6 décembre 1921

Le traité de Londres crée l'État libre d'Irlande

Après une guerre d'indépendance de deux ans et plusieurs siècles d'oppression, les Irlandais obtiennent leur indépendance le 6 décembre 1921 par le traité de Londres.

Michael James Collins (1890-1922)Celui-ci est signé avec réticence par Arthur Griffith et Michaël Collins, chargés de conduire les négociations au nom du Sinn Fein, le parti indépendantistes.

Après une épuisante guerre civile, un cessez-le-feu est négocié entre le gouvernement britannique et Eamon De Valera, président du Sinn Fein, le mouvement indépendantiste irlandais.  

Alors débutent les pourparler pour un traité de paix. Ceux-ci traînent en longueur.

Excédé, le Premier ministre britannique David Lloyd George enjoint à ses interlocuteurs de signer le projet de traité contre la menace de reprendre les opérations militaires à grande échelle. Collins et Griffith s'inclinent, la mort dans l'âme, sans prendre le temps de consulter le Dail Eireann (le Parlement de Dublin).

Collins, amer et lucide, murmure : « Je signe mon arrêt de mort ». Il sera abattu quelques mois plus tard par un extrémiste du Sinn Fein déçu par le compromis de Londres.

Oppositions sanglantes autour du traité

Le traité prévoit :
• La transformation de l'Irlande du Sud (26 comtés) en un « État libre d'Irlande », virtuellement indépendant avec statut de dominion (comme le Canada ou l'Australie) mais associé à l'Empire britannique,
• Un serment d'allégeance du nouveau gouvernement irlandais à la Couronne, celle-ci étant représentée par un vice-roi au château de Dublin, avec les mêmes prérogatives, essentiellement symboliques, que le gouverneur général du Canada,
• Le Parlement de Belfast, s'il refuse le traité, peut demeurer dans le Royaume-Uni et une commission devra, dans cette hypothèse, revoir la frontière entre les deux parties de l'île.

Eamon de Valera (1882-1975)Pour Londres, il s'agit d'un texte équilibré qui, c'est important, maintient un lien symbolique entre l'Irlande et l'Empire. Il ne faudrait pas qu'une émancipation complète de l'Irlande donne de mauvaises idées aux autres peuples de l'Empire britannique.

Le traité est accueilli avec soulagement par l'opinion britannique et par beaucoup d'Irlandais, las des troubles. Mais il en va autrement dans les rangs du Sinn Fein. Les républicains s'indignent en particulier du serment d'allégeance et du maintien d'un lien, si symbolique soit-il, avec la couronne britannique.

Ils déplorent aussi que soit entérinée la scission entre le Sud et le Nord de l'île. Il est vrai que le nord est majoritairement peuplé de colons écossais de confession presbytérienne qui rejettent absolument la tutelle irlandaise.

Eamon De Valera désavoue les négociateurs et, après des débats acharnés, démissionne le 6 janvier 1922 de la présidence du mouvement. Cette acte de rébellion n'empêche pas le Dail de ratifier le traité dès le lendemain. L'accord est obtenu de justesse avec 64 voix contre 57. Il est donc prévu que l'État libre d'Irlande naîtra le 6 décembre suivant et dès le lendemain, le Parlement de Belfast demandera le maintien de l'Ulster (l'Irlande du Nord) au sein du Royaume-Uni.

La paix ne s'installe pas pour autant. Débute une nouvelle guerre civile, plus atroce que la guerre d'indépendance entre Irlandais et Britanniques. Elle va opposer les dissidents du Sinn Fein à la majorité.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2022-02-01 18:16:03

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