21 février 1916

L'enfer de Verdun

La bataille de VerdunAucune bataille n'a autant marqué la mémoire des Français que celle de Verdun. Tout d'un coup, un déluge de feu...

Tout commence le 21 février 1916, à 7h30, avec un déluge de feu sur les forts de Verdun et sur les tranchées où sont tapies trois divisions françaises.

Puis, l'infanterie allemande monte à l'assaut. Certains soldats sont équipés d'un lance-flammes. C'est la première fois qu'est employée cette arme terrible.

Le chef d'état-major allemand Erich von Falkenhayn veut de cette façon en finir avec une guerre de positions qui dure depuis la bataille de la Marne, dix-huit mois plus tôt. Il projette de « saigner l'armée française » par des bombardements intensifs.

Tenir !

Verdun à la veille de la bataille (carte : Alain Houot, pour Herodote.net, 2016)Les poilus résistent héroïquement au premier choc, en dépit de la perte du fort de Douaumont. Très vite, le commandant de la IIe Armée, Philippe Pétain, organise la riposte. Il met en place une liaison avec Bar-le-Duc, à l'arrière. En 24 heures, 6.000 camions montent vers le front en empruntant cette «Voie sacrée». L'assaut allemand est repoussé et la brèche colmatée.

Les attaques vont se renouveler pendant plusieurs mois, sans cesse contenues.

« On les aura ! » écrit Pétain le 10 avril... Le général obtient, à défaut de renforts, que ses troupes soient régulièrement renouvelées. C'est ainsi que, par rotations successives (la « noria »), toute l'armée française va connaître l'enfer de Verdun !

La contre-offensive

Le 22 juin apparaissent les terrifiantes bombes au phosgène, un gaz mortel en quelques secondes. Le 1er juillet survient enfin l'offensive de la Somme. Destinée à soulager le front de Verdun, elle va se solder par un échec sanglant.

Près de Douaumont (décembre 1916)

La bataille de Verdun prend fin le 15 décembre 1916. Elle aura duré dix mois. L'avantage reste aux Français mais c'est au prix d'une terrible hécatombe. Verdun est le tournant de la Grande Guerre et pour les poilus, le symbole de toutes ses horreurs.

Du côté français, le total des pertes (morts, blessés et disparus) est évalué à 379 000 et du côté allemand, à 335 000. Cela fait de la bataille de Verdun la plus meurtrière des batailles de la Grande Guerre de 1914-1918 après l'offensive de la Somme.

Verdun, quarante ans après (doc : INA)

À l'occasion du 40e anniversaire de la bataille de Verdun, rétrospective en images des assauts militaires à Verdun et à Douaumont. Commentaires sur des images d'illustration des différents sites, de la visite des lieux par les survivants du conflit et des cimetières de soldats. Extrait du discours du président René Coty, lors de la cérémonie commémorative du 28 juin 1956... Ce que fut, il y a 40 ans, la bataille de Verdun, doc INA)).

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14
Margane (17-04-2016 21:55:05)

Les grands chefs sont toujours hors de cause tout en jouant à ces jeux dangereux dont le commun des mortel fait les frais , c'est le moins qu'on puisse dire de ces époques terrifiantes.
Au sujet de Pétain je ne comprends pas qu'avec de telles épreuves, son pacifisme l'ait amené en 1940 à une collaboration réelle au final, alors qu'il eut du rejoindre Alger des la rupture de la ligne de démarcation par Hitler. GM

Jacques Callot (11-04-2016 12:45:10)

"Quelle connerie la guerre" disait Jacques Prévert.
Une telle boucherie pour un petit archiduc assassiné à Sarajevo !
Comme beaucoup j'ai eu deux grand-pères qui ont subi ça et qui heureusement en sont rescapés.
Je suis allé à Verdun pour voir les vestiges de cet enfer, cela m'a laissé un profond sentiment indélébile de tristesse tout comme quand je suis allé visiter Auschwitz.

Merci André pour ce magnifique document.

Nicolas Thubert (21-02-2016 21:43:29)

Mon grand Père paternel s'est engagé en février 1916à 18 ans dans l'Artillerie. Très vite après ses classes il est envoyé à Verdun où, caporal chef, il guidait un convoi de ravitaillement de pièces de 75. Il a gardé le souvenir des longues journées et nuit à cheval pour acheminer les munitions. De Pétain il se souvenait du Général qui avait le souci d'épargner le plus possible la vie de ses hommes. Il reviendra de sa guerre, en 1920 avec la tuberculose après avoir été gazé et blessé à deux reprises. Le restant de sa vie (il est mort en avril 1978) il va avoir une santé minée par les séquelles des gaz et de la tuberculose. En espérant que votre article permette d'autres témoignages sur la réalité des combats de la première guerre mondiale et de l'horreur qu'elle a été, comme toute guerre.

BEAUCLAIR (21-02-2016 20:28:17)

Merci pour cet article.

Le commandant de la région avant le début de la bataille était le Gal Langle de Cary, Gal Herr pour la région fortifié de Verdun.

cordialement

Sgrrrrrrr (21-02-2016 12:39:49)

Je note les qualificatifs empruntés par les lecteurs pour décrire la bataille de Verdun. Ils sont copiés sur ceux lus dans les journaux, qui relèvent de journalistes n'ayant commandé que des limonades aux bars et entendu siffler que des balles de golf. Le vrai, le bon vocabulaire est celui des participants: héroïsme, courage, patriotisme, determination... et d'autres.
Ce sont des soldats qui se sont battus contre d'autres soldats, et la guerre est faite de ces actes nécessaires pour la gagner.
S'il fallait parler d'horreur, voyez ce que l'Etat Islamique fait aux prisonniers: égorgés, balle dans la tête, brulés vifs. Ça c'est l'horreur.

