1er mars 1896

Les Italiens défaits à Adoua

Le 1er mars 1896, 100 000 Éthiopiens répondent à l'appel de leur empereur, ou négus, Ménélik II. Bien armés et dotés d'une artillerie grâce à la bienveillance des Anglais, ils écrasent une armée italienne de 18 000 hommes (dont 10 000 Européens) près de la localité d'Adoua.

6 000 Européens périssent dans le désastre. 1 500 sont blessés et 1 800 faits prisonniers. L'Italie sort humiliée de cette aventure coloniale entamée quinze ans plus tôt.

La bataille d'Adoua vue par les Éthiopiens (tapisserie contemporaine, Smithonian Institution, Washington)
Un impérialisme contrarié

Le 5 juillet 1882, le gouvernement italien a racheté à une compagnie de commerce génoise le golfe d'Assab, un petit territoire sur les bords de la mer Rouge. Il devient la première colonie italienne. Certains dirigeants italiens songent dès lors à la conquête de l'Éthiopie dont les hauts plateaux fertiles bordent leur colonie semi-désertique.

L'Éthiopie (« pays des hommes brûlés » en grec) est un très ancien empire et l'une des plus anciennes Églises de la chrétienté. À la fin du XIXe siècle, c'est le seul État à peu près organisé au sud du Sahara. Elle n'en est pas moins très pauvre et livrée aux guerres intestines. En 1889 accède à sa tête l'empereur Ménélik II.

Sous l'impulsion du Premier ministre Francesco Crispi, l'Italie lui impose le 2 mai 1889 un traité d'amitié. La version amharique (la langue officielle de l'Éthiopie) indique que Ménélik peut, s'il le souhaite, solliciter les services de l'Italie en matière diplomatique. La version italienne lui en fait obligation ! Lorsqu'il se rend compte de l'entourloupe, Ménélik II se rebelle.

Oreste Baratieri (13 novembre 1841, Condino ; 7 août 1901, Sterzing-Vipiteno)Les Italiens ne voient plus d'autre solution que la conquête militaire.

Le négus bat le rappel de ses fidèles de tous les coins de l'empire. Cent mille guerriers sont bientôt rassemblés près de la grande ville d'Adoua. À 25 kilomètres de là stationne le corps expéditionnaire italien, à l'abri de solides fortifications, dans le camp retranché de Sauria. Conscient de la supériorité de l'ennemi en armement et en hommes, le général Baratieri voudrait attendre que la faim ait contraint l'ennemi à se débander.

Mais cela ne fait pas l'affaire du Premier ministre Crispi qui a besoin d'une victoire rapide. Il somme le général d'attaquer l'ennemi sans attendre. Baratieri s'y résout et c'est ainsi que survient le désastre...

À Rome, le gouvernement de Francesco Crispi est aussitôt renversé. L'Italie se détourne de l'Éthiopie et le 26 octobre 1896, par le traité d'Addis-Abéba, reconnaît formellement l'indépendance de l'Éthiopie.

Rome reporte dès lors ses ambitions coloniales vers la Méditerranée...

Publié ou mis à jour le : 2019-07-09 11:23:15

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