Le 15 septembre 1935, deux ans après sa prise de pouvoir, Hitler entame la mise en oeuvre des chapitres antisémites de son programme politique.
Devant les militants du parti nazi, réunis en congrès à Nuremberg, il annonce la promulgation de deux lois qui visent à séparer les citoyens juifs des autres Allemands.
Quand Hitler prend le pouvoir, peu de gens prêtent attention à ses foucades antisémites et même l'on peut dire que certains juifs allemands ne voient pas d'un mauvais oeil l'arrivée d'un homme à poigne à la tête de l'État.
Tout change à Nuremberg. Par une première loi, le Führer prive les Juifs de la citoyenneté allemande.
Par une deuxième loi «sur la sauvegarde du sang et de l'honneur allemand», il leur interdit d'épouser ou de fréquenter des «Aryens», c'est-à-dire des citoyens allemands réputés de race pure. Les mariages mixtes antérieurs sont dissous. Il défend également aux juifs d'employer des Allemandes de moins de 45 ans.
Dans un discours qui fait suite à la promulgation de ces lois, Hitler les justifie en assurant qu'elles devraient stabiliser les relations entre «Juifs» et «Aryens»...
Dans les faits, la mise à l'écart des Juifs est un préalable à leur exclusion du pays, Hitler et ses fidèles ayant à ce moment-là l'objectif de contraindre tous les Juifs à quitter le Reich.

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Liger (19-01-2023 18:06:56)
@ Michel [Michel (12-09-2015 14:30:57)] et plus généralement à ceux qui s'obstinent à décrire la France de 1940-44 comme un pays antisémite. Voici des informations sérieuses tirées du livre de J... Lire la suite
Michel (12-09-2015 14:30:57)
Si les nazis n'avaient pas trouvé dans les pays occupés des dirigeants ou des citoyens collaborateurs, il n'y aurait pas eu autant de Juifs assassinés. La police et la gendarmerie françaises ont été l... Lire la suite
maurice (11-09-2015 21:15:46)
Au mois de juin précédent, dans un discours peu diffusé en Allemagne mais reproduit dans son intégralité dans les journaux, y compris français, le Dr Schart, ministre de l'économie critique, sur le pl... Lire la suite
Christophe GROS (06-07-2009 03:07:24)
Voilà un témoignage poignant et accablant en même temps...
je lie les deux reportages, celui-ci et celui de la Conférence d'Evian de juillet 1938...
Une leçon d'Histoire à ne pas oublier... Comme beaucoup d'autres sur le sujet...
Le Président de la Nation la plus puissante du monde savait... Les autres aussi, ils ne peuvent pas le nier... Il n'y avait que 32 pays présents...
Sachant ce qui se passait, ceux dont le seul crime était d'être différents de leurs bourreaux se sont vus fermer les portes des pays où ils cherchaient refuge... Pour vivre...
La Floride... Etat d'un pays qui ne s'est construit que sur l'immigration a refusé l'entrée de celles et de ceux qui fuyaient les prémisces de l'horreur qu'ils avaient commencé à vivre... Il est vrai que la statue de la liberté n'est pas dans les ports de Floride...
"A moi les exilés et ceux qui souffrent... A moi les affamés..." y est-il écrit...
Cuba depuis moins d'un demi-siècle s'était affranchie du joug de la colonisation...
La mémoire était restée vide pour ceux qui devaient comprendre encore mieux ceux qui fuyaient les massacres à venir... Les yeux et les oreilles fermés étaient plus pratiques, ça n'empêche pas de dormir... et de se donner bonne conscience...
Il n' y a pas que la majorité du peuple allemand qui soit responsable des génocides perpétrés pendant la seconde guerre mondiale... Pour avoir élu et porté au pouvoir des tyrans au travers de la légitimité du scrutin universel... Il y a aussi les chefs d'Etat... De Gouvernement... autres que les 32"invités" à la conférence d'Evian de ce 6 juillet 1938...
La Shoah aurait donc pu être évitée, lourde affirmation de ma part certes, mais il y a une chose dont je suis sûr... c'est que bien peu, alors qu'ils savaient ce qui allait se passer, allait tenter de sauver des innocents...
Alors je le dis aux négationnistes... Ceux qui osent encore prétendre et soutenir que les chambres à gaz tout comme les camps de la mort n'ont pas existé... Lisez... Lisez et lisez encore...
Lorsque vous osez affirmer que ces millions de gens n'ont pas pu subir ce que l'Histoire et les survivants ont apporté comme témoignage... Car, selon vous, ils auraient pu se révolter... se soulever... Prendre les armes... Se battre... Partir ailleurs... Regardez comment le monde réagissait face à ce qui allait devenir l'holocauste... Bien peu de dirigeants politiques se sentaient concernés par le malheur de leur prochain...
Où allaient ils aller pour se réfugier ?... Vers qui pouvaient ils se tourner ?...
Voyant le monde sans réaction... Les nazis ont continué... Ce fut la nuit de cristal avec comme suite l'amplification des Lois et des Décrets antisémites... Qui allait s'opposer puisque le monde restait muet ?...
La Conférence d'Evian en 1938 ne fut en fin de compte, face au silence et à l'inertie des anciens dirigeants du monde, que le prélude à celle de Wansee en 1942...
N'oublions pas... N'oublions pas que nous ne devons jamais oublier...
Herodote.net répond :
Aussi révoltante que paraisse l'inaction des grandes puissances lors de la conférence d'Évian, il faut la replacer dans son contexte. En 1938, personne, nulle part y compris en Allemagne et chez les nazis (!), ne songe encore à une extermination systématique des Juifs. L'antisémitisme allemand à l'époque est encore au même niveau de violence que dans d'autres pays européens... Cela n'excuse pas les participants de la conférence d'Évian de n'avoir rien fait. Mais il est excessif de leur reprocher leur inaction à l'égal d'un crime.