1er janvier 1886

Les Anglais annexent la Birmanie

Le royaume de Birmanie, situé au croisement de l’Inde britannique, de la Chine et de l’Asie du Sud-Est, représentait pour les Anglais un verrou stratégique qui ne pouvait échapper à la grande entreprise coloniale du XIXème siècle. Poussé par les milieux affairiste anglais qui lorgnaient sur les différentes ressources birmanes tout en cherchant un accès à l’immense marché chinois, le gouvernement de Londres n’eut pas trop de mal à trouver un casus belli qui lui permit d’entamer la conquête du pays.

Il fallut trois guerres anglo-birmanes pour que le pays passât finalement sous le joug des Anglais et ne fût officiellement annexé le 1er janvier 1886 pour être rattaché aux Indes britanniques. Les monarques de la dynastie Konbaung tentèrent l’un après l’autre de limiter cette emprise coloniale et ce jusqu’à rechercher le soutien de puissances européennes dont l’Italie qui envoya des ingénieurs, des armes et des machines industrielles. Ils surent également, par un jeu de diplomatie, tirer profit de la rivalité qui existait entre Français et Anglais en Asie du Sud-Est et qui inquiéta plus d’une fois ces derniers.

Vaisseaux à l'ancre sur la côte de l'Arakan à la fin des années 1820, Thomas Prinsep.  Agrandissement : Attaque britannique contre un fort birman le 8 juillet 1824 lors de la première guerre anglo-birmane

Le premier conflit en 1824-1826 fut pour les Britanniques l’un des plus coûteux et des plus meurtriers qu’ils eurent à mener dans la construction de leur empire colonial. Le deuxième en 1852, plus simple et plus rapide, leur permit d’annexer la Basse-Birmanie et de priver ainsi le pays d’un accès à la mer. Enfin le troisième en 1885 se solda par la prise de la capitale Mandalay et par l’annexion officielle de la Birmanie.

Cependant le territoire ne fut jamais parfaitement dominé par les troupes coloniales qui durent faire face à des exactions de la part d’insurgés (les dacoïts) et de groupes de résistance dirigés par des religieux qui avaient refusé la défaite. Une « opération de pacification » fut donc menée par les soldats coloniaux dont la plupart étaient des cipayes (soldats indiens) et dont la violence fut telle qu’elle provoqua des débats houleux au sein du parlement britannique.    

Dès lors que le territoire fut contrôlé par l’administration coloniale, les commerçants purent exploiter les différentes ressources qu’offrait le pays dont le bois de teck, les mines de rubis ainsi que les champs pétrolifères.

La mainmise des Britanniques sur la société birmane s’effectua par le biais d’une stratégie qui consistait d’une part à mettre en opposition l’ethnie majoritaire (bamar) et les ethnies minoritaires (karen, kachin et chin), et d’autre part en favorisant une immigration indienne qui occupa tous les secteurs de l’économie du pays.

Ces politiques provoquèrent l’émergence d’un mouvement nationaliste qui milita pour l’indépendance du pays d’abord vis-à-vis de l’Inde britannique et puis finalement de Londres. Mais si ce nationalisme s’exacerba à partir des années 1930, la marche vers l’indépendance complète de la Birmanie fut retardée par la Seconde Guerre mondiale et l’invasion japonaise de 1942.

Publié ou mis à jour le : 2022-04-23 09:37:00

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