5 octobre 1908

Annexion de la Bosnie-Herzégovine

Le 5 octobre 1908, l'empire austro-hongrois annexe formellement la Bosnie-Herzégovine, une province ottomane qu'il occupait légalement depuis trente ans. C'est le début d'une succession de troubles qui vont agiter les Balkans et finalement mettre le feu à l'Europe entière.

Revendications antagonistes

Peuplée de paysans slaves catholiques, orthodoxes ou musulmans, la Bosnie-Herzégovine s'était soulevée contre Constantinople en 1876. Mais la répression par de redoutables mercenaires albanais, les bachi-bouzouks, avait entraîné l'intervention des jeunes États slaves limitrophes.

La Serbie et le Monténégro avaient déclaré la guerre à la Turquie ottomane avec l'intention de se partager la province rebelle en cas de victoire. La Russie était entrée à son tour en guerre contre l'empire ottoman, officiellement pour soutenir ses « frères slaves », plus sûrement pour s'emparer de Constantinople et des Détroits.

Défait, le sultan en avait appelé à l'arbitrage des grandes puissances et le congrès de Berlin de 1878 avait confié la Bosnie-Herzégovine à Vienne pour une durée de trente ans. La province connaît alors une longue période d'expansion économique, comme le reste de l'empire austro-hongrois.

Alois Lexa von Ährenthal (Gross-Skal, 27 septembre 1854 - Vienne, 17 février 1912)À l'approche de l'échéance, en 1908, voilà que le sultan doit faire allégeance à un groupe d'officiers nationalistes, les « Jeunes-Turcs »

Les Autrichiens craignent que le nouveau pouvoir ne remette en cause le statut de la Bosnie-Herzégovine. Ils s'inquiètent tout autant des visées du gouvernement serbe nationaliste issu du coup d'État de 1903.

Alois von Aerenthal, le nouveau ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, envisage alors une annexion formelle de la province. Sans perdre de temps, il verse une indemnité substantielle au gouvernement ottoman en échange de sa souveraineté sur la Bosnie-Herzégovine. 

Puis il négocie un accord secret avec son homologue Alexandre Izvolski, ministre des Affaires étrangères de la Russie.

Quand le gouvernement de Vienne proclame officiellement l'annexion de la Bosnie-Herzégovine, c'est aussitôt une levée de boucliers à Belgrade mais aussi chez les dirigeants russes.

Izvolski nie tout accord avec Aerenthal et exige une conférence internationale, ce qui ne fait qu'aggraver la crise et le ressentiment de ses concitoyens. C'en est fini des tentatives de rapprochement entre les diplomaties russe et autrichienne.

Pour ne rien arranger, les Bulgares, dont le pays avait été constitué en principauté autonome au congrès de Berlin, profitent de l'émoi pour proclamer leur complète indépendance.

En mars 1909, les Allemands calment enfin le jeu en faisant comprendre au gouvernement russe que les Autrichiens pourraient déclarer la guerre à la Serbie.

Publié ou mis à jour le : 2019-10-03 12:43:25

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