Le 12 juin 1898, au terme d'un soulèvement contre l'Espagne, puissance coloniale, les Philippins proclament leur indépendance. En souvenir de cet événement, le 12 juin est aujourd'hui fête nationale aux Philippines.
La rébellion de l'archipel contre le gouvernement espagnol avait été encouragée en sous-main par les États-Unis, lesquels étaient entrés en guerre contre l'Espagne quelques semaines plus tôt... mais sans réelle intention de libérer les Philippins.
L'archipel est resté à l'écart des grandes civilisations jusqu'à son occupation par l'Espagne trois siècles plus tôt, au temps du roi Philippe II, lequel lui a donné son nom. Les colonisateurs y ont introduit la religion catholique, faisant des Philippines le seul État d'Asie à majorité chrétienne. Mais ils ne l'ont guère développé.
Pendant la période coloniale, les terres étaient distribuées d'office à des particuliers espagnols ou à l'Église. Quant à l'administration, elle relevait du vice-roi du Mexique, faisant des Philippines la colonie d'une autre colonie.
Le 7 juillet 1892, Andres Bonifacio fonde la Katipunan. C'est la première organisation indépendantiste notable. Elle déclenche une insurrection en août 1896 mais celle-ci échoue quelques mois plus tard.
Andres Bonifacio est tué par un rival et son meurtrier, Émilio Aguinaldo, prend la tête des indépendantistes. Là-dessus survient la guerre hispano-américaine de 1898.
Les États-Unis promettent leur aide aux Philippins. En foi de quoi, ceux-ci s'engagent à leurs côtés et proclament l'indépendance du pays.
Le 1er mai, l'escadre américaine du Pacifique, sous les ordres du commodore Dewey, entre dans les eaux du port de Manille, aux Philippines.
L'escadre détruit la flotte espagnole de l'amiral Montojo... sans perdre un seul homme ! Quelques mois plus tard, les Espagnols abandonnent l'archipel.
Après ce facile succès, le président américain William McKinley envoie une armée de plus de cent mille hommes prendre possession de l'archipel... et réduire à néant les promesses faites aux indépendantistes.
Dès le départ des Espagnols, Émilio Aguinaldo convoque un congrès national pour établir les fondations de la nouvelle république. Mais après le traité de Paris qui leur livre les anciennes colonies espagnoles, les États-Unis refusent de reconnaître l'indépendance de l'archipel, contrairement à leurs promesses.
Aguinaldo s'aperçoit qu'il a été floué. Le 4 février 1899, il se retourne contre les nouveaux colonisateurs. Ces derniers réagissent avec violence. La répression fait environ 200 000 victimes.
En 1902, enfin, les États-Unis concèdent l'élection d'un Parlement philippin. L'autonomie sera accordée en 1934 et l'indépendance ne deviendra effective qu'en 1946, après une sévère occupation japonaise.
Vos réactions à cet article
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jean laroche (11-06-2015 09:08:42)
biend'accord avec vous Mr. Florent Girard,encore un exemple de plus....
jean laroche (11-06-2015 09:08:08)
biend'accord avec vous Mr. Florent Girard,encore un exemple de plus....
Hugues Gosset (11-06-2013 08:08:19)
ßonjour Monsieur,
Evidemment. C'est le coup classique. George ßush (père) avait encouragé les Kurdes à s'émanciper de Saddam Hussein… et les a laissés tomber. Comme les u.s.a. ont livré les corps-francs laotiens aux maîtres actuels du pays. Etc, etc, etc.
Vous ne dites pas grand-chose de José Rizal, un véritable Gandhi avant l'heure, et le héros national incontesté de tous les Philippins.