Le 24 février 1895, à Cuba, débute la seconde guerre d'indépendance, trois décennies après la première. Les États-Unis prendront prétexte de la répression menée par le gouvernement espagnol pour entrer en guerre contre l'Espagne et la dépouiller de ses dernières colonies...
Le déclenchement de cette seconde guerre d'indépendance revient au Parti Révolutionnaire Cubain, fondé un mois plus tôt aux États-Unis par l'écrivain cubain José Marti, surnommé l'« Apôtre ». Les chefs de la première guerre d'indépendance Antonio et José Maceo, qui s'étaient réfugiés sur l'île voisine de Saint-Domingue, se joignent à la nouvelle rébellion.
Le gouverneur militaire espagnol, le général Valeriano Weyler, réagit avec brutalité et proclame la loi martiale.
Les hostilités tournent très vite en défaveur des Cubains indépendantistes. Le 19 mai 1895, José Marti trouve la mort à la bataille de Dos Rios, à l'est de l'île. José Maceo est tué à son tour le 5 juillet 1896 à la bataille de Loma del Gato. Enfin, le 7 décembre de la même année, c'est le tour d'Antonio Maceo à Punta Brava.
Le général Valeriano Weyler découvre une application inédite au fil de fer barbelé, une invention survenue dans les Grandes Plaines américaines au milieu du siècle, pour parquer les troupeaux de bovins et protéger les champs de leur passage.
Ce fil de fer barbelé lui permet de constituer des « camps de concentration » et d'y regrouper les paysans des zones rebelles, sous la surveillance d'un très petit nombre de gardiens. Un demi-million de personnes vont mourir de maladie et de faim dans ces camps de concentration, les premiers du genre. C'est déjà le XXe siècle et ses horreurs qui se profilent.
Aux États-Unis, l'opinion s'émeut et dénonce à satiété les « camps de la mort ». Il n'empêche que, quelques mois plus tard, en guerre contre les Boers d'Afrique du Sud, les Anglais, à l'initiative du général Kitchener, vont à leur tour enfermer deux cent milles personnes derrière des barbelés...
En novembre 1897, confronté à un conflit sans issue, le gouvernement de Madrid propose l'autonomie à Cuba mais l'offre est repoussée à la fois par les rebelles et les loyalistes. Il faut dire que le gouvernement espagnol manque d'autorité. Il est dirigé par une régente, la reine-mère, le roi en titre, Alphonse XIII, n'ayant encore que 12 ans.
À Washington, le président William McKinley est pressé d'intervenir pour libérer l'île mais s'y refuse. Cependant, pour calmer l'inquiétude des résidents américains présents à Cuba, il envoie en janvier le cuirassé Maine en visite d'amitié à La Havane... Qui se douterait alors que cette visite d'amitié allait se transformer en guerre ?
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vanos (24-02-2015 07:22:42)
Je l'ai déjà dit, le Maine était un cuirassé.