Du 1er au 19 juillet 1903, le premier Tour de France cycliste consacre le succès d'une invention vieille d'à peine deux décennies, la bicyclette. Plus de cent ans, cette compétition demeure la plus populaire de France et l'une des plus enviées dans le monde...
Soixante concurrents pour la gloire
Au tournant du XXe siècle, la bicyclette jouit d'un grand prestige et plusieurs courses sur piste (Les Six jours de la piste) ou sur route (Bordeaux-Paris, Paris-Roubaix, Paris-Brest-Paris...) attirent un nombreux public.
Un jeune rédacteur du journal L'Auto, Géo Lefèvre, suggère de lancer non plus une simple course sur route mais une course à étapes : le Tour de France. Le directeur du journal sportif, Henri Desgrange, ex-clerc de notaire reconverti dans le sport, saisit immédiatement la portée de l'idée. Il en fait l'annonce officielle dans son journal le 19 janvier 1903. Et c'est ainsi que débute le premier Tour de France.
Les 60 concurrents officiels partent le 1er juillet suivant de Montgeron, en région parisienne, après avoir payé un droit d'inscription de 10 francs (initialement fixé à 20 francs, ce droit avait fait reculer beaucoup de candidats et obligé les organisateurs à reporter le départ de deux mois) ! Malgré cela, beaucoup d'amateurs s'associent à la course sans prendre la peine de s'inscrire.
Tous les coureurs inscrits se voient promettre une prime de cinq francs par jour et le vainqueur de l'épreuve est assuré d'une récompense de trois mille francs.
Vingt coureurs arrivent au terme de l'épreuve, à Paris, le 19 juillet suivant, après avoir parcouru un total de 2428 kilomètres en six étapes, via Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes (soit plus de 400 kilomètres en moyenne par étape !).
Le vainqueur est Maurice Garin (32 ans), un ramoneur originaire du Val d'Aoste. Il a pédalé un total de 94 heures 33 minutes à la vitesse moyenne de 26 km/h. Faut-il le préciser ? Il n'a utilisé de l'avis des spécialistes ni EPO ni aucun autre produit dopant (à l'exception du vin...).
D'une année sur l'autre, le Tour va gagner en popularité jusqu'à devenir une institution nationale et même planétaire, l'une des épreuves sportives les plus prisées du monde avec les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de football...
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Romain (07-07-2019 17:25:12)
Notre blague nationale en 70 disait que le "maillot jaune" était pour le cocu car quand il partait loin et en flèche sa femme était un peu triste!!
Désolé j'avais 18 ans en ce temps-là et nos questions aux dames étaient : "ton mari fait le tour de France????"
rotou22 (07-07-2019 11:58:11)
Eugène Christophe, s'il est le premier à porter le maillot jaune, n'a jamais gagné le tour de France et n'est donc pas "le vainqueur au classement général".
Mais c'est vrai, il aurait mérité de le remporter !
Erik (21-07-2017 10:26:00)
Je me demandais d'où venaient la couleur du maillot jaune. Maintenant je sais : c'est à cause de Dreyfus :-D
Opatom (11-07-2014 22:50:55)
"Une première depuis Guillaume le Conquérant" dis-tu mon cher Hérodote. Je crois que c'est inexact. Le tour de France est déjà parti de Londres.
Mais ce qu'on oublie trop souvent c'est qu'un prince français, certes aidé de quelques barons anglais, a bel et bien pris pied en Angleterre avec son armée ; c'est le fils de Philippe-Auguste, le futur Louis VIII le Lion, époux de Blanche de Castille et père de Saint-Louis. C'était en 1216.
greg cook (13-07-2013 18:33:36)
André--
Un tour d'Alaska serait très chouette, surtout si l'on commençait au sud de notre archipel Alexandre, à Ketchikan; il faudrait pédaler les petits tronçons de pave qui existent sur nos îles isolées, reliées par ferryboat, avant d'arriver à Skagway (voir jack London) pour passer la chaine cotière, traverser le Yukon, repasser la frontier d'Alaska à Tok, et finalement faire le grand looping de notre petit réseau routier qui contourne le Denali. Mais je rêve...
Merci et felicitations.
--g. cook
Anonyme (30-06-2013 10:58:35)
Pour le centenaire du "Tour de France" il ne faut pas oublier Georges Briquet le grand journaliste sportif qui nous a fait vivre pendant tant d'années, cette grande compétition sportive.
Wikipédia Biographie
Georges Briquet, surnommé Papy, né le 5 février 1898 à Limoges et mort le 8 février 1968, est un journaliste sportif français. Surnommé le « roi des radio-reporters », il est l'une des grandes voix de la radio française des années 1930 aux années 1950. Il forma notamment Roger Couderc, Robert Chapatte et Thierry Roland.
Après une jeunesse sportive (cyclisme, escrime et aviron, notamment), il entre dans la vie active en exerçant les métiers les plus divers à Limoges puis à Paris1. Il entre comme coursier dans une agence de publicité et fréquente alors les studios de Radio Paris en 1929 où il livre des textes publicitaires et sportifs. Pratiquant de longue date l'écriture de reportage sportif (son premier article est publié par un journal local alors qu'il n'a que 13 ans), il devient pigiste pour le Miroir des Sports.
