25 décembre 1920

Congrès de Tours et formation du communisme français

Le 25 décembre 1920, les socialistes français se réunissent à Tours pour leur 18e Congrès. Celui-ci s'achève, cinq jours plus tard, sur la division du mouvement.

Tandis qu'une minorité de congressistes reste fidèle à la SFIO (section française de l'Internationale Ouvrière), issue de la IIe Internationale (1889), la majorité fait allégeance au pouvoir bolchévique installé à Moscou et fonde un nouveau mouvement, la section française de l'Internationale Communiste (SFIC), ancêtre du Parti communiste français.

Deux internationales face à face

En dépit d'un afflux d'adhésions depuis la fin de la Grande Guerre (1914-1918), la SFIO éprouve de la difficulté à faire passer des réformes sociales. Aussi les militants se montrent-ils à Tours sensibles à la propagande bolchévique de Moscou.

Dans un texte du 26 juillet 1920, Lénine impose 21 conditions préalables à l'adhésion des socialistes français à la nouvelle Internationale communiste (Komintern), parmi lesquelles un alignement inconditionnel sur la politique décidée à Moscou et la « rupture avec la tradition réformiste ».

Le débat public commence le jour de Noël avec une intervention de Ludovic-Oscar Frossard en faveur de l'adhésion. Deux jours plus tard, dans une ambiance survoltée, Léon Blum dénonce avec lucidité l'illusion d'une révolution violente dans le contexte français et le caractère totalitaire de l'Internationale communiste. Et de conclure avec émotion : « Pendant que vous irez courir l'aventure, il faut que quelqu'un reste garder la vieille maison ».

Finalement, 2/3 des congressistes votent le ralliement et fondent la section française de l'Internationale Communiste (SFIC), affiliée à la IIIe Internationale. Ludovic Frossard devient le premier secrétaire général du nouveau parti (il finira comme ministre de Pétain dans le gouvernement de Vichy). Le quotidien de Jean Jaurès, L'Humanité, devient l'organe officiel du nouveau parti.

Du côté syndical, la CGT opère quant à elle sa scission l'année suivante mais seule une minorité de militants rejoint le camp communiste, fondant la CGTU (CGT Unitaire). Les autres syndicalistes demeurent fidèles à l'esprit de la Charte d'Amiens (1906), qui leur enjoint de demeurer hors de toute affiliation politique.

Les réfractaires de la SFIO, soit 1/3 des militants (30 000) mais aussi la majorité des élus, placent à leur tête Léon Blum. Celui-ci prendra sa revanche en 1936 en dirigeant le premier gouvernement de Front populaire, avec la participation de la SFIC, entre temps rebaptisée Parti communiste puis, en 1943, après la dissolution de la IIIe Internationale, PCF (Parti communiste français).

Publié ou mis à jour le : 2021-01-12 15:02:09

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net