Le 3 septembre 1928, le docteur Alexander Fleming, 47 ans, de retour de vacances, retrouve son laboratoire de Saint-Mary's Hospital, à Londres.
Il constate que les boîtes où il faisait pousser des staphylocoques (bactéries) ont été envahies par des colonies cotonneuses d'un blanc verdâtre. C'est qu'elles ont été contaminées par un champignon microscopique, le penicillium notatum, qu'utilisait son voisin de paillasse.
Avant de les jeter, Fleming y jette un coup d'œil et s'aperçoit qu'autour des colonies de champignons, ses staphylocoques ne se sont pas développés ! Il devine qu'une substance sécrétée par le champignon en est responsable et l'appelle aussitôt « pénicilline ».
Elle ne va d’abord servir qu'à isoler en laboratoire la bactérie B. influenzae, qui seule résiste à son action.
Comme un miracle !
En 1936, à Oxford, le professeur Howard Walter Florey engage un biochimiste allemand de 30 ans qui a fui le nazisme, Ernst Boris Chain. Ce dernier pressent l'intérêt de la pénicilline pour la santé humaine et, en mars 1940, réussit à en produire... 100 milligrammes !
Le 25 mai 1940, Florey injecte une dose mortelle de streptocoques à huit souris. Il en traite deux avec une injection de pénicilline et deux autres avec plusieurs injections répétées de pénicilline. Au bout de dix heures, ces dernières survivent ainsi que l'une de celles qui ont reçu une seule dose.
L’équipe publie ses résultats mais l’information tombe à plat. L'Angleterre est bombardée par l'aviation allemande et le public a d'autres préoccupations que les vertus de la pénicilline !
Le hasard fait bien les choses
Florey s'embarque donc pour les États-Unis et entre en relation avec une entreprise de l'Illinois, spécialisée dans l'épuration des eaux usées par des bactéries spécialisées.
Un jour, une femme apporte au laboratoire de l'usine un melon recouvert d'une moisissure à l'aspect inhabituel.
Les chercheurs identifient la moisissure : elle a nom penicillium chrysogenum. Et ils découvrent qu'elle produit 200 fois plus de pénicilline que la penicillium notatum ! Il devient dès lors possible de produire la pénicilline à l'échelle industrielle. Les laboratoires américains Merck, Pfizer et Squibb se lancent dans l'aventure.
Première d'une nouvelle famille de médicaments qualifiés d'antibiotiques, la pénicilline va sauver de nombreux blessés sur le front. Elle va ouvrir aussi la voie à la guérison de nombreuses maladies comme la tuberculose ou la syphilis.
On estime que les antibiotiques ont permis de prolonger d'une dizaine d'années l'espérance de vie des hommes. Fleming a été anobli et, en 1945, a reçu le prix Nobel de physiologie-médecine avec Chain et Florey.
Vos réactions à cet article
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Voisin (04-09-2018 12:50:18)
Il me semble regrettable que les découvertes antérieures de René Dubos soient passées sous silence.
magali (12-09-2016 15:43:24)
Merci Frédi pour cette information!
Fredi (03-09-2016 23:53:24)
En réalité, c' est Ernest Duchesne, un français (lyonnais) , qui le premier a découvert en 1897 les propriétés de la Pénicilline......... et il publia une thèse sur ce sujet, ou il conclut :... Lire la suite
Pierre Rombourg (11-10-2009 10:17:29)
La pénicilline dont j'ai vu les premières prescriptions en France, immédiatement après la guerre, a été une révolution, en particulier contre la syphilis, qu'elle a pratiquement éradiquée. Pa... Lire la suite