21 août 1929

Frida et Diego, unis par la « mexicanité »

Le 21 août 1929, Frida Kahlo et Diego Rivera, les deux enfants terribles de la peinture mexicaine, unissent leur destin et donnent une identité artistique au Mexique.

Frida Kahlo et la statuette, photographie de Nickolas Muray, 1939

La Révolution au berceau

1910. C’est la date de naissance que s’était choisi Frida Kahlo. 1910, l’année de la Révolution politique, sociale et culturelle qui marquait le début des Temps modernes au Mexique.

Une grande partie de sa carrière, Frida Kahlo a tenu à revendiquer cette identité : la mexicanidad, si chère à un pays désireux de renouer avec ses racines indigènes, au sortir de la dictature du général Portofirio Diaz, qui régna entre 1876 et 1910. Près de trente-cinq ans d’autoritarisme d’État, au cours desquelles le développement des haciendas avait confisqué la terre aux paysans, et la hausse des prix pénalisé la classe moyenne.

La septième élection que brigue Diaz met le feu aux poudres. Le 20 novembre 1910, « l’apôtre de la révolution », Francisco Ignacio Madero, déclenche une insurrection. Commençait alors dix ans d’une guerre civile qui fait un million de mort.

Grâce à l’appui de Pancho Villa avec ses armées de guerilleros dans le nord et Emiliano Zapata, qui mène un mouvement révolutionnaire paysan dans le sud avec pour devise « La terre et la liberté », Diaz démissionne le 27 mai 1911. Après l’assassinat de Madero par le conservateur Victoriano Huerta en 1913, le renversement de ce dernier par le madériste Venustiano Carranza l’année suivante, c’est finalement Alvaro Obregon qui, ayant assassiné Zapata le 10 avril 1919, met fin à ces dix années de lutte. Il prend la tête de l’État en 1920.

L’une de ses premières mesures est de nommer l’écrivain José Vasconcelos au poste de Ministre de l’Éducation. Dans ce pays en ruine, Vasconcelos entend reconstruire l’identité mexicaine en privilégiant l’alphabétisation, la conscience d’une mémoire, d’une histoire et d’une culture communes.

La révolution a joué un grand rôle dans la réappropriation de l’art comme l’instrument d’une nouvelle identité nationale, au service du peuple, en rejet des influences européennes.

Autrefois caché, méprisé, l’Indien devient figure emblématique. Et tout est à réinventer. Mexico est un carrefour bouillonnant de création, d’inventivité. Les artistes, de retour de l’étranger, commencent à méditer sur leurs origines.

C’est dans ce contexte que les chemins de Frida Kahlo et Diego Rivera se croisent pour ne plus se perdre que dans la symbiose (...).

Publié ou mis à jour le : 2021-06-19 17:41:42
Philippe Lambert (29-04-2021 22:26:29)

Bonjour. Article bien instructif.
Sans entrer dans des détails qui n'ont rien à voir avec l'art, j'essaie de m'y retrouver dans ce Mexique aux multiples rebondissements.
Ma question est la suivante : vous dites que c'est Obregón qui a assassiné Zapata. Il l'a bien combattu mais c'est sous la présidence de Carranza qu'il fut abattu. Il me semble qu'Oberón a fait assassiner Villa.
Ou je me trompe. Qu'en pensez-vous?
Cordialement.
Philippe

Fauchon Jean (15-05-2014 22:38:21)

article passionnant et bien documenté. Un grand regret : pas de photos des protagonistes. Merci.

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