Le 28 août 1933, Violette Nozières est arrêtée pour avoir tenté de tuer ses parents. Son père n'a pas survécu au forfait. Ce fait divers passionne la France tant il semble incarner les dérives d'une société trop permissive.
Âgée de 18 ans, Violette Nozières a échoué au premier baccalauréat, abandonné ses études et vit libre comme l'air. Ses parents, au domicile desquels elle vit, ne la pressent pas de question et lui laissent toute liberté.
Elle passe ses journées au Quartier Latin et se prostitue pour subvenir aux besoins de son amant. Pour lui, elle vole une partie de la caisse familiale.
Pour les magistrats comme pour la majorité des Français, c'est ce style de vie dissolu qui explique que, le 21 août, elle ait versé un somnifère à ses parents en le faisant passer pour un remède prescrit par le médecin contre leurs malaises. Puis, elle a ouvert le gaz et quitté l'appartement afin de faire croire à un suicide.
Aux enquêteurs, elle déclare que son père abusait d'elle depuis des années et qu'elle a voulu se venger de lui. Au sujet de sa mère, ses explications sont plus floues : elle dit qu'elle n'a pas voulu la tuer, mais aussi qu'elle lui en voulait pour son refus de voir ce qui se passait, et qu'elle a souhaité lui épargner la honte que susciterait la révélation des agissements de son père.
Sa mère refuse de fait de croire la version de sa fille, qui est condamnée à mort le 13 octobre 1934. Comme alors on n'exécute pas les femmes, sa peine est commuée en emprisonnement à vie, mais elle est réduite pour bonne conduite par le maréchal Pétain.
Violette Nozières est libérée en 1945. Parmi ses défenseurs, convaincus de la réalité de l'inceste, figurent les surréalistes, qui publient une brochure pour la soutenir. Plus nuancé est le film de Claude Chabrol, réalisé en 1978, avec Isabelle Huppert dans le rôle principal : il laisse la question des agissements paternels ouverte.
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