2 mars 1919

Lénine fonde l'Internationale Communiste (Komintern)

Le 2 mars 1919, alors que la guerre civile sévit encore en Russie, Lénine tente de placer sous son égide tous les partis marxistes de la planète.

Il fonde à Moscou la IIIe Internationale communiste (IC), plus communément appelée Komintern, lors d’un congrès réunissant 54 participants de 21 pays. Elle est supposée prendre le relais deux premières Internationales socialistes, celles de 1864 et de 1889… Mais elle n'a d'international que le nom car seuls les délégués des partis communistes de Russie (bolcheviks) et d’Allemagne représentent alors une force réelle dans leur pays.

Une nébuleuse sous le sceau du secret

Pilotée depuis Moscou, l’IC prétend unir les partis communistes en « un parti mondial », avec pour objectif de fonder une « Union mondiale des républiques socialistes des soviets ». Les partis adhérents sont autant de « sections » de l'Internationale dont la direction fonctionne comme « l'état-major de la révolution mondiale ». Ainsi vont se former plusieurs dizaines de partis communistes. En 1928, on en dénombrera 65 convoqués au VIe Congrès de l'IC, et 76 au VIIe Congrès de 1935. 

Comment fonctionne le Komintern ? L'« organe suprême » est le congrès mondial, qui doit se réunir tous les deux ans (en réalité, il se réunira sept fois en 24 ans). Dans l'intervalle, un Comité exécutif dirige l'organisation. Il élit lui-même un présidium, un bureau d'organisation et un secrétariat qui se compose d'un nombre de dirigeants toujours inférieur à dix et qui travaille comme un organisme permanent.

Ses réunions se multiplient au fur et à mesure que le centre renforce son autorité sur les sections étrangères : de 1922 à 1924, il s’est réuni cent quarante-deux fois ! Sans jamais rendre public le moindre communiqué sur ses travaux.

Enfin, entre les congrès se réunissent le plénum élargi du Comité exécutif et les représentants des sections nationales. Ces organismes siègent à Moscou.   En retour, l'Internationale envoie auprès de ses sections nationales des délégués aux pouvoirs étendus dont les activités sont tenues secrètes auprès des militants.

Par l’enchevêtrement de ces liens, le Kremlin était informé de tout ce qui se passait à la tête des « partis frères », n'hésitant pas à jouer des dirigeants les uns contre les autres, afin de mieux contrôler le parti et de l’assujettir à sa politique définie en fonction des intérêts de l’URSS et de ses revirements stratégiques.

Mais après l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht en juin 1941, le Komintern, au prix d’un nouveau changement de cap, appela à la résistance aux nazis et à la constitution de fronts nationaux. Afin de faciliter cette stratégie, il fut dissout le 15 mai 1943. Mais les liens entre les communistes soviétiques et les partis assujettis ne furent pas pour autant coupés...

Publié ou mis à jour le : 2024-03-06 09:34:32

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