Le 24 septembre 1877, sur la colline de Shiroyama, près de la ville de Kagoshima, une poignée de cinq cents samouraïs engagent avec leurs sabres un combat désespéré contre trente mille soldats de l'armée impériale équipés d'artillerie et de fusils.
Nostalgiques des traditions féodales, du Bushido, le code de l'honneur des anciens guerriers, et de quelques privilèges comme le droit à porter le sabre, ces samouraïs ne supportent pas la modernisation engagée par l'empereur Meiji Tenno.
Un combat pour l'honneur
Le jeune empereur, dix ans plus tôt, a pu reprendre au shogun (le maire du palais) la réalité du pouvoir grâce à l'appui de ces mêmes samouraïs.
Il réforme à marche forcée le Japon et constitue notamment une armée de soldats formés à l'occidentale. Un million de samouraïs sont alors mis à la retraite dans des conditions humiliantes, avec une pension en monnaie de singe. Beaucoup échouent à se reconvertir dans l'exploitation agricole ou les affaires.
Le ministre de la Guerre Saigo Takamori, à l'origine de la réforme, prend alors la tête de la rébellion. Il est rejoint par quinze à vingt mille samouraïs du clan Satsuma dans son combat « pour l'honneur ». Les rebelles bénéficient des services d'un officier instructeur français qui a pris leur parti, le capitaine Jules Brunet, polytechnicien et artilleur de formation.
Le dernier carré succombe à Shiroyama après des attaques quasi-suicidaires contre les fortifications ennemies. Saigo lui-même est gravement blessé par balle. Fidèle à l'honneur ancestral, il se suicide par éventrement selon le rite du seppuku (faussement appelé harakiri).
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