Le 24 décembre 1894, le téléphone sonne chez un imprimeur parisien... À l'autre bout du fil, Sarah Bernhardt en personne ! La comédienne a besoin au plus vite d'affiches pour son nouveau spectacle, Gismonda.
L'imprimeur est embarrassé. Ses dessinateurs habituels préparent en famille les fêtes de Noël...
Heureusement, dans l'atelier, quelqu'un est encore en train de corriger des épreuves. Il s'agit d'un artiste tchèque, Alfons Mucha (34 ans).
Après avoir décoré les logis de quelques aristocrates austro-hongrois, il s'est installé à Paris où, faute de mieux, il illustre des livres.
Sollicité par l'imprimeur, il relève le défi et dès le matin du 1er janvier 1895, Paris se couvre de grandes affiches qui annoncent le prochain spectacle de Sarah Bernhardt.
Ces affiches sont aussi longilignes que la comédienne. Elles recueillent d'emblée un immense succès et des amateurs n'hésitent pas à les découper nuitamment !
La « divine Sarah », ravie du travail, conclut un contrat d'exclusivité de six ans avec l'artiste.
C'est ainsi que Mucha donne naissance à un courant pictural nouveau, précisément appelé «Art nouveau».
Cet art proche de la Nature, pétri de joie et de gaieté, apaisant, quelque peu bourgeois, sera le dernier vent d'optimisme sur l'Europe de la Belle époque...
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François Outters (24-12-2022 07:04:04)
L'invention de l'art nouveau me paraît antérieure, avec le peintre anglais Aubrey Beardsley et l'architecte Victor Horta