Le 12 juin 1933, la conférence de Londres réunit les représentants de 66 pays avec l'objectif de remettre en marche l'économie mondiale, gravement perturbée depuis le krach du 24 octobre 1929 et la dévaluation de la livre britannique du 21 septembre 1931.
La France, représentés par Georges Bonnet, se fait la championne de la déflation et du retour immédiat à un taux de change fixe fondé sur l'étalon-or (selon ce principe, toutes les monnaies sont échangeables contre une quantité d'or prédéterminée). Ces propositions apparaissent à juste titre irréalistes aux Américains qui ont dévalué leur monnaie quelques mois plus tôt et abandonné l'étalon-or l'année précédente, le 19 avril 1932.
La conférence se clôt le 27 juillet 1933 sur un constat d'échec, suite à un message du président américain Franklin D. Roosevelt, transmis par son Secrétaire d'État Cordell Hull, qui rappelle son opposition à un accord de stabilisation des taux de change.
En attendant, les Français sont toutefois arrivés à rallier à leur projet de « bloc-or » la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Italie, la Suisse, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Rapidement, pour maintenir la compétitivité de leur économie, faute de pouvoir dévaluer la monnaie, ces pays vont devoir dévaluer les salaires, les pensions et les dépenses publiques. Ce sera en France la « déflation Laval » au moment où, de leur côté, les États-Unis et le Royaume-Uni entameront leur redressement.
Inéluctablement, les différents pays vont finir par se battre à coup de dévaluations « compétitives », suivant l'exemple donné par la Grande-Bretagne. La crise mondiale sera relancée cependant que s'effondrera le système monétaire international fondé sur l'étalon-or. Il faudra attendre la conférence de Bretton Woods, en 1944, pour instaurer un nouveau système monétaire international.
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Alexis (30-10-2006 00:55:30)
On parle souvent de krachs boursiers mais il existe aussi d'autres types krach tout aussi dévastateurs: Les krachs immobilier:
Au vu de la hausse mondiale des prix de l'immobilier depuis 1997, je parierais fort sur l'éclatement de la bulle immobilière dans les mois qui viennent (Il semble d'ailleurs qu'il ait déjà commencé aux états-unis)
Guy Fafard (02-10-2006 23:58:57)
L'histoire risque de se répéter avec la trop grande confiance portée sur les bienfaits du dieu électronique, lequel réagit mal aux rayons cosmiques à cause de la miniaturisation des circuits qui deviennent sensibles aux neutrons qui attaquent les microprocesseurs pour une part.
D'autre part les financiers très sérieux qui avaient établis des règles de protection pour qu'aucun krach boursier ne se reproduise en ont eu pour leur rhume en 1987 alors que le Dow Jones a replanté non pas de 25% mais bien de 29.2% cette fois.
Références : Science & Vie no. 1068 Septembre 2006
Roland FERRARI (13-05-2006 22:09:35)
Je ne connaissais pas l'épisode de transformation de la livre en dollars à la faveur d'un taux de change déséquilibré et faute de perspectives d'investissements en GB. Ca donne à réfléchir à la situation qui se présente aujourd'hui. Par contre je me demande pourquoi vous n'évoquez pas le problème du rapatriment brutal des capitaux à court terme prêtés par les américains à l'Allemagne pour payer sa dette de guerre. Est-ce un faux problème?