Le 9 octobre 1890, dans le parc d'un château proche de Paris, Clément Ader (49 ans) s'élève au-dessus du sol à bord d'un engin à moteur et à hélice.
Dénommé Éole, cet engin en forme de chauve-souris permet à l'inventeur français d'accomplir un bond de 50 mètres... À quelques dizaines de centimètres de hauteur.
La performance semble modeste mais c'est la première fois qu'un homme réussit à s'envoler à bord d'une machine plus lourde que l'air et non d'un aérostat (ballon).
Ingénieur aux Chemins de fer du Midi, Clément Ader a conçu son appareil en observant le vol des roussettes (une variété de chauve-souris). Il l'a baptisé «avion».
Le mot vient du latin avis, qui signifie oiseau. Il dérive du mot aviation inventé en 1863 par un journaliste, Gabriel de La Landelle, en référence à la «barque ailée» d'un marin breton ; en fait un planeur tiré par un cheval, face au vent...
Après son premier essai avec Éole, Clément Ader conçoit un engin baptisé Avion III, avec deux moteurs à vapeur de 40 chevaux.
Le 14 octobre 1897, il se lance sur la piste, à Satory, près de Paris, en présence de deux généraux. Las, un coup de vent le déporte sur le côté. C'est la fin de ses espoirs.
L'aviation prendra enfin son essor au cours de la décennie suivante, sous l'impulsion des frères Wright, deux industriels américains.
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Liger (18-02-2021 18:34:27)
Bien que ce qui suit ne relève pas de la naissance de l'aviation, il me semble intéressant de citer un propos visionnaire de Clément Ader remontant à 1909 sur les porte-avions (!) :
« Donc, un bateau porte-avion devient indispensable. Ces navires seront construits sur des plans différents de ceux usités actuellement. D'abord, le pont sera dégagé de tout obstacle ; plat, le plus large possible, sans nuire aux lignes nautiques de la carène, il présentera l'aspect d'une aire d'atterrissage. Le mot atterrissage n'est peut-être pas le terme à employer, puisqu'on se trouvera sur mer, nous lui substituerons celui d'appontage. »
(Source : L'Aviation militaire, Éd. Berger-Levrault, Paris, 1909)
Il n'aurait pas été trop dépaysé sur le pont du Shokaku (lancé le 1er juin 1939) ou de l'Enterprise (lancé le 03 octobre 1936) ! Franchement, même si les premiers essais (aux États-Unis) sur des esquisses de porte-aéronefs ont commencé en 1910, comment pouvait-on imaginer cela en 1909, avec de réelles caractéristiques détaillées (je n'ai cité ici qu'une phrase) qui sont toujours valables de nos jours ?
Bernard Dautrevaux (05-10-2008 23:18:28)
Alberto Santos Dumont est effectivement un des pionniers de l'aviation, mais s'est d'abord intéressé à l'aérostation. Son premier appareil plus lourd que l'air (le 14-bis) a fait ses premiers essais accroché à un ballon (le N° 14) avant de voler sur une cinquantaine de mètres (comme l'avion d'Ader) mais seulement en 1906.
Il n'empêche que c'était un appareil motorisé à essence, un moteur permettant un rapport poids/puissance bien meilleur que le moteur à vapeur des avions d'Ader. Ce n'est cependant pas, quoi que l'on dise, le premier appareil utilisant un moteur à essence (ou plutôt à combustion interne) puisque le Flyer des frères Wright (qui a volé lui en 1903) était également motorisé de la sorte.
Cependant, Santos Dumont a bien droit à une place d'honneur au panthéon de l'aéronautique, puisque s'il ne fut pas le premier à voler il fut tout au moins un des premiers, et le premier à faire homologuer un record mondial (220 mètres en 21 secondes, à la vitesse ahurissante de plus de 41 km/h) le 22 Novembre 1906.
Jose Gonçalves (09-10-2007 00:02:22)
C´est drôle, mais je ne vois pas dans votre article un petit mot au sujet de Santos Dumont, brésilien, qui serait un des pères de l´aviation moderne.
J´aimerais savoir si ce titre si cher aux Brésiliens est une exagération, une chose bizarre et hors sens, ou bien si dans l´histoire de l´aviation on peut créditer à Santos Dumont une place d´honneur ?