Le 11 février 1929, le Saint-Siège conclut les accords du Latran avec le gouvernement fasciste de Mussolini. Signés dans le palais du Latran, près de la basilique de Saint-Jean-de-Latran, ils consacrent l'existence d'un nouvel État souverain, le plus petit du monde : la Cité du Vatican.
Depuis l'occupation des derniers résidus des États pontificaux par l'armée italienne, en 1870, les papes se considéraient prisonniers dans leurs palais romains. Pie IX avait refusé avec hauteur la loi de « Garanties » proposée le 13 mai 1875 par le roi Victor-Emmanuel III car elle faisait du Saint-Siège une sorte de protectorat.
Le dictateur Mussolini et le pape Pie XI régularisent la situation, avec d'un côté la reconnaissance de tous les droits d'un État souverain à la cité du Vatican (44 hectares, le plus petit État du monde), de l'autre la reconnaissance de Rome comme capitale de l'État italien. Les basiliques romaines telles que Sainte-Marie-Majeure et Saint-Jean-de-Latran bénéficient d'un statut d'extraterritorialité ainsi que quelques autres bâtiments. Rien à voir avec les 18 000 km2 des États pontificaux en 1859 !
À titre de compensation pour ces territoires enlevés au Saint-Siège en 1870, un accord financier est conclu sous la conduite d’un grand banquier, Bernardino Nogara : l'Italie verse une consistante indemnité financière (750 millions de lires) qui va permettre au Vatican de développer un important patrimoine.
Par ailleurs, le catholicisme est déclaré « seule religion de l'État ». L'enseignement religieux est obligatoire, le divorce interdit, les prêtres dispensés du service militaire...
Le traité est signé au nom du pape par son Secrétaire d'État, le cardinal Gasparri. Le gouvernement italien est représenté par Mussolini lui-même, qui recueille à cette occasion un éclatant succès diplomatique. Le traité sera confirmé par le gouvernement républicain qui succèdera au régime mussolinien. Il est toujours en vigueur, à quelques détails près comme l'interdiction du divorce.
Un peu plus tard, le cardinal Gasparri va signer des arrangements avec le Mexique qui lui vaudront sa disgrâce. Et en juillet 1933, son successeur à la Secrétairerie d'État, le cardinal Pacelli (futur Pie XII) concluera un Concordat avec l'Allemagne de Hitler. Cette initiative malvenue aura pour effet d'assommer la résistance des organisations catholiques allemandes à la montée du nazisme.
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