9 octobre 1934

Le roi de Yougoslavie est assassiné

Le roi Alexandre 1er de Yougoslavie est assassiné à Marseille, le 9 octobre 1934, par un terroriste croate. Le ministre français des Affaires étrangères, Louis Barthou, qui était venu l'accueillir à la descente du bateau, est mortellement blessé dans l'attentat.

Ce drame révèle la faiblesse de la Yougoslavie et des autres États multinationaux issus de la décomposition de l'Autriche-Hongrie et de l'empire turc ; cela au moment où s'installe à Berlin la dictature belliqueuse de Hitler.

L'attentat

Le roi Alexandre 1er arrive à Marseille en paquebot, dans une atmosphère festive. À 16 heures, il est accueilli au pied de la passerelle par le ministre et, sous les caméras d'une nuée de journalistes, ils montent en voiture pour se recueillir devant un monument, goûter à la préfecture et prendre enfin le train vers la capitale, où les attendent le Président du Conseil Gaston Doumergue et le président de la République Albert Lebrun (qui a succédé à Paul Doumer, assassiné deux ans plus tôt).

La voiture officielle s'engage à petite vitesse sur la Canebière, la principale artère de la ville, au milieu d'une foule dense et joyeuse. Elle n'a pas fait 250 mètres qu'un homme bouscule le service d'ordre, à vrai dire très clairsemé, et se jette sur elle en criant : «Vive le roi !».

Prenant tout le monde de court, il tire sur les passagers. Le roi, atteint de plusieurs balles, s'écroule sur le siège. Il blesse également le général George qui était à ses côtés dans la voiture. C'est aussitôt l'affolement général.

L'assassin décharge son arme autour de lui, atteignant plusieurs personnes, avant d'être lui-même touché de plusieurs balles et sabré par un officier à cheval. Les policiers de l'escorte, cédant à la panique, tirent dans tous les sens. Plusieurs personnes sont touchées, dont quatre qui décèderont des suites de leurs blessures.

Le roi agonisant est transporté à toute vitesse à la préfecture où il rend l'âme. Dans le même temps, son hôte Louis Barthou, touché par une balle perdue, vraisemblablement celle d'un policier, et par plusieurs coups de sabre, a pu être conduit par un gendarme vers une voiture de l'escorte et transféré vers l'Hôtel-Dieu. Trop tard. S'étant vidé de son sang, il perd connaissance et meurt avant que les chirurgiens aient pu intervenir.

L'assassin, Petrus Kelemen (aussi nommé Vlado Tchernozemski, 37 ans), s'avère être un terroriste oustachi. Il meurt également dans les minutes qui suivent l'attentat. Le drame s'est déroulé en moins d'une heure, après l'accostage du paquebot quai des Belges.

Publié ou mis à jour le : 2019-10-08 17:07:51

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