Jeanine (21-02-2012 17:46:47)

Mon Grand Père était à Verdun. Et pour lui ce seul mot de Verdun évoquait une immense boucherie.

René(21-02-12 (21-02-2012 14:39:36)

je suis né français d'un père d'origine espagnole et d'une mère italienne. En 1940,j'avais 8 ans,et mon père était prisonnier de guerre; je me souviens avoir dévoré les journaux "Illustration" édités pendant la grande guerre,et que me prêtait la dame chez qui nous résidions. Les articles et surtout les images montrant les horreurs de cette boucherie,avec en point d'orgue Verdun m'ont valu de longues heures de lecture. Elles ont forgé mon patriotisme.

jean pierre montier (21-02-2012 07:38:29)

merci pour cet article,quelle horreur cette guerre(comme toutes les autres en fait) des armes terrifiantes(bombes au phosgène,)

Philippe Grimaud (25-01-2011 15:51:59)

Faire ressortir ce qu'a été la bataille de Verdun : une guerre dans la guerre, la première bataille d'extermination de l'Histoire, c'est à dire où c'est moins la victoire qui est recherchée que le saignage à blanc de l'adversaire, l'argument se retournant avec l'évolution de la bataille. Et puis, aussi, faire ressortir ce qu'a représnté Verdun pour des générations de Français : une hostie patriotique.

Hélène (11-08-2010 18:41:53)

L'archive vidéo de L'INA traite des assauts militaires à Verdun et Douaumont, dans un langage glorieux et presque frivole. Il faut absolument montrer les images du Cinéma des Armées. Verdun, ce sont des milliers de morts de toutes nationalités, enterrés à Douaumont sans distinction de religions, et qui ont vécu le même enfer de boue, de gaz, de feu. Pourquoi passer de Verdun à l'Algérie, alors qu'une génération après Verdun, les enfants des Poilus étaient voués au même destin que leurs Pères ? L'histoire semble ne rien enseigner immédiatement. Espérons qu'elle soit plus efficace a posteriori.

COATANROCH Gwion (11-11-2006 22:53:34)

Mon Père voulait retourner à Verdun. Il désirait aussi aller dans la Somme et sur le Chemin des Dames au Fort de la Malmaison, zones où il avait combattu. J'ai su plus tard pourquoi mais il était trop tard pour que je puisse lui faire plaisir car il est décédé peu après mon retour du service militaire en Algérie. Pendant 31 mois, il a eu peur pour moi et pour cause ! Lorsque je me suis intéressé à son passé, j'ai appris qu'il était parti à la guerre à l'âge de 18 ans au 1er Régiment d'Infanterie Coloniale de Cherbourg. Et puis qu'il avait participé à toutes les campagnes du Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc au 4è bataillon du Cdt Modat. Blessé devant le Fort de Vaux lors de la tentative de dégagement du Fort le 8/6/1916, il participe à la reprise du Fort de Douaumont le 24/10/1916, Louvemont le 15/12/1916, le saillant d'Hurtebise sur le Chemin des Dames en avril 1917, le Fort de la Malmaison le 24/10/1917. Le RICM de la 38è DI était le fer de lance de la Division Mangin. Survivant de sa compagnie, il est nommé sous-officier sur le front ; possesseur de médailles militaires françaises et anglaises... il ne m'en avait jamais parlé sauf de son action dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale. C'est quand il est mort que j'ai suivi sa piste, j'ai trouvé tous ses souvenirs dans une valise. Par la suite, j'ai reconstitué son parcours sur les champs de bataille et j'ai rédigé un récit pour ma famille. Trop jeune à son décès pour l'avoir mieux connu, je regrette aujourd'hui de n'avoir pa su percer son secret et l'aider à faire le pélerinage qu'il désirait faire à Verdun.

christian (05-11-2006 21:13:26)

Je me suis rendu 2 fois à Verdun, à chaque fois l'émotion m'a gagnée devant les traces encore bien visibles de cet apocalypse. Imaginez, partout ou vous foulez le sol de ce champ de bataille, vous marchez à coup sur sur des morts allemands ou français! Je pense que j'y retournerai avec mes enfants afin de leur montrer le bien fondé de l'europe.

BarnabY (04-10-2006 11:30:24)

He bien quel article très bien rédigé. Il est vrai que la visite de Verdun est à faire un jour dans sa vie...C'est très marquant

Jérôme (10-09-2006 17:30:13)

Respect. Silence devant cette jeunesse sacrifiée des deux côtés. Pourquoi ce suicide européen?

Christophe (05-09-2006 18:40:26)

Honneur aux 36 bataillons français qui au soir du 21 février, se sont fait hacher, sans soutien d'artillerie, pour résister à un feu colossal que nul homme n'avait vécue jusque là et à l'assaut de 73 bataillons allemands.
Aux prix de sacrifices qu'aucun officier sur place n'était en mesures d'exiger, les allemands, par miracle, ne sont pas passés!
Souvenons nous de ceux qui ont donné leur vie pour la FRANCE !!!!!!

Didier (16-08-2006 22:04:33)

Je resterai toujours admiratif devant le courage des poilus morts en grand nombre et qui ont vécu une véritable horreur, la même au demeurant que le soldat de base allemand. Véritablement, en ayant lu des récits détaillés, j'aurais fait dans ma culotte... Comment ont-ils fait pour supporter tout cela pendant si longtemps? Chapeau bas...

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