 1937, le Zeppelin Hindenburg, un dirigeable à coque rigide, s'enflamme à son arrivée sur l'aéroport de Lakehurst, près de New-York, après une traversée paisible et confortable de l'Atlantique en deux jours, au départ de Francfort.
Sa coque prend feu en touchant le mât d'amarrage, peut-être sous l'effet d'orages électriques.
L'incendie se propage en quelques minutes aux flancs de 245 mètres de long, remplis de 200 000 m3 d'hydrogène (du fait d'un embargo des États-Unis frappant l'Allemagne nazie, l'exploitant du dirigeable avait dû utiliser l'hydrogène à la place de l'hélium, un gaz inerte et non inflammable).
Dans la nacelle placée sous la coque, c'est l'affolement. Sur les 97 personnes, passagers et hommes d'équipage, 35 périssent dans des conditions dramatiques sous l'oeil des caméras mobilisées pour cet événement que l'on espérait festif et mondain.
Le Zeppelin LZ 129 Hindenburg (du nom de l'ancien président de l'Allemagne) en était à son 63e vol commercial et à sa vingtième traversée de l'Atlantique.
Dix mois plus tôt, il avait survolé fièrement le Stade olympique de Berlin le jour de l'ouverture des JO, le 1er août 1936.
Une filière prometteuse
Le premier engin de cette sorte avait été lancé sur le lac de Constance par un général à la retraite de 62 ans, le comte allemand Ferdinand von Zeppelin, le 2 juillet 1900.
L'inventeur et son successeur Hugo Eckener développèrent avec succès la série des Luftschiff Zeppelin (LZ). Plus d'une centaine étaient déjà en exploitation en 1935, dont le célèbre Graf Zeppelin, le plus grand jamais construit. Cette année-là, leur société Luftschiffbau Zeppelin GmbH était nationalisée par le gouvernement nazi.
L'accident de Lakehurst met fin à l'exploitation des dirigeables commerciaux, une filière pourtant prometteuse pour le transport de passagers et de charges lourdes à moyenne et longue distance.
La Seconde Guerre mondiale allait consacrer le triomphe sans partage de l'aviation, tant sur les lignes commerciales que dans les emplois militaires. En ce début du XXIe siècle, toutefois, d'aucuns évoquent le recours aux dirigeables, une technologie qui présente des avantages énergétiques pour le transport des charges lourdes...
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esope2 (20-05-2020 11:22:10)
Ne pas oublier la catastrophe antérieure du R101, ce dirigeable britannique qui s'est écrasé le 5 octobre 1930 sur une colline près de Beauvais dans l'Oise, alors qu'il assurait une liaison entre Londres et Karachi, tuant 48 personnes.
Jacques (01-05-2012 10:24:43)
L'hélium (He) n'est pas "beaucoup moins inflammable" que l'hydrogène, il n'est pas du tout inflammable !