28 juillet 1914

Le 28 juillet 1914, suite au rejet de son ultimatum par le gouvernement serbe de Nikola Pašić, le gouvernement austro-hongrois déclare la guerre à la Serbie. Ses troupes franchissent immédiatement la frontière.

Un mois tout juste après l'attentat de Sarajevo, c'est l'aboutissement d'un fatal enchaînement de décisions aveugles. Il va en résulter la Grande Guerre ou première guerre mondiale, huit millions de morts et un abaissement brutal de l'Europe.

L'état-major austro-hongrois s'attendait à une promenade de santé en Serbie, pays rural, pauvre et arriéré peuplé de seulement cinq millions d'habitants, soit dix fois moins que l'Autriche-Hongrie. Il va très vite déchanter face à la résistance opiniâtre des paysans-soldats serbes.

Quand tombe la déclaration de guerre, les Serbes en sont à leur troisième mobilisation en trois ans, après les deux premières guerres balkaniques. Dans les semaines qui suivent sont mobilisés environ quatre cent mille hommes. Ils disposent d'un armement fourni par la France, leur alliée depuis une dizaine d'années. Mais beaucoup de soldats manquent de fusils et doivent se contenter d'armes improvisées.

Le premier affrontement survient sur le mont Cer, près du village de Tekeris, non loin de Belgrade, entre le 16 et le 20 août 1914. Les Serbes se battent avec furie au point de repousser l'assaillant jusqu'à la frontière. À l'issue de la bataille, les Serbes comptent 2.100 tués et 16.000 blessés et les Austro-Hongrois pas moins de 25.000 soldats hors de combat dont 4.500 prisonniers.

Humiliée, l'Autriche-Hongrie relance l'offensive en septembre sur la rivière Drina. Faute d'obtenir une rupture décisive, les deux armées doivent s'enterrer dans des tranchées. En novembre, l'armée serbe marque une pause pour reprendre des forces et, le 3 décembre 1914, elle lance une contre-offensive décisive. En quinze jours, les Austro-Hongrois sont chassés du pays au prix de 30.000 tués, contre 20.000 pour la Serbie.