En 1931 il effectue sa première intervention à la radio à l'occasion de la course cycliste Paris-Limoges, sans suite. Il entre au Poste Parisien l'année suivante dans le cadre d'une collaboration entre les rédactions de la station et du Miroir des sports. Il débute sur Le Poste en commettant les six jours de Paris 1932 puis couvre le Tour de France. Il couvre d'autres sports comme le football et le tennis laissant le rugby à Marcel de Laborderie.
Outre ses reportages sportifs, Briquet assure également le commentaire d'autres types de programme comme le tirage de la loterie nationale, qui fait beaucoup pour sa notoriété, ou des programmes de variétés comme le radio crochet du Poste Parisien L'heure des amateurs qui révéla notamment Bourvil.
La grande différence entre le style de Briquet et des autres commentateurs officiant alors était son débit. Briquet parle vite, donnant du rythme à ses interventions tandis que les autres commentateurs parlent lentement en articulant bien afin de se faire bien comprendre par tous. Briquet était également le roi de l'improvisation, et ne limitait pas ses commentaires aux seuls faits sportifs. Il adorait s'attarder sur la description d'un paysage ou des à-côtés de l'évènement.
La Seconde Guerre mondiale met un terme à ses activités car il refuse de travailler pour Radio Paris contrôlée par les Allemands. Il entre alors à la radiodiffusion nationale d'abord basée en zone libre puis à Paris. Il est chef du service des sports et reprend ses reportages sportifs, ses émissions de variétés et le tirage de la loterie nationale.
Soupçonné d'activités suspectes depuis 1943 par la police allemande, il est déporté à Dachau au Block 13 le 10 juin 1944. Glacé par l'horreur, il perd pied et sombre dans la mélancolie. Ces camarades de captivité voyant Briquet décliner, lui font un cadeau pour lui remonter le moral : ils ont bricolé avec des bouts de câbles et de métaux glanés ici ou là une reproduction d'un micro très approximatif. Ils lui demandent alors de leur faire le commentaire d'une arrivée d'étape du Tour de France. Briquet s'exécuta avec entrain, et après cette date, il retrouve un bon moral, condition essentielle pour survivre en milieu concentrationnaire2. Il publiera un ouvrage de témoignage : Rescapé de l'enfer nazi.
Survivant à l'horreur de la déportation, il devient en 1945 chef du service des sports de la radio nationale (RDF puis RTF à partir de 1949). Il anime l'émission Sport et musique du dimanche après-midi, qui, sur quatre heures, suit les grands rendez-vous du sport dominical. Il est sollicité en 1960 pour servir de médiateur dans un conflit opposant la Fédération française de football et la télévision française à propos de la diffusion des matches. Parmi les nombreux journalistes ayant débuté leur carrière aux côtés de Georges Briquet, citons Roger Couderc, Robert Chapatte et Thierry Roland. Briquet reste à la direction des sports jusqu'à sa retraite en 1964.
Anonyme (29-06-2013 10:55:07)
En paraphrasant G. Pérec:
Je me souviens du temps où la télé n'existait pas encore. Pendant 3 semaines en juillet, dans un silence religieux, on écoutaient la retransmission en direct de l'arrivée de l'étape. En ce temps-là, la compétition se faisait avec des équipes nationales et on vibrait toujours lorsque c'était un français qui gagnait l''étape.
Je me souviens du marchand de vélo, pas loin de chez moi, rue Sorbier dans le XXe, qui affichait chaque jour les résultats de l'étape. Devant les vélos exposés qui nous faisaient tellement envie, on se rassemblaient pour commenter l'étape, l'échappée du jour ou le sprint final.
je me souviens de vacances sur la plage des Sables d'Olonne où Coppi , Bobet , Darigade, Geminiani , Mahé , Robic , Vanstenbergen et tant d'autres s'affrontaient sur des circuits de sables édifiés avec minutie, virages surélevées et cols difficiles, sans que la bille qui identifiait le coureur ne sorte du circuit. Quelques billes, quelques figurines de cyclistes de toutes les couleurs et nous étions heureux...
Le Tour de France, avec ou sans dopage, a fait vibrer et rêver des générations. Pendant 3 semaines on oublie tous les problèmes, tous les affrontements politiques, le chômage, la misère, le racisme, les inégalités...
Aujourd'hui encore, le Tour démarre et c'est la joie, le plaisir, alors "Vive le Tour"!!!
Saint hilaire (29-06-2013 09:38:07)
Petite erreur
Si vous lisez Le livre tour de France Tour de souffrances d Albert Londres
Vous verrez que dans les musettes il y avait deja de la cocaine
Mais les etapes etaient si longues et les velos si lourd que c etait inhumain
Donc le dopage ne date pas d aujourdhui
Francis Robin (25-06-2009 20:54:18)
Et je viens d'apprendre que La Poste devrait émettre en 2011 un bloc de 6 timbres consacré à l'histoire du vélocipède hélas peu présente jusqu'à présent en France dans les émissions antérieures : un seul timbre consacré à Michaux !
Et la bicyclette est pourtant leur symbole !