Le 6 avril 1917, le président Woodrow Wilson déclare la guerre à l'Allemagne. Avec l'entrée des États-Unis dans la Grande Guerre, celle-ci prend un caractère non plus européen mais mondial.
Guerre sous-marine à rebondissement
Pendant trente mois, les combats opposant Allemands et Austro-Hongrois à la Triple-Entente (Français, Anglais, Russes et autres alliés) se sont enlisés dans les tranchées.
La lassitude commence à se faire sentir dans les deux camps et principalement chez les Puissances centrales, l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, très affectées par le blocus de leurs côtes par la marine anglaise. Empêchés de s'approvisionner correctement depuis avril 1915, soit deux ans déjà, les citadins allemands souffrent de la disette...
En désespoir de cause, l'état-major allemand joue son va-tout. Au risque de heurter les États-Unis, encore neutres, il proclame le 31 janvier 1917 la reprise de la guerre sous-marine à outrance et déclare les eaux territoriales britanniques zone de guerre.
Les Allemands avaient suspendu la guerre sous-marine dix-huit mois plus tôt, après le torpillage du Lusitania et la menace par Washington d'entrer en guerre contre l'Allemagne. Il est vrai qu'ils ne disposaient alors que de 25 sous-marins...
Ils en ont désormais 150 et espèrent, en coulant l'équivalent de 600 000 tonnes par mois, desserrer le blocus, entraver l'approvisionnement des Alliés et obliger ceux-ci à la capitulation en six mois, avant que les États-Unis n'aient le temps d'entrer dans la guerre.
Un télégramme très opportun
Dès le 16 janvier 1917, Arthur Zimmermann, Secrétaire d'État allemand aux Affaires étrangères, adresse un télégramme secret à son homologue mexicain. Il lui fait part de l'intention de son pays de reprendre la guerre sous-marine à outrance (la guerre sous-marine reprend en effet dès le 1er février 1917).
Zimmerman propose aussi une alliance au Mexique, avec à la clé, en cas de victoire, l'annexion du Sud des États-Unis.
Le télégramme est intercepté par la Marine britannique et transmis au président américain. Celui-ci le fait opportunément publier dans la presse le 1er mars. Le scandale fait basculer l'opinion américaine, jusque-là neutraliste.
Les États-Unis entrent donc dans la guerre aux côtés des Alliés le 6 avril 1917.
Français et Britanniques, au bord de l'effondrement, accueillent la nouvelle avec un soulagement d'autant plus grand qu'ils ne peuvent plus guère compter sur leur allié russe, affaibli par les mouvements révolutionnaires.
La guerre américaine
Les premiers soldats américains débarquent à l'été 1917 mais ce n'est qu'un an plus tard qu'ils seront engagés dans les combats...
À l'été 1918, sur les 211 divisions dont dispose le généralissime Foch, une douzaine seulement sont américaines et leur équipement, notons-le, est fourni par la France, celle-ci disposant des usines d'armement (chars, avion, canons) qui font encore défaut outre-Atlantique ! Mais la 1ère armée américaine du général John Pershing lance sa première offensive à Saint-Mihiel, près de Verdun, le 12 septembre 1918 et ce tardif engagement suffit à convaincre les Allemands de leur infériorité et de l'inéluctabilité de leur défaite.
Il faut dire que deux millions de Sammies sont à ce moment-là présents sur le sol français et deux millions s'apprêtent à les rejoindre. Ils n'auront pas le temps de beaucoup combattre. Les États-Unis perdront au total 116 000 hommes dans le conflit, ce qui est peu en regard de leur population (95 millions d'habitants).
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dama2i (02-04-2017 21:32:22)
Habitant la région de Boulogne-sur-mer, j'aurais aimé lire dans cet article que le général Pershing a d'abord débarqué à Boulogne le 13 juin 1917... http://www.franceusa.org/themes/histoire/la... Lire la suite