14-24 août 1914

La bataille des frontières

L'empereur Guillaume II ayant déclaré la guerre à la France le 3 août 1914, les Français imaginent comme les Allemands une guerre fulgurante et croient encore aux vertus de la cavalerie et des charges d'infanterie.

Joseph Joffre, commandant en chef des armées du nord et de l'est en 1911, applique sans barguigner le plan XVII, concocté en 1913, qui prévoit une offensive dans les Ardennes et en Lorraine.

Mais il est pris de court par l'offensive allemande en Belgique. Sans perdre de temps, l'armée de paix du général von Emmich, à pied d'oeuvre à la frontière, se lance à l'assaut des douze forts qui entourent Liège, sur les bords de la Meuse. Pendant ce temps s'achève la mobilisation des conscrits dans toute l'Allemagne avec la concentration et le regroupement des cinq armées requises par le plan Schlieffen pour l'invasion de la Belgique.

La surprise vient des Belges, qui résistent de façon inattendue à cette soudaine attaque allemande. Les Allemands finissent néanmoins par s'emparer de Liège le 16 août. Le lendemain, les armées de von Moltke peuvent comme prévu s'avancer en Belgique.

À Dinant et à Charleroi, deux armées allemandes en route pour Namur se heurtent à la 5e armée française du général Charles Lanrezac. Cet officier de talent a peu de goût pour l'offensive à outrance prônée par le général Joffre. Plutôt que de s'obstiner à défendre la ligne Charleroi-Namur et de prendre le risque d'être débordé sur ses flancs gauche et droit, il choisit de décrocher sans en référer à son supérieur. Cela lui vaudra d'être « limogé » quelques semaines plus tard.

De fait, à cause de lui et malgré l'arrivée des Anglais, à pied d'oeuvre dès le 21 août, les armées françaises doivent se résigner à reculer vers l'ouest mais ce faisant, elles échappent à un encerclement qui leur eut été fatal. Lanrezac a évité le pire pour son camp.

En Belgique comme en Lorraine, la « bataille des frontières » débouche sur une sévère défaite des Français et de leurs alliés. Les combats, à l'ancienne, avec charges à la baïonnette, en uniformes de couleur, képis et pantalons garance (rouge), se soldent par des pertes très importantes face à un ennemi qui, déjà, utilise massivement les mitrailleuses (200 000 hommes tués, blessés ou capturés en trois semaines).

Avec au moins 25 000 morts du côté français, le 22 août 1914 est la journée la plus meurtrière de toute l'Histoire militaire de la France !

Joffre organise toutefois une retraite générale en bon ordre qui laisse très peu de prisonniers aux Allemands. Le spectre d'une défaite totale, comme en 1870, se profile mais les troupes vont montrer qu'elles ont du ressort.

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14
Paul (27-08-2018 09:33:48)

Je porte en cette année du centenaire un intérêt tout particulier au 1° conflit mondial et plus précisément au retour de l'Alsace Moselle à la France. Je m'étonne que dans la bataille des fron... Lire la suite

Jacques (25-08-2014 11:31:23)

le viol de la neutralité de la Belgique, garantie par les traités de 1830, signés par la Prusse, évènement central de toute cette période, plus qu'un crime, une faute.

René Cocuau (24-08-2014 12:48:40)

Mon grand-oncle Henri Moisy, de Bourgueil, part à pied avec le 331ème RI de SAMPIGNY le 10 août. Après de multiples marches et contremarches (30 km le 14 - 45 km le 21 -30 km le 23 - 45 km le 26 -... Lire la suite